Il y a des histoires qui donnent du carburant à toute une fanbase, et celle qui est en train de se dessiner à Montréal pourrait bien tenir les partisans du Canadien en haleine pour les années à venir.
Deux jeunes Finlandais, deux héritiers de la LNH, deux trajectoires qui commencent à s’entrecroiser… et une seule question : qui deviendra le vrai prince de la filière finlandaise du CH?
Aatos Koivu, le fils du légendaire Saku, est en train de rappeler à tout le monde qu’il ne faut jamais sous-estimer un Koivu.
Et à l’autre bout de la patinoire, Oliver Kapanen, avec ses airs de futur Olympien, ne compte pas céder sa place facilement.
Aatos Koivu a frappé fort au Championnat mondial junior estival à Minneapolis.
Sept points en quatre matchs, dont six buts, et soudainement, la planète hockey s’est réveillée : le fils de Saku est vivant, affamé et prêt à écrire son histoire.
Après une saison 2024-2025 perturbée par la mononucléose et une production modeste en Liiga (8 points en 31 matchs avec le TPS Turku), ce coup d’éclat est arrivé comme une décharge électrique.
Les partisans de la Sainte-Flanelle, toujours en quête d’espoirs à idolâtrer, se sont aussitôt remis à rêver. Et quelque part à Montréal, Oliver Kapanen a sûrement levé un sourcil.
Parce qu’Oliver Kapanen, lui, est déjà dans le mix du futur du CH.
Invité au camp d’orientation olympique finlandais, photographié aux côtés de Jesperi Kotkaniemi et Joel Armia, il est à un souffle de Milan-Cortina 2026.
Avec son passage remarqué à Timrå en Suède (35 points en 36 matchs) et ses apparitions avec le CH en séries, Kapanen s’installe tranquillement comme une valeur sûre de la relève finlandaise.
Mais voilà que le petit Koivu débarque avec ses buts spectaculaires et son pedigree légendaire, et soudainement, la hiérarchie de demain n’est plus aussi claire.
Dans l’imaginaire des fans, la rivalité est née, mais elle se construira sur plusieurs saisons.
D’un côté, Kapanen, le soldat fiable, discret mais efficace, qui pourrait occuper un rôle de centre 2-way sur un troisième trio.
De l’autre, Koivu, l’artiste offensif qui commence à faire parler de lui et qui vise le même type de rôle dans la LNH.
Deux profils similaires, taillés pour la même chaise à long terme. Dans quelques années, il faudra bien que l’un se tasse à l’aile, à moins qu’ils ne forment ensemble un duo redoutable qui pourrait devenir une arme secrète pour le Canadien.
Chris Peters, le gourou des espoirs de FloHockey, a été impressionné par son évolution : plus costaud, plus confiant, plus intelligent sur la glace.
On le voit prendre les commandes, faire des jeux, assumer un rôle de leader offensif.
Et pour Oliver Kapanen, qui s’est bâti une réputation sur la constance et le sérieux, ça veut dire une seule chose : la compétition interne à moyen terme sera féroce.
Et Montréal adore ça. Dans une ville où chaque détail est analysé comme si on parlait de la finale de la Coupe Stanley, voir deux jeunes Finlandais se disputer la couronne de l’avenir attire l’attention comme un pot de miel attire les abeilles.
Les partisans se souviennent de Saku Koivu, capitaine courage, et rêvent déjà d’un nouveau Koivu qui rallumerait la flamme de la fierté au Centre Bell.
En parallèle, Kapanen incarne la stabilité et le potentiel olympique. Les deux symbolisent deux philosophies : la créativité offensive pure contre la rigueur défensive et la fiabilité à long terme.
Ce qui rend cette future rivalité encore plus savoureuse, c’est leur contexte familial.
Aatos Koivu a grandi dans l’ombre de son père, respirant le hockey montréalais dès son enfance, connaissant la pression unique de la Sainte-Flanelle.
Oliver Kapanen, lui, a été bercé dans une dynastie où le hockey est presque un héritage génétique.
Il est le fils de Toni Kapanen, qui a évolué en Europe et sur la scène internationale, mais surtout le neveu de Sami Kapanen, ancien attaquant des Whalers, des Hurricanes et des Flyers avec plus de 800 matchs dans la LNH.
Même Kasperi Kapanen, l’actuel joueur de la LNH, est son cousin.
Autrement dit, Oliver a grandi dans une famille où la rondelle roulait dans le salon avant même qu’il sache marcher, et chaque repas de famille ressemblait à un séminaire sur la vie dans la LNH.
Ces deux-là n’arrivent pas en terrain inconnu : ils savent ce que représente la LNH, ils connaissent les sacrifices et les attentes.
Ce sont des héritiers naturels, et ça ne fait que rendre la compétition plus intense.
Mais derrière les chiffres et les projections, il y a aussi la psychologie. Montréal est une ville qui adore les histoires de développement à long terme et de fierté nationale.
Si Koivu continue à enchaîner les performances spectaculaires dans son parcours junior et européen, il pourrait rapidement captiver l’imaginaire collectif, même si Kapanen reste celui qui a déjà posé un pied dans la LNH.
À l’inverse, si Kapanen brille avec la Finlande aux Jeux olympiques et consolide sa place avec le CH, il pourrait reléguer Koivu à un rôle secondaire malgré ses flashs offensifs.
La vérité, c’est que cette rivalité potentielle est une bénédiction pour le Canadien.
Dans un monde idéal, les deux explosent et deviennent des piliers de la formation dans des rôles complémentaires.
Mais on sait comment ça fonctionne à Montréal : il y aura toujours un joueur qui attirera plus de lumière, qui portera le fardeau de l’espoir et de la critique.
Et à ce jeu-là, Aatos Koivu pourrait bien finir par voler la vedette à long terme avec son nom mythique et ses exploits qui séduisent déjà les observateurs.
Dans les bureaux de Kent Hughes et Jeff Gorton, on doit déjà se frotter les mains.
La compétition à moyen et long terme crée l’excellence, et voir Koivu et Kapanen se pousser mutuellement vers le haut ne peut qu’accélérer la reconstruction.
Surtout que ces deux jeunes représentent la nouvelle ère internationale du CH, une ère où chaque espoir est scruté, comparé, et parfois même opposé dans des duels imaginaires qui alimentent l’engouement.
Montréal vit pour ce genre de drama, et cette « commotion » dans la relève est exactement ce qui nourrit les conversations au café du coin comme dans les studios de télé.
Alors, à qui la couronne finlandaise du CH dans les années à venir?
Pour l’instant, la réponse reste floue. Koivu a frappé fort cet été, Kapanen garde l’avantage de l’expérience et de la visibilité internationale.
Mais une chose est certaine : chaque fois que ces deux noms apparaîtront dans les alignements, que ce soit à Montréal, à Laval ou sous le maillot finlandais, chaque action sera scrutée, disséquée et comparée.
Et ça, c’est le genre de carburant qui peut transformer une simple rivalité amicale en véritable saga de vestiaire.
La prochaine étape pour le CH est de les développer correctement, en leur laissant le temps d’évoluer.
Car si la commotion dans la relève se transforme en explosion sur la glace dans quelques saisons, la Sainte-Flanelle pourrait bien tenir là les deux visages de son avenir.
À suivre ...