Énorme malaise sur les ondes de TVA Sports.
En entrevue avec Félix Séguin au Rogers Place, dans le cadre de la finale de la Coupe Stanley, le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a lâché une phrase aussi intrigante que déstabilisante :
« Des gens de Québec nous ont récemment fait part de leur intérêt pour ramener une équipe dans la ville. »
Une déclaration qui, sur le coup, a fait vibrer les partisans de la Vieille Capitale. Mais à peine quelques minutes plus tard, on se rappelait... que tout ça est une invention fabriquée.
Un autre mensonge. Un autre faux espoir. Une autre illusion médiatique entretenue par Québecor, qui depuis près de dix ans tente de dissimuler une vérité cinglante : il n’y a jamais eu d’offre. Jamais.
Ni en 2016, ni en 2020, ni aujourd’hui. Et tant que Québecor continuera de manipuler la narration, les citoyens de Québec resteront prisonniers d’un mirage entretenu à coups de nostalgie, de silence… et de promesses non-tenues.
C’est une vérité triste, une conclusion qui fait mal, mais qui s’impose avec une évidence terrifiante : Québec ne reverra pas les Nordiques.
La capitale nationale, jadis bastion du hockey passionné et foyer d’une des plus féroces rivalités de la LNH, vit aujourd’hui dans l’ombre d’un rêve fracassé.
Et ce n’est plus à Gary Bettman qu’il faut jeter la pierre. Le commissaire, si longtemps caricaturé en bourreau des Nordiques, a levé le voile. Ce n’est pas lui qui a tourné le dos à Québec. C’est Pierre-Karl Péladeau. C’est Québecor. C’est l’inaction, le jeu d’apparence, le bluff médiatique. Et c’est tragique.
Depuis des années, une idée reçue s’est enracinée dans l’imaginaire collectif : Gary Bettman bloque le retour des Nordiques.
Les journalistes de TVA Sports, propriété de Québecor, en ont fait leur mantra. Le commissaire serait l’homme à abattre, l’obstacle entre Québec et sa rédemption. Mais ce théâtre médiatique s’effondre. Le rideau est tombé. Bettman a dit la vérité.
« Je vais être très clair. Pierre-Karl Péladeau ne m’a jamais fait d’offre. Jamais. »
Cette phrase, prononcée devant les journalistes au Centre Bell en octobre 2024, a eu l’effet d’une bombe. Une déclaration cinglante, sans nuance.
Et pourtant, tout était déjà écrit. Bettman n’en est pas à sa première tentative d’éclaircir le dossier. Depuis 2016, il répète inlassablement que Québecor n’a jamais présenté une proposition concrète et viable. À chaque fois, ses propos ont été minimisés, détournés, ridiculisés par les médias de Péladeau.
Mais aujourd’hui, même la comédie ne tient plus. Et ce n’est pas seulement Bettman qui le dit.
Marcel Aubut, l’homme derrière les Nordiques originaux, a lui aussi parlé.
Dans une entrevue-choc, il a reconnu que la vente des Nordiques en 1995 n’était pas une décision volontaire, mais un cri de détresse ignoré par le gouvernement du Québec.
Le projet de casino pour financer un nouvel amphithéâtre a été rejeté. L’État a abandonné son équipe. Et Bettman ? Il a pleuré la perte d’un marché, d’une culture. Il voulait garder Québec, mais il a été forcé de constater le vide politique.
Aujourd’hui, l’histoire se répète. Péladeau, qui prétend incarner le sauveur du hockey à Québec, n’a jamais mis l’argent sur la table. En 2015, il a payé les frais initiaux pour déposer une candidature d’expansion, 10 millions de dollars, dont 2 non remboursables, mais n’est jamais allé plus loin. Selon des sources proches du dossier, il aurait même demandé à être remboursé de cette somme après que Vegas ait été choisi à sa place. Quelle honte.
Et pourtant, à TVA Sports, on continue de jouer la partition du martyr. On invite Bettman, on lui tend le micro, on le force à répéter encore et encore qu’il n’y a jamais eu d’offre.
Le malaise est palpable. L’entrevue récente de Félix Séguin au Rogers Place d’Edmonton en est un exemple navrant. Le commissaire parle expansion, stabilité, passion… pendant que le réseau tente désespérément de sauver la façade d’un projet mort-né..
L’an dernier, dans une entrevue incisive, Alain Crête a confronté Bettman de façon frontale. Il a insisté pour que le commissaire confirme noir sur blanc qu’aucune offre n’avait jamais été déposée.
Bettman a répondu, imperturbable :
« Non. Jamais. » Ce moment fut glacial. Et révélateur. Il a confirmé que toute cette campagne médiatique orchestrée par Québecor n’est qu’un mensonge. Une manipulation. Un rideau de fumée pour masquer un échec embarrassant.
Le plus grave ? Ce mensonge nourrit encore de faux espoirs.
Pendant que Québecor investit des centaines de millions dans les Alouettes de Montréal, dans Freedom Mobile, dans des acquisitions à Toronto et dans la défense des actifs de TVA… aucun projet sérieux n’a été relancé pour le hockey. Péladeau reste muet. Pas de plan. Pas de partenaires. Pas de vision. Juste du vent.
Certains vont jusqu’à dire que Julie Snyder, son ex-conjointe, était la vraie locomotive derrière le rêve des Nordiques.
Jeff Fillion, avec son style cru, l’a affirmé à plusieurs reprises : c’était Julie, pas PKP. Une fois le couple brisé, le projet est mort. On peut sourire de cette hypothèse, mais elle colle tragiquement à la réalité. Depuis leur divorce, Péladeau s’est éloigné de tout ce qui touche au hockey...à part TVA Sports et ses 300 millions de dettes.
Le retour des Nordiques aurait nécessité du leadership, de l’ambition, une volonté d’aller au bout. Ce n’était pas impossible. Bettman l’a confirmé à plusieurs reprises :
« Si un investisseur solide présente un projet complet, il sera écouté. » Il a même ajouté : « Geoff Molson ne s’y oppose pas. Il m’a dit, en privé et publiquement, qu’il voterait pour Québec si tout est en ordre.
» Ce mythe d’un Molson bloquant le projet est donc, lui aussi, un mensonge entretenu par Québecor pour détourner l’attention.
Et la population de Québec, dans tout ça ? Elle est prise en otage.
Chaque année, on agite la carotte. On publie une rumeur. On invite Bettman sur le plateau. On diffuse des matchs au Centre Vidéotron. Et on attend. Mais derrière le rideau : aucun plan. Aucun partenaire. Juste un propriétaire milliardaire qui refuse de payer le prix d’une franchise.
En 2016, l’expansion coûtait 500 millions. Aujourd’hui, ça tourne autour de 1,2 à 1,6 milliard. Et combien avons-nous vendu les Nordiques à l’époque ? 75 millions. Une aubaine aujourd’hui devenue une tragédie financière.
Imaginez : pour économiser 125 à 200 millions en subventions, le gouvernement Parizeau a laissé partir une équipe qui vaudrait aujourd’hui 1,6 milliard de dollars.
Le manque de vision est ahurissant. Le désastre est total. Et la famille Parizeau, selon plusieurs sources, vit avec cette décision comme un poids honteux sur les épaules. Ils savent. Ils comprennent. Ils regrettent. Mais c’est trop tard. Le mal est fait. Québec a été sacrifiée sur l’autel de la prudence politique. Et trente ans plus tard, on se bat encore avec des mensonges.
Richard Tremblay, ancien attaché politique, a raconté une scène troublante.
Lorsqu’il a vu le projet s’effondrer, il était seul dans un bureau, avec tous les contrats, les lettres, les documents. Il a paniqué. Il savait qu’il venait d’assister à la mort d’un monument de l’histoire sportive du Québec.
« J’ai fermé les lumières. J’ai juste pleuré. » Un moment d’une tristesse indescriptible. Comme un cercueil qu’on referme, sans cérémonie.
Et aujourd’hui ? Rien n’a changé.
Gary Bettman continue de tendre la main, poliment, calmement. Il dit aimer le Québec. Il rappelle ses vacances à La Malbaie. Il répète que la porte n’est pas fermée. Mais qu’il faut un groupe. Un vrai. Un solide. Pas un empire médiatique en déclin. Pas un homme d’affaires capricieux qui multiplie les priorités sans jamais s’engager pleinement.
Le hockey ne reviendra pas à Québec avec Pierre-Karl Péladeau.
Ce chapitre est clos. Cette illusion est morte. Ce n’est pas une opinion. C’est un constat. Et tant que Québecor persistera à jouer cette partition creuse, la LNH gardera ses distances. Avec raison.
Il est temps de dire la vérité. De l’écrire noir sur blanc. Québec ne retrouvera pas ses Nordiques tant qu’un vrai propriétaire ne se lèvera.
Quelqu’un d’autre. Quelqu’un de crédible. Quelqu’un que la LNH respectera. Car aujourd’hui, Québec ne manque pas de passion. Elle manque de courage. De vision. Et d’un leader qui ne trahira pas sa ville.