François Gagnon est toujours là pour poser LA question qui pique.
Hier soir, il a eu le guts – oui, on va lui donner ça – de confronter Martin St-Louis sur ce sujet épineux qu’est l’avantage numérique du Canadien.
Il était temps. Avec une fiche de 0 en 20 depuis le début du camp d'entraînement, il était temps qu'un journaliste affronter St-Louis sur le sujet.
Surtout que le coach allait partir de la salle, pensant que sa soirée de travail était terminée. Mais Gagnon a insisté pour lui poser la dernière question qui fait mal.
Mais attention, il ne s’est pas contenté d’une question anodine, non. Il a tenté un petit piège à l'entraîneur-chef, une embuscade digne des grands moments journalistiques :
« D’ici la fin du camp, sur quoi tu veux travailler précisément? »
Une question simple, mais qui cache un venin bien senti. On voyait déjà les intentions de Gagnon, qui espérait que St-Louis morde à l’hameçon. Et il l’a fait, avec un sourire passif-agressif en prime.
St-Louis, piqué au vif, a rétorqué avec une cinglante réponse :
« Ça va être sûrement l’avantage numérique. C’est ça que tu essayais de me faire dire hein? Tu savais ma réponse, pis tu me la poses pareil. »
Voyez cette confrontation dans l'extrait suivant:
Boum. Gagnon n’était pas prêt pour ce contre-punch, mais il a sorti une réplique adroite et bien placée :
« Pour moi, la réponse doit venir de toi. »
Le moment était gênant, voire malaisant, et franchement hilarant pour ceux qui ont assisté à cet échange. On avait presque envie de sortir les popcorns.
Mais revenons à St-Louis. Qu’est-ce que c’était que cette réponse?
Non seulement il a ri jaune, mais il a aussi admis qu’il n’avait « pas encore vraiment travaillé sur l’avantage numérique ».
Pardon? L’équipe traîne parmi les pires en la matière depuis des années, et on n’a pas encore abordé le sujet sérieusement au camp?
Heureusement que Gagnon est là pour poser les vraies questions. Même si, soyons honnêtes, la réponse n’avait rien de rassurant.
Regardons les faits : zéro en 20....des statistiques honteuses, surtout avec un coach qui avoue qu'il n'a pas encore travaillé cet aspect.
0 en 20. Ce n’est pas juste une panne, c’est carrément une catastrophe industrielle.
Mais quand Gagnon essaie d’en savoir plus sur ce qui ne fonctionne pas, St-Louis se contente d’une pirouette verbale en disant qu’ils vont « travailler là-dessus ». Ah bon?
Il faut dire que François Gagnon n’avait pas tort de creuser. Depuis des saisons, l'avantage numérique du CH est une plaie ouverte.
Malgré les talents de joueurs comme Suzuki, Caufield et Slafkovsky, on dirait que ce volet stratégique n’est jamais priorisé.
Et quand un journaliste ose poser la question, il se fait rembarrer avec sarcasme. Que St-Louis se montre un peu irrité, on comprend.
Mais ce ton condescendant trahit peut-être un autre problème : l’entraîneur-chef sait qu’il touche un point sensible.
On ne peut pas ignorer le manque de créativité du trio de puissance hier soir en avantage numérique, ni la catastrophe de Mike Matheson à la pointe ou Kirby Dach qui semble parfois perdu sur l'attaque à cinq.
Les fans s’attendaient à des éclairs de génie Dach avec Suzuki, Caufield et Slafkovsky, mais ils ont plutôt eu droit à une démonstration fade, sans âme.
Où est la magie? Et surtout, pourquoi l’équipe ne semble-t-elle pas mieux préparée dans ce domaine crucial?
Ce n’est pas la première fois que St-Louis se montre agacé par une question sur l’avantage numérique. Mais cette fois-ci, il n’a pas seulement évité la question, il a admis une fois de plus qu’ils n’avaient pas encore travaillé cet aspect du jeu.
Là, c’est alarmant. Comment une équipe avec de telles lacunes peut-elle se permettre de repousser à plus tard un problème aussi fondamental?
Alors oui, Gagnon a peut-être tendu un piège, mais c’est précisément le genre de question qu’il fallait poser.
Parce qu’au bout du compte, St-Louis ne peut pas continuer à ignorer l'éléphant dans la pièce. Les partisans en ont marre de voir un avantage numérique dysfonctionnel.
Et si St-Louis croit qu’il peut écarter les questions avec un sourire en coin ou un faux rire, il se trompe. Les fans, eux, veulent des résultats, pas des excuses.
Parce qu’en fin de compte, c’est souvent ce genre de détail – un avantage numérique solide – qui fait la différence entre une équipe de fond de classement et une équipe capable de rivaliser.
Alors merci à François Gagnon d’avoir osé mettre St-Louis face à ses responsabilités.
Peut-être que la prochaine fois, St-Louis réfléchira à deux fois avant de balayer la question du revers de main.