C'est un tremblement de terre médiatique comme seuls le plateau de TVA Sports peuvent en provoquer.
Un tremblement... ou un malaise sans précédent...
Jean-Charles Lajoie, visiblement assoiffé d'augmenter ses cotes d'écoute au fond du trou, a lancé en ondes une hypothèse qui a fait exploser les réseaux sociaux : selon lui, le Canadien de Montréal pourrait acquérir le 5e choix au total des Predators de Nashville en échange des choix 16, 17... et de Jonathan Marchessault.
Oui, vous avez bien lu. Comme si Marchessault était devenu un vulgaire "salary dump", une pièce jetable, un poids mort dans une transaction.
À peine quelques secondes après que cette proposition ait été mise en ondes, la tempête s'est abattue sur les réseaux sociaux.
« C'est une blague ? »
« Jean-Charles est tombé sur la tête »
« Marchessault ne vaut donc plus rien ? » : les commentaires fusaient de partout. On se moquait ouvertement de cette idée, la traitant de délirante, d'indigne d'un analyste sérieux.
« Voir que Barry Trotz accepterait cette transaction-là… Le gars a coaché Ovi, il va pas se faire avoir par Jean-Charles Lajoie ! »
« Marchessault, 16e, 17e pour le 5e ? Pis tant qu’à y être, on échange Kirby Dach contre Connor Bedard ? »
« Nashville a pas l’air d’un club qui fait du bénévolat pour aider le CH à repêcher un Québécois… »
« J’imagine déjà Barry Trotz répondre au téléphone : “C’est une erreur de numéro, monsieur Lajoie.” »
« Le pire, c’est que Jean-Charles le dit avec le ton d’un gars qui vient de réinventer la roue. »
« T’as 16 et 17. Faut arrêter de croire que chaque club rêve de nous aider à monter au repêchage. »
« Marchessault, c’est pas un sac de patates. Mais c’est pas une clé pour ouvrir le top-5 non plus. »
« Même dans NHL 24, cette transaction-là se fait pas. »
« Tony essaie de garder la face, mais on dirait qu’il regrette chaque minute avec JIC. »
« J’ai hâte à demain : Jean-Charles va proposer Slafkovsky + le logo du CH pour Connor McDavid. »
Mais peut-être que c'était justement l'objectif de Lajoie : provoquer l'indignation, faire réagir, et faire grimper les chiffres de son émission... qui, faut-il le rappeler, est maintenant chiffrée, loin de ses grandes heures en clair.
Jouer au clown de service... ça peut être payant...
Et dans cette mascarade, un nom a été écorché plus que tous les autres : Jonathan Marchessault. Lui, qui l'été dernier, avait repoussé une offre concrète de Kent Hughes pour signer à Nashville.
Lui, qui avait déclaré que les partisans du Canadien étaient « trop émotifs », que le marché de Montréal était « étouffant », qu'il ne voulait pas que ses enfants grandissent dans une ville où « ça ne parle que de hockey ».
Ces propos, il les paie aujourd'hui au prix fort. Parce que même s'il regrette amèrement sa décision, même s'il serait, selon Frank Seravalli, prêt à être échangé à Montréal, les partisans n'en veulent plus.
Et pourtant, au cœur de cette saga, une contradiction glaçante s'impose : Marchessault, c'est le rêve brisé d'un retour au bercail. Un enfant de la province, un gagnant du Conn Smythe, un leader reconnu.
Mais voilà qu'il est aujourd'hui perçu comme un moins que rien. Le bal des insultes est cruel :
« Trop vieux », « trop petit », « surpayé », « en fin de carrière ». « Y'avait juste à signer l'été passé », écrit un internaute. «
Maintenant, qu'il mange de la m**** », répond un autre. Le rejet est brutal, sans appel. Les partisans, d'habitude si accueillants envers leurs héros locaux, ont la mémoire longue.
Et pendant ce temps, Tony Marinaro, visiblement pris dans le piège tendu par Lajoie, tentait tant bien que mal de faire comprendre à Lajoie que cela ne faisait aucun sens.
Lui qui, ailleurs, s'est montré critique de Marchessault, semblait vouloir plaire à son collègue de micro. Le problème, c'est que Jean-Charles Lajoie n'est plus le gérant d'image qu'il était. Son association avec Marinaro commence à entacher la crédibilité de ce dernier.
Car si Tony veut être pris au sérieux dans les cercles montréalais, il ne peut continuer à cautionner les théories les plus loufoques de son partenaire.
Et Nashville dans tout ça ? Vraiment, les Predators seraient prêts à céder leur choix #5 dans un repêchage considéré comme non-profond contre deux choix tardifs et un joueur qu'ils tentent d'évacuer ?
« Nashville a besoin de se délester du contrat de Marchessault, les Canadiens vont l’absorber, et en retour Nashville donne le 5e choix. » affirme un Lajoie dans tous ses états.
Attends une minute, Jean-Charles. C’est l’inverse qui s’est produit. Ce n’est pas Nashville qui veut se débarrasser de Marchessault. C’est Marchessault lui-même, qui regrette d’avoir signé là-bas et veut revenir à Montréal.
Ce n’est pas Nashville qui magasine son contrat. C’est Montréal qui hésite à l’acquérir, justement à cause de son âge, de son format, et de son rejet de l’été dernier. Et tu oses le présenter comme un joueur à « dump » pour faciliter une montée au repêchage?
Si on prend ta proposition au sérieux, ce qui est difficile, soyons honnêtes, tu veux faire croire que les Predators vont échanger un 5e choix au total, probablement leur plus précieux actif de reconstruction, pour… deux choix de milieu de première ronde et un ailier de 34 ans qui a encore du gros hockey à offrir?
C’est une insulte à la gestion de Barry Trotz. Nashville, rappelons-le, veut un centre d’avenir. Un pilier top-6. Caleb Desnoyers est justement ce profil. Ils n’ont aucune raison de l’échanger pour un vétéran cher payé en fin de carrière – même s’il s’appelle Marchessault – et deux choix qui n’ont statistiquement qu’une chance sur quatre de produire un joueur régulier.
Le plus absurde, c’est que Jean-Charles Lajoie confirme lui-même à quel point cette idée est biaisée. Il dit que « si t’es le Canadien, tu le fais les yeux fermés ». Eh bien voilà! Quand une équipe accepte une transaction « les yeux fermés », c’est souvent parce qu’elle vole l’autre.
Si Kent Hughes pouvait échanger les 16e et 17e choix + Marchessault (dont il ne veut plus) contre un top-5 dans une cuvée où il convoite désespérément Caleb Desnoyers, il courrait signer ce deal avant que Barry Trotz raccroche.
Mais justement, Barry Trotz ne va jamais répondre.
Le ridicule ne tue pas, mais il ruine la crédibilité
Ce que Nashville veut, ce sont des actifs jeunes, contrôlables, dynamiques. Si Montréal veut Caleb Desnoyers, il devra probablement offrir Logan Mailloux avec ses choix 16 et 17... au minimum...
Et encore là...ce ne sera pas assez...