La radio sportive québécoise est en feu. Selon le journaliste de Danslescoulisses.com, Maxime Truman, Kevin Raphaël demande officiellement le congédiement de Gilbert Delorme.
La raison ? Delorme a osé critiquer le spectacle de la mi-temps du Super Bowl de Kendrick Lamar.
« Ce que Gilbert a dit et que Louis Lacroix a dit, ça mérite de se faire foutre dehors. Parce que c’est terrible, ce qui a été dit. Ce genre de pensées-là, ça, c’est de la vidange. Faut les mettre dehors »
L’ancien défenseur du Canadien a déclaré en ondes que le show était « de la marde », ajoutant qu’il ne comprenait pas pourquoi tant de gens aimaient pour le rap, un style musical qu’il méprise.
"Scraper un beau Buick Regal Grand National, avec sa musique de même. Je regrette, là. C'est à-dessus de la merde, ça, sérieusement. C'est mon avis, c'est mon opinion"
@blackmarketradio Le spectacle de la mi-temps, c'est de la marde !!!#superbowlliv #tiktokquebec #nfl #football #bpmsports ♬ son original - Black Market Fm
Puis, Delorme imite Kendrick Lamar.
"Blablabla."
Un avis tranchant, sans filtre, du Delorme pur jus. Mais à aucun moment, il n’a tenu de propos racistes.
Or, Kevin Raphaël voit les choses autrement. Pour lui, s’attaquer à Kendrick Lamar, c’est s’attaquer à toute une culture.
Selon l’animateur et humoriste, le mépris affiché par Delorme dépasse la simple critique musicale. Il estime que ces propos s’inscrivent dans un contexte plus large, où des figures comme Delorme perpétuent une certaine hostilité envers la culture hip-hop et, par extension, la communauté noire.
Mais où trace-t-on la ligne entre une opinion brutale et une accusation de racisme ?
Le débat est lancé, et les camps sont déjà formés. Les partisans de Delorme dénoncent une chasse aux sorcières, tandis que ceux de Kevin Raphaël voient dans cette déclaration une preuve du malaise persistant autour de la diversité dans les médias sportifs québécois.
Et maintenant, la question brûlante : Gilbert Delorme doit-il être congédié pour avoir exprimé son opinion sur le rap ?
La polémique enfle et prend des proportions inattendues. D’un côté, certains dénoncent une attaque injustifiée contre Gilbert Delorme, estimant qu’il a simplement exprimé une opinion personnelle sur un style musical qu’il n’aime pas.
De l’autre, Kevin Raphaël et ses appuis considèrent que ces propos, même s’ils ne sont pas ouvertement racistes, s’inscrivent dans un discours plus large de mépris à l’égard du hip-hop et, par extension, de la culture noire.
Mais au-delà de la simple critique du spectacle de Kendrick Lamar, cette controverse met en lumière une réalité dérangeante dans le paysage médiatique québécois : le fossé générationnel et culturel qui sépare encore certains commentateurs des réalités d’aujourd’hui.
Si la critique musicale est légitime, le ton employé par Delorme – un rejet total et méprisant du genre – donne l’impression qu’il s’agit de bien plus qu’une simple question de goût personnel.
Ce débat survient dans un contexte particulièrement tendu, quelques jours seulement après la suspension de Louis Lacroix pour ses commentaires racistes sur la performance de Kendrick Lamar.
Le journaliste de Cogeco avait publié un message sur Facebook affirmant que des gangs de rue avaient pris le contrôle de sa télévision lors du spectacle de la mi-temps.
Rapidement supprimé, le message avait pourtant eu le temps de faire le tour des réseaux sociaux, provoquant un tollé et forçant Cogeco à finalement prendre des mesures disciplinaires.
La ligne entre la liberté d’expression et les propos jugés inacceptables semble de plus en plus floue. Est-ce parce que Delorme a évité d’utiliser un langage directement offensant, contrairement à Lacroix ?
Ou est-ce plutôt une preuve supplémentaire du double standard qui règne dans les médias québécois, où certains bénéficient d’une immunité médiatique alors que d’autres sont cloués au pilori ?
La prise de position de Kevin Raphaël n’est pas surprenante. L’animateur et humoriste, qui s’est imposé comme une figure médiatique influente, ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de dénoncer les injustices et les préjugés systémiques.
Il est l’un des rares à aborder de front les tabous du milieu sportif québécois, notamment en ce qui concerne la diversité et l’inclusion.
Dans ce cas précis, son indignation ne vient pas uniquement de la critique de Delorme sur Kendrick Lamar, mais bien de ce qu’il perçoit comme un mépris généralisé pour la culture hip-hop dans les médias québécois.
Selon Raphaël, le rap est constamment dénigré par des figures établies qui refusent de voir l’évolution de la musique et qui perpétuent une image négative du genre.
Il cite d’ailleurs en exemple Benoît Dutrizac et Jean-Charles Lajoie, qui ont eux aussi critiqué le spectacle de Lamar sur QUB Radio, dans un ton qu’il juge condescendant.
Encore une fois, sans faire de déclaration explicitement raciste, ils ont abordé le sujet avec un mépris évident, renforçant la perception d’un rejet systématique du hip-hop par les médias traditionnels québécois.
L’affaire Delorme vs. Raphaël prend de l’ampleur et pourrait bien forcer Cogeco à prendre position. Après tout, la station a déjà démontré, avec Filosa et Lacroix, qu’elle n’hésite pas à sévir lorsque des propos sont jugés problématiques.
Mais osera-t-elle s’attaquer à Delorme, une figure bien installée dans le paysage sportif québécois ? La station pourrait-elle se permettre de congédier un vétéran comme lui pour une simple critique musicale ?
Ce qui est clair, c’est que Gilbert Delorme est maintenant dans l’œil du cyclone. Reste à voir si BPM Sports osera ou si l’entreprise choisira de jouer la carte de l’inaction, au risque d’alimenter encore davantage la controverse.
Reste que Delorme ne mérite en rien d'être congédié. Il a été maladroit. Mais on ne peut pas le comparer à Louis Lacroix,