Depuis son arrivée derrière le banc des Canadiens de Montréal, Martin St-Louis a su susciter l’engouement et les débats parmi les amateurs de hockey québécois.
Cependant, une décision en particulier continue de faire couler beaucoup d’encre : son refus catégorique d’engager Guy Boucher, un entraîneur pourtant reconnu pour son expertise stratégique, en particulier sur l’avantage numérique.
Pour ajouter à l’ironie de la situation, St-Louis a décidé d'amener son équipe à Mont-Tremblant pour une 2e année de suite.
Le coach opte encore pour une retraite d'entraînement du 2 au 5 octobre, retournant ainsi sur les lieux du fameux « crime » qui a scellé son conflit avec Boucher, lors de leur passage au Lightning de Tampa Bay.
Leur relation tendue remonte à leur époque avec le Lightning, où les méthodes strictes de Boucher avaient provoqué la colère de St-Louis, alors capitaine de l’équipe.
L’incident marquant s’est déroulé à Tremblant en 2011, où Boucher avait imposé un régime d’entraînement intensif, y compris des séries incessantes de push-ups, ce qui avait particulièrement irrité St-Louis.
Ce dernier, estimant que ces pratiques brisaient plus qu’elles ne renforçaient l’esprit d’équipe, avait pris sur lui de rencontrer le directeur général Steve Yzerman pour demander le renvoi de Boucher.
Cette manœuvre avait profondément marqué les deux hommes, créant une fracture à vie dans leur relation.
Aujourd'hui, en refusant d'engager Boucher, Martin St-Louis semble non seulement maintenir cette distance, mais fait également un pied de nez à son ancien ennemi en revenant sur les lieux mêmes de leur dispute à Tremblant.
Certains voient dans ce geste une volonté de St-Louis d’affirmer son indépendance et de ne pas raviver les vieilles blessures, mais d'autres y perçoivent une erreur stratégique majeure.
L’absence de Boucher dans l’équipe d’entraîneurs du Canadien soulève de nombreuses questions, d’autant plus que l’avantage numérique de l’équipe est l’un des pires de la LNH depuis deux ans.
La présence de Boucher, connu pour son expertise dans ce domaine, aurait pu combler cette lacune. Au lieu de cela, St-Louis a décidé de se charger lui-même de l'attaque à cinq suite au départ d'Alex Burrows.
Il est clair que les différends personnels continuent d'influencer la gestion de St-Louis, qui semble agir davantage par orgueil que pour le bien de l'équipe.
Guy Boucher, quant à lui, demeure dans le silence, refusant d'ajouter de l'huile sur le feu.
En ramenant son équipe à Tremblant, Martin St-Louis envoie un message clair : il ne regarde pas en arrière. Mais à quel prix ?
L’absence de Boucher dans l’organigramme du Canadien pourrait bien devenir l’une des décisions les plus discutées de sa carrière d’entraîneur, surtout si les résultats ne suivent pas.
Lors de son passage à Mont-Tremblant la saison dernière, Martin St-Louis avait fait un clin d’œil discret mais lourd de sous-entendus à un souvenir douloureux qu’il partage avec Guy Boucher, sans pour autant s'étendre sur le sujet.
Lorsqu'un journaliste lui avait demandé s'il se souvenait de son dernier passage à Tremblant en 2011 et surtout de ces fameuses push-ups, St-Louis avait simplement répondu avec un laconique « Ouin », laissant entendre que ce souvenir n’était pas des plus agréables.
À l’automne 2011, l’équipe de Boucher s'était arrêtée à Tremblant après un match préparatoire contre les Canadiens de Montréal. L'objectif de cette retraite fermée était de renforcer la discipline et l’esprit d’équipe, mais l'approche militaire de Guy Boucher, notamment avec l'imposition de séries de push-ups après chaque exercice, avait été mal reçue par certains joueurs, et particulièrement par Martin St-Louis.
À l’époque, St-Louis était capitaine du Lightning et considéré comme un leader respecté au sein de l'équipe. Cependant, la méthode de Boucher, qui poussait à l’extrême la discipline physique, n’a fait qu’accroître les tensions.
St-Louis, frustré par ce qu’il percevait comme une approche dégradante et non nécessaire, avait ouvertement exprimé son mécontentement.
Cette tension avait culminé à un point où St-Louis avait pris l’initiative d’aller voir le directeur général Steve Yzerman pour exprimer ses réticences face aux méthodes de Boucher.
On connaît la suite. Boucher fut congédié.
Ce conflit interne entre Boucher et St-Louis s'est avéré être un tournant dans leur relation professionnelle, et a laissé des cicatrices profondes qui perdurent encore aujourd'hui.
Lorsque St-Louis a ramené son équipe à Tremblant la saison dernière, l’ambiance était radicalement différente. Loin de l’atmosphère tendue et punitive qui avait caractérisé l’époque de Boucher, le séjour de 2023 était beaucoup plus léger, presque convivial.
En ce sera la même chose en 2024.
L'objectif de St-Louis n'est pas d’imposer une discipline stricte à ses joueurs, mais plutôt de profiter de l’occasion pour intensifier les entraînements et préparer son groupe pour les dernières décisions avant le début de la saison.
Contrairement à son souvenir amer de 2011, St-Louis a visiblement apprécié ce retour à Tremblant et n'a pas caché son désir de répéter cette expérience chaque année.
Il a tenu parole.
Il est intéressant de noter que ce pied de nez à Guy Boucher n’est pas seulement symbolique. En ramenant son équipe sur ces lieux chargés d'histoire personnelle, St-Louis a montré qu'il avait pris le contrôle de sa propre destinée en tant qu’entraîneur.
Il a tourné la page sur un épisode difficile de sa carrière de joueur et s'est réapproprié Tremblant à sa manière, cette fois-ci en tant que leader de son propre groupe, avec sa propre philosophie.
Cette évolution symbolise à la fois la progression de St-Louis en tant qu’entraîneur, mais aussi son refus catégorique de revisiter le passé en engageant Boucher à ses côtés.
Là où Boucher avait imposé des méthodes rigides et brutales, St-Louis préfère désormais l'approche humaine, axée sur la communication et le développement individuel de ses joueurs.
Boucher doit grincer des dents.