Commotion pour Lane Hutson: son agent remis à sa place

Commotion pour Lane Hutson: son agent remis à sa place

Par David Garel le 2025-08-24

Il y a des histoires qui explosent comme des bombes dans l’univers du Canadien de Montréal.

Celle de Lane Hutson et de ses négociations contractuelles vient d’en prendre une tournure cauchemardesque. Parce que pour la première fois depuis le début du bras de fer, Kent Hughes vient de sortir une carte que peu avaient vu venir : Sergei Gonchar.

Et si vous pensez que l’ancien défenseur russe, champion de la Coupe Stanley avec Pittsburgh, est venu pour flatter Hutson dans le sens du poil, détrompez-vous. Gonchar, dans ses récents propos, a été cinglant :

« Offensivement, il est très fort, mais il doit bâtir son côté défensif et devenir plus solide physiquement. En séries, la robustesse est essentielle. Hutson a du potentiel, mais les deux prochaines années seront critiques pour savoir comment il se développe après ce premier succès. »

Un message clair, brutal, et qui arrive pile au moment où Hutson exige un contrat qui ferait de lui le joueur actif le mieux payé de l’histoire du Canadien.

Gonchar ne s'est pas arrêté là.

« Makar est un joueur complet, solide autant offensivement que défensivement, et crucial dans toutes les situations. C’est rare. Nicklas Lidström était comme ça, toujours fiable, capable de produire tout en éteignant les meilleurs adversaires. »

« Quinn Hughes, lui, a amélioré son jeu défensif au fil des deux dernières années. Il était déjà exceptionnel offensivement, mais il est en train de devenir meilleur des deux côtés de la glace. »

Depuis plusieurs semaines, les négociations traînent. Le CH a déposé une offre de 8,5 M$/an pour huit ans. Le clan Hutson a répliqué en parlant de 9,5 M$ minimum, l’agent Sean Coffey n’ayant aucune intention de laisser son client passer sous le contrat de Noah Dobson.

Coffey martèle que tout doit être regardé sous l’angle du pourcentage du plafond salarial. Brock Faber au Minnesota, avec ses 8,5 M$, représente 8,9 % du cap actuel. Transposé à 104 M$ (cap prévu l’an prochain), ça équivaut à 9,2 M$. Pour lui, c’est le strict minimum.

Kent Hughes, lui, refuse de céder. Et pour la première fois, il a un allié inattendu dans cette bataille : Gonchar.

Parce que Gonchar ne parle pas seulement comme un ancien joueur. Il parle comme un formateur de défenseurs. Et son verdict sur Hutson, livré froidement, donne à Hughes un levier rêvé : « Il n’est pas encore complet. »

Pour Hutson, c’est une véritable claque en pleine figure. Jusqu’ici, l’Américain surfait sur une vague d’éloges : 66 points à sa saison recrue, le Calder dans les mains, et la réputation d’avoir réinventé la relance à Montréal.

Mais là, Gonchar vient casser le mythe. Il rappelle ce que tout le monde voyait mais n’osait pas dire trop fort : Hutson est vulnérable défensivement, surtout en séries. Contre Washington, son petit gabarit a été exposé. Il a été frappé, neutralisé, pris à défaut.

C’est exactement ce que Hughes voulait mettre de l’avant dans les discussions. Et maintenant que Gonchar l’a dit publiquement, Coffey se retrouve coincé. Parce que ce ne sont plus seulement les dirigeants du CH qui le pensent, mais une légende du hockey qui le confirme.

Imaginez la scène : Sean Coffey, persuadé de pouvoir pousser Hughes au-delà des 9,5 M$, voit Gonchar débarquer et affaiblir sa position en direct.

Pour lui, c’est une humiliation. Parce que son argument central est simple :

« Mon client est un phénomène offensif, unique, et mérite d’être payé comme tel. »

Mais si le discours médiatique glisse vers :

« Oui, mais il est fragile, et son jeu défensif est incomplet », alors son levier s’écroule.

Coffey voulait jouer la carte des comparables (Dobson, Faber, Bouchard à 10,5 M$). Gonchar a ramené tout le monde à la réalité : Hutson n’est pas encore Makar, ni même Quinn Hughes.

Le problème, c’est que cette sortie ne fait pas que refroidir le clan Hutson. Elle menace aussi de fissurer la chambre du CH.

Parce qu’on le sait : Suzuki, Caufield et Slafkovsky ont accepté des contrats à rabais pour aider l’équipe. Suzuki à 7,875 M$, Caufield à 7,85 M$, Slaf à 7,6 M$. Des aubaines monumentales à l’ère où le cap s’envole vers 113,5 M$.

Eux, ils ont joué le jeu. Ils ont pris moins. Ils ont mis l’équipe avant leur portefeuille.

Hutson, lui, veut être le mieux payé de tous. Et maintenant, Gonchar vient mettre son nez dans le vestiaire en rappelant que, défensivement, Hutson n’a pas encore le droit de réclamer un tel statut.

Résultat? Pression humaine immense. Le vestiaire attend de voir si Hutson sera solidaire… ou égoïste.

Ajoutons à cela la pression du temps : le CH n’a que jusqu’au 30 juin 2026 pour offrir 8 ans. Après, ce sera maximum 7.

C’est l’arme secrète de Coffey : plus il fait traîner, plus il rapproche cette date, et plus il met Hughes au pied du mur.

Mais c’est aussi l’arme de Gorton, qui martèle que le vestiaire doit rester équilibré. Lui non plus ne veut pas de contrat à 10 M$. Sa sortie récente allait exactement dans ce sens :

« Les agents aiment ça. Le plafond monte, et ils veulent des pourcentages. Mais eux, ils ne gèrent pas une équipe. Ils ne sont pas dans la chambre quand un gars revient avec plus d’argent qu’un autre. »

Gorton et Gonchar, main dans la main, face à Coffey. Voilà le cauchemar de Lane Hutson.

Ce qui est fascinant dans ce dossier, c’est qu’il ne s’agit plus seulement d’argent. C’est une guerre d’images.

Coffey veut vendre Hutson comme un Makar en devenir.

Hughes veut le replacer comme un Quinn Hughes version junior, encore incomplet.

Gonchar vient donner du poids à l’argument du CH.

Et les fans, eux, assistent à un feuilleton où chaque déclaration devient une arme.

Le cauchemar ultime serait le suivant : Hutson se braque, refuse de signer à long terme, et force Hughes à opter pour un contrat-pont.

Trois ou quatre ans à 8,5-9 M$. Puis, à 25 ans, Hutson explose offensivement et réclame 12-13 M$ sur le marché.

C’est exactement ce que Coffey rêve de faire. Et c’est ce que Hughes et Gorton veulent éviter à tout prix.

D’où la guerre ouverte. D’où l’entrée en scène de Gonchar. D’où ce climat délétère.

Lane Hutson vit un cauchemar. Non pas parce qu’il n’a pas de valeur, mais parce que son propre succès offensif est en train de devenir son plus grand piège.

Il voulait 10 M$. Hughes lui propose 8,5. Coffey vise 9,5. Et maintenant Gonchar vient pointer ses failles, réduisant ses arguments à néant.

La vérité? Hutson est coincé entre deux feux. Ses coéquipiers à rabais d’un côté, un DG inflexible de l’autre, et un agent qui veut faire sauter la banque.

Si la situation se règle bientôt, ce sera autour de 9,5 M$ sur 8 ans. Sinon? Ce sera un contrat-pont, une fracture avec le CH, et un joueur qui, malgré son talent, pourrait devenir le prochain grand dossier explosif de Montréal.

Et dans ce bras de fer, une chose est sûre : Sergei Gonchar vient de changer la donne.