Wayne Gretzky peut enfin respirer. Non, pas parce qu’Alex Ovechkin ralentit dans sa quête pour briser son mythique record de 894 buts.
Mais parce qu’il n’y a plus un seul match prévu au Canada dans cette course historique. Et dans le contexte actuel, c’est un véritable soulagement.
Le plus grand joueur de l’histoire du hockey n’est plus le bienvenu dans son propre pays. Violemment critiqué pour sa proximité avec Donald Trump, Gretzky a vu son image être réduite en miettes au nord de la frontière.
Son absence de chandail canadien lors de la présentation de la Confrontation des 4 Nations a déclenché une tempête médiatique. Sa présence à l’inauguration de Trump, sa casquette MAGA, sa vie en Californie depuis 38 ans : tout est utilisé contre lui.
Et maintenant, avec la statue vandalisée à Edmonton, recouverte d’excréments, Gretzky n’est plus seulement critiqué, il est humilié.
Cette profanation d’un monument à sa gloire incarne parfaitement le mépris d’une certaine partie du Canada envers celui qui a été, jadis, sa fierté nationale.
Mais le timing du record d’Ovechkin vient paradoxalement le protéger. Gretzky sera à Chicago pour assister au moment historique, et les matchs suivants des Capitals auront lieu à Washington, à Pittsburgh et à Columbus. Pas de glace canadienne. Pas de foule hostile. Pas de tomates, ni de roches.
Gretzky peut enfin sortir sans crainte. Il peut se tenir debout au bord de la patinoire sans se faire huer dans son propre pays. Il peut, enfin, soutenir Ovechkin sans que ça ne vire à l’affaire d’État. Et c’est triste d’en être là.
Lorsqu’un journaliste lui a demandé récemment s’il se sentait affecté par les chutes brutales de Wall Street, Gretzky a été honnête :
« Comme tout le monde, j’ai perdu énormément d’argent. Je suis un homme d’affaires aussi, et oui, ça fait mal. »
Mais il a ajouté, confiant : « J’ai confiance en Donald. Il a un plan pour le long terme. »
Cette phrase a suffi à faire exploser la machine à scandales. Alors que Donald Trump est accusé de provoquer la plus grave chute boursière depuis 1987, que les investisseurs perdent des milliards, que la Chine et les États-Unis s’enfoncent dans une guerre économique, Gretzky ose encore lui faire confiance.
Et pourquoi pas? Gretzky n’a jamais fait dans la politique. Il a toujours été un homme de loyauté. Il est fidèle à ses amis. Il n’a jamais trahi ceux qui l’ont soutenu. Il n’a jamais été un opportuniste. Et ça, aujourd’hui, on le lui reproche.
Pendant ce temps, les bourses s’effondrent. Le Dow Jones recule de plus de 2000 points. Le NASDAQ subit son pire début d’année depuis la bulle techno.
Le Canada est frappé de plein fouet, et certains y voient une vengeance divine contre l’Amérique de Trump. Mais pour Gretzky, ce n’est pas une question de politique, c’est une question de confiance :
« Je crois en l’Amérique. J’y vis. J’y ai bâti ma vie. Je ne renierai pas mes racines, mais je regarde vers l’avenir. »
Les propos du président Trump n’aident en rien la situation. Il a encore publié sur Truth Social des messages décousus, assurant que « tout va bien, les œufs coûtent 69% de moins » et que « le moment est parfait pour devenir plus riche que jamais ».
Mais pendant ce temps, Wayne Gretzky s’effondre. Littéralement. Il bégayait devant les journalistes à Chicago. Le regard fuyant. La voix tremblante. Lui qui fut jadis un symbole de confiance, d’élégance, semblait soudainement vidé, comme rattrapé par la pression du monde entier.
L’homme qui incarnait la légende était là, mais son aura semblait affaiblie, comme dissoute dans la volatilité des marchés et le chaos des tensions politiques.
La scène semblait irréelle. Le hockey, ce sport si simple, si noble, était devenu un théâtre d’ombres et de malaises géopolitiques.
Et au centre de tout cela : Wayne Gretzky, icône fragilisée, silhouette pâle d’un passé glorieux, aujourd’hui coincé entre le crash de Wall Street et son amitié avec ce cher Donald.
Il ne disait rien. Ou presque. Des phrases courtes et programmées. Des mots comme « humilité », « moment spécial », « sport ». Rien de plus. Les journalistes, eux, ne voulaient pas parler de hockey. Ils voulaient des réactions sur Trump, sur les tarifs, sur l’économie, sur le Canada.
Mais Wayne Gretzky restait là. Figé. Le sourire forcé. L’homme que tout le monde applaudissait hier, que l’on vénérait, semblait désormais seul dans la tempête. Et cette solitude, on la sentait. On la voyait dans ses gestes. Dans sa façon de regarder Ovechkin s’échauffer. Dans ses silences prolongés devant les micros.
Le hockey ne le protège plus. Sa gloire ne le protège plus. Même sa neutralité ne le protège plus. Il est devenu malgré lui un symbole de quelque chose qu’il n’a jamais voulu représenter. Il n’a jamais voulu incarner autre chose qu’un joueur. Un modèle. Une légende.
Maintenant, il est l'ennemi...de son propre pays..
Mais voilà, même les légendes tombent. Et aujourd’hui, Gretzky s'effondre. Dans un monde qui bascule, il glisse. Lentement. Silencieusement. Tragiquement.
La dernière image qu’on retiendra peut-être de lui cette semaine, ce n’est pas son sourire ou son geste d’encouragement à Ovechkin. C’est ce regard, vide, perdu d' un homme qui ne sait plus où est sa place.
Et ça, c’est une image que le Canada comme les États-Unis n’oublieront jamais.