Congédiement à Détroit: Martin St-Louis regarde Steve Yzerman de haut

Congédiement à Détroit: Martin St-Louis regarde Steve Yzerman de haut

Par David Garel le 2025-01-23

Steve Yzerman, autrefois adulé comme l’un des meilleurs directeurs généraux de la LNH, est aujourd’hui pris la main dans le sac à Detroit.

Après des années de reconstruction accélérée et ratée, la vérité éclate au grand jour : Yzerman est un DG surestimé qui a accumulé les erreurs, et la dégringolade actuelle des Red Wings expose enfin ses failles aux yeux de tous.

Pendant que certains au Québec réclamaient le congédiement de Martin St-Louis, c’est finalement Yzerman qui est dans l’eau chaude, regardant impuissant son équipe sombrer au classement.

Lorsqu’il a pris les rênes des Red Wings en 2019, Yzerman avait promis un retour rapide aux sommets de la LNH. Pourtant, cinq ans plus tard, Detroit est en pleine descente aux enfers.

L’arrivée de joueurs comme Ben Chiarot et Andrew Copp, signés à gros prix, devait apporter de la stabilité, mais ces acquisitions ont plutôt souligné une mauvaise évaluation des besoins réels de l’équipe.

Chiarot est devenu un fardeau défensif, tandis que Copp peine à justifier son salaire.

Le congédiement de Derek Lalonde, présenté comme le bouc émissaire idéal, était censé détourner l’attention des véritables coupables.

Mais remplacer un entraîneur par Todd McLellan, une solution de facilité, n’a fait qu’exposer l’incapacité d’Yzerman à admettre ses propres erreurs.

Les Red Wings avaient connu un regain d’espoir après avoir enchaîné sept victoires consécutives à la fin décembre.

Mais cette belle séquence s’est rapidement estompée, et les récentes performances ont mis en lumière les véritables lacunes de l’équipe.

En accordant 17 buts en quatre défaites, Detroit prouve une fois de plus que le problème ne se situe pas derrière le banc, mais dans la construction même de l’effectif.

Le constat est brutal : après des années d’attente et de patience, la reconstruction promise par Yzerman est un échec.

Pire encore, avec une nouvelle défaite contre le Canadien de Montréal jeudi soir, les Red Wings se retrouveraient à sept points de la dernière place donnant accès aux séries, avec des équipes comme Boston, Ottawa, New York, Philadelphie et Pittsburgh à devancer.

Si la situation est critique pour Yzerman, elle est presque jouissive pour Martin St-Louis. L’histoire entre les deux hommes est marquée par une rancune infinie qui remonte aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, où Yzerman avait humilié St-Louis en l’écartant de l’équipe canadienne.

À l’époque, il justifiait cette décision par des raisons de chimie d’équipe, mais plusieurs observateurs y voyaient plutôt un affront personnel.

Aujourd’hui, alors que Montréal est au port des séries et que Detroit s’enfonce, St-Louis a toutes les raisons de savourer cette chute.

Ironie du sort, ceux qui voulaient le voir partir sont forcés d’admettre qu’il est toujours en poste, tandis qu’Yzerman lutte pour sauver sa réputation. Comme quoi, le karma finit toujours par frapper.

Les Red Wings illustrent parfaitement une réalité bien connue dans la LNH : congédier un entraîneur est une solution facile qui ne fonctionne presque jamais.

L’histoire récente nous le montre : pour un succès comme celui des Oilers avec Kris Knoblauch, il y a des dizaines d’échecs retentissants, comme ceux des Devils, du Wild, ou encore des Blackhawks. Les dirigeants préfèrent souvent sacrifier leur entraîneur plutôt que de remettre en question leur propre travail.

Mais à Detroit, il devient impossible d’ignorer qu’Yzerman est le vrai problème.

Le tableau est sombre pour Detroit. Avec des vétérans en perte de vitesse, une jeunesse qui tarde à éclore et un système de jeu incohérent, les Red Wings se dirigent tout droit vers une nouvelle saison sans séries éliminatoires.

Pire encore, l’effet Todd McLellan s’estompe déjà, laissant place à un climat de frustration et d’incertitude. La fenêtre d’opportunité semble se refermer, et les partisans commencent à perdre patience.

Pour Yzerman, le constat est accablant : il est maintenant perçu comme un DG incapable de livrer des résultats concrets.

Ce qui était autrefois vu comme une reconstruction intelligente s’est transformé en une série d’échecs coûteux et de décisions douteuses.

L’illusion de Steve Yzerman en tant que génie du hockey s’effondre chaque jour un peu plus. La descente actuelle des Red Wings est la preuve éclatante que le problème vient d’en haut, et que l’héritage qu’il a laissé à Tampa Bay ne suffit plus à masquer ses erreurs actuelles.

Pendant que Montréal avance et que St-Louis profite de chaque victoire, Detroit est en chute libre. La prochaine défaite face au Canadien pourrait être le coup de grâce.

Yzerman est dos au mur, et cette fois, il n’y a plus d’excuses.

Ce soir, à Détroit, il ne s’agit pas seulement d’un match de saison régulière entre le Canadien de Montréal et les Red Wings de Detroit.

Non. Ce duel porte en lui des années de rancune, de tensions et d’humiliations. Toute la planète hockey sait une chose : Martin St-Louis ne peut pas sentir Steve Yzerman, et il n’a jamais caché son ressentiment envers celui qui l’a relégué à l’arrière-plan lorsqu’il dirigeait le Lightning de Tampa Bay.

St-Louis n'a jamais accepté, qu'en dépit de performances exceptionnelles, Yzerman a choisi de le snober pour les Jeux olympiques de Sotchi.

Ce fut un scandale que l’attaquant québécois n’a jamais digéré.

Finalement, St-Louis a été ajouté à l'équipe olympique après la blessure de Steven Stamkos, mais la rancune entre lui et Yzerman était déjà bien installée.

La frustration était telle que quelques mois plus tard, St-Louis a demandé une transaction afin d’être échangé aux Rangers de New York.

Il voulait fuir l’ombre d’Yzerman, convaincu qu’il ne serait jamais reconnu à sa juste valeur tant que ce dernier tirerait les ficelles.

Aujourd’hui, le scénario est différent, mais la vengeance est toujours dans l’air. St-Louis est maintenant à la barre du Canadien de Montréal, et il a une seule chose en tête : non seulement entrer en séries éliminatoires, mais éliminer le plus rapidement possible les Red Wings de Detroit.

Le match de ce soir est crucial, pas seulement pour les points au classement, mais pour l’histoire personnelle qui se joue en coulisses.

St-Louis voit dans la chute actuelle d’Yzerman une occasion en or de sceller son destin une fois pour toutes.

À Detroit, Steve Yzerman est toujours considéré comme une légende vivante. Son passé glorieux en tant que capitaine des Red Wings lui confère une aura intouchable, et pendant des années, il a été protégé par la presse locale, les partisans et l’organisation.

Mais ce vernis commence à craquer. Les défaites s’accumulent, les décisions douteuses s’empilent, et surtout, les journalistes de Detroit en ont assez. Ceux qui l’encensaient hier se posent désormais des questions qu’ils n’auraient jamais osé poser avant.

Les murmures de congédiement commencent à circuler, et le DG se retrouve pour la première fois véritablement dans l’eau chaude. 

Si la situation continue de se détériorer, il sera difficile pour Yzerman d’échapper aux critiques et d’éviter que la pression ne le pousse vers la sortie.

Ses choix de joueurs, son incapacité à stabiliser l’équipe et son refus d’admettre ses erreurs sont désormais sur la sellette.

Pour Martin St-Louis, ce moment est doux. La revanche est un plat qui se mange froid, et il fait très, très froid à Detroit en ce moment. 

Le vent tourne, et cette fois, c’est St-Louis qui regarde Yzerman de haut, avec un sourire en coin. Si le Canadien l’emporte ce soir, il repoussera encore plus les Red Wings au classement, les éloignant de sept points de la dernière place en séries.

Une victoire symbolique qui viendrait cimenter l’ascendant psychologique que St-Louis détient désormais sur son ancien bourreau.

Il ne fait aucun doute que St-Louis a "briefé" ses joueurs sur l’importance de ce match. Ce n’est pas qu’une question de deux points. C’est une bataille personnelle, une opportunité en or de forcer Yzerman à goûter à sa propre médecine.

Detroit, autrefois synonyme de domination et de respect, est aujourd’hui une équipe en perdition, en quête d’identité.

Yzerman, qui se croyait intouchable, se retrouve maintenant acculé, sous le feu des projecteurs, face à un Martin St-Louis qui n’a jamais oublié. Ce soir, St-Louis ne veut pas seulement gagner, il veut humilier.

Les partisans du Canadien savent qu’ils assistent à quelque chose de spécial. Ils connaissent l’histoire. Ils savent que St-Louis ne laissera jamais passer cette chance. 

Ce soir, au Centre Bell, c’est plus qu’un match de hockey : c’est une revanche qui mijote depuis une décennie.