Commotion à Laval: c'est terminé pour Logan Mailloux

Commotion à Laval: c'est terminé pour Logan Mailloux

Par David Garel le 2025-04-18

C’en est trop. C’est terminé.

L’organisation du Canadien de Montréal vient de lancer le message le plus clair possible : Logan Mailloux n’a plus d’avenir dans cette équipe.

Alors qu’on croyait que la pire humiliation avait déjà été infligée lorsqu’il avait été écarté de la première unité d’avantage numérique au profit de Noel Hoefenmayer en décembre dernier, voilà que l’organisation enfonce le clou encore plus profondément en lui retirant, à nouveau, son rôle sur le jeu de puissance.

Et cette fois, c’est David Reinbacher qui prend sa place.

Pas n’importe qui. Reinbacher, c’est l’enfant chéri. Le choix controversé de cinquième au total. Celui que Kent Hughes et Jeff Gorton ont préféré à Matvei Michkov, malgré la pression populaire.

Le message est sans pitié : Reinbacher est le futur, Mailloux est le passé. À Laval, on teste Reinbacher dans des rôles offensifs pour le préparer à Montréal. Pendant ce temps, Mailloux regarde, impuissant, son avenir s’effondrer.

Et ce n’est pas la première fois. On se souvient de la séquence en décembre : Mailloux connaît des ratés défensifs, et bam, Hoefenmayer – fraîchement acquis des Oilers – le tasse de la première vague.

Pascal Vincent justifie alors la décision en affirmant que le jeu de puissance n’était « pas ce qui allait l’amener dans la LNH » et qu’il fallait d’abord développer un défenseur de confiance. Une claque déguisée, mais une claque quand même.

Et aujourd’hui, en avril, à quelques semaines de la fin de la saison… on recommence. Reinbacher, avec son tir puissant et sa présence calme à la ligne bleue, obtient maintenant les répétitions offensives sur la première unité.

On ne cherche même plus à le cacher : c’est lui qu’on veut bâtir. Mailloux, lui, n’est qu’un pion en vitrine. Un actif à échanger.

Ce qui est encore plus accablant, c’est que Mailloux n’a que lui à blâmer. Il l’a cherché. Depuis son arrivée chez les pros, les histoires s’accumulent : retards à l’entraînement, attitude nonchalante, sorties nocturnes tapageuses sous surveillance de son garde du corps personnel.

Oui, un garde du corps. Parce que Logan Mailloux, malgré sa fiche bien mince dans la LNH, se comportait déjà comme une vedette.

On a même vu des vidéos de ses soirées bien arrosées à Laval, où son entourage veillait à ce qu’aucune caméra ne le surprenne. Et pendant ce temps-là, à l’aréna, on lui demandait de se concentrer sur ses replis défensifs.

Cette saison devait être la sienne. Il avait terminé l’an dernier avec 47 points en 72 matchs, une campagne prometteuse.

Il croyait – et plusieurs aussi – qu’il allait faire le saut à Montréal dès le camp d’entraînement. Mais il a été coupé. Puis rétrogradé. Puis mis au second plan. Aujourd’hui, il est simplement rayé de la carte stratégique du Rocket.

Alors que le Rocket se prépare pour les séries, c’est Reinbacher qui voit son rôle grossir. On veut lui donner les clés. Il débute même les périodes de prolongation. Il dirige l’avantage numérique. Il joue en désavantage. Il est partout.

Et Mailloux? Un échec sur toute la ligne.  David Savard a beau ne plus suivre le tempo de la LNH, Mailloux n’a jamais reçu l’appel. À ses yeux, c’est une trahison. Mais pour les dirigeants, c’est une conséquence.

La vérité, c’est qu’une transaction approche. Tout le monde le sait. Le CH possède le choix de premier tour des Flames (16e rang)

L’an passé, on l’a dit : le Canadien était prêt à envoyer Logan Mailloux et le 21e choix à Anaheim pour Trevor Zegras. Mais Kent Hughes, en voyant Ivan Demidov disponible au cinquième rang, a préféré conserver ses munitions pour sélectionner Michael Hage. Zegras n’est jamais venu.

Mais aujourd’hui? La transaction peut être relancée. Trevor Zegras est en froid avec son entraîneur. Il veut jouer au centre. Il est le meilleur ami de Cole Caufield. Tout concorde.

Et le Canadien a ce qu’il faut : Mailloux et un choix de première ronde. Que ce soit pour Zegras ou pour un autre joueur du top 6 – on pense à Mathew Barzal si Lou Lamoriello songe à faire le ménage cet été – le nom de Mailloux revient dans toutes les spéculations.

Il ne s’agit plus de rumeurs. Il s’agit d’un constat. Un abandon en douceur, mais un abandon tout de même. Même Pascal Vincent, dans ses entrevues récentes, évite désormais de nommer Mailloux. Il parle de Reinbacher, d’Engström, mais plus du numéro 94. C’est révélateur.

Et dans tout ça, le plus cruel, c’est que Mailloux le sent. Il le sait. À chaque mise à l’écart, à chaque retrait du power play, à chaque entrevue d’un dirigeant qui parle des « jeunes qui s’en viennent », il sait que ce n’est plus de lui qu’on parle.

Il est peut-être encore jeune, mais dans cette organisation, il est déjà rangé dans la catégorie « actif à liquider ».

Le Canadien est en train de tourner la page sur Logan Mailloux. Il aura eu sa chance. Il n’en a pas fait assez. Et maintenant, l’organisation préfère miser sur Reinbacher, sur Hutson, sur Guhle… sur n’importe qui d’autre.

Il faut maintenant espérer, pour lui, qu’un autre club lui offre cette deuxième chance. Parce qu’à Montréal, la première est bel et bien terminée.