Congédiement de Julien Brisebois: un journaliste dans l'eau chaude

Congédiement de Julien Brisebois: un journaliste dans l'eau chaude

Par Marc-André Dubois le 2024-10-29

La revanche éclatante de Julien BriseBois est sans appel: un véritable triomphe du courage face aux doutes

Lundi soir, l’émotion était à son comble à Tampa. Steven Stamkos, véritable icône du Lightning pendant 16 ans et auteur de 1210 matchs avec l’équipe, faisait son retour sur la glace, mais cette fois-ci sous un autre uniforme, celui des Predators de Nashville.

Une soirée symbolique marquée par des adieux émotifs, mais surtout un sentiment d’accomplissement pour Julien BriseBois, directeur général du Lightning, longtemps critiqué par les médias locaux et surtout par l'un des journalistes les plus réputés de sa profession, Frank Seravalli.

Lorsque BriseBois a choisi de ne pas prolonger Stamkos à l'issue de la dernière saison, beaucoup ont prédit sa chute.

Comment pouvait-il se passer d’un capitaine qui venait d’enregistrer 81 points, dont 40 buts?

Le journaliste Frank Seravalli avait envoyé Brisebois sous l'autobus.

« Je ne comprends pas comment on peut laisser partir un joueur qui vient de récolter 40 buts et 80 points. Le Lightning avait simplement besoin de lui proposer un contrat raisonnable de 3 ans à 6 millions de dollars par saison, et il l’aurait sans doute accepté. »

« Ça n’a jamais été une question d’argent pour Stamkos. Il méritait une offre juste et raisonnable. »

«Brisebois s'est trompé sur toute la ligne. »

En plus de cette décision controversée, il s’était aussi débarrassé d’un pilier défensif en Mikhail Sergachev. Pourtant, ce que plusieurs considéraient comme une folie s’est révélé être un coup de maître.

La décision radicale d'échanger le défenseur russe, une superstar de 25 ans, au Utah HC, prenait du guts.

Sergachev, reconnu comme l’un des meilleurs défenseurs de sa génération, jouait en moyenne 24 minutes par match et accumulait près de 60 points par saison.

Le départ de Sergachev a été perçu comme un geste désespéré par certains, notamment au vu de l’importance du joueur dans le système défensif du Lightning.

Avec J.J. Moser (défenseur de 24 ans) et Conor Geekie (attaquant de 20 ans), Julien BriseBois avait un objectif clair : rajeunir l’effectif et solidifier la profondeur du Lightning, tout en respectant les contraintes du plafond salarial.

En misant sur l’ailier Jake Guentzel pour remplacer Stamkos et sur J.J. Moser en défense à la place de Sergachev, BriseBois a prouvé que son approche était stratégique et visionnaire.

Guentzel, avec ses 77 points en 67 matchs la saison dernière, s’est parfaitement intégré au premier trio avec Brayden Point et Nikita Kucherov.

Il a déjà enregistré neuf points en autant de matchs cette saison, prouvant que l’avenir du Lightning reste prometteur.

De son côté, Connor Geekie, à seulement 20 ans, s’est rapidement imposé sur le deuxième trio, jouant aux côtés d’Anthony Cirelli et de Brandon Hagel.

Lors de cette soirée émotive contre Nashville, le jeune Geekie a brillé, tandis que Guentzel a orchestré une passe décisive en prolongation, offrant une victoire palpitante de 3-2 au Lightning.

Les choix de BriseBois ont aussi permis de gérer efficacement le plafond salarial. À titre de comparaison, Stamkos et Sergachev coûtent à eux seuls 16,5 millions de dollars à leurs nouvelles équipes.

BriseBois a préféré investir ces sommes dans Guentzel, Moser, et le retour de Ryan McDonagh, créant ainsi un alignement équilibré et compétitif.

Malgré ces succès, BriseBois n’a pas été épargné par les critiques. Le magazine The Hockey News a aussi laissé entendre que ses décisions risquaient de briser la chimie de l’équipe et d’entraîner des tensions dans le vestiaire.

Cependant, BriseBois a maintenu le cap malgré les critiques Son courage et sa capacité à prendre des décisions impopulaires ont démontré une profonde compréhension des besoins de l’équipe à long terme.

Le Lightning, avec une fiche de 6-3 en ce début de saison, reste un prétendant sérieux. Cependant, les journalistes continuent de guetter le moindre faux pas.

Si Tampa devait s’effondrer, les murmures sur l’éventuel congédiement de BriseBois pourraient devenir réalité.

Mais pour l’instant, BriseBois savoure une revanche éclatante. En remplaçant des vétérans en fin de carrière par de jeunes talents prometteurs, il a prouvé que son pari culotté était le bon.

Tampa Bay n’a peut-être pas encore tourné la page de son passé glorieux, mais grâce à Julien BriseBois, l’histoire est loin d’être terminée.

Une chose est certaine : le directeur général du Lightning a eu raison sur toute la ligne.

Et cette fois, les critiques devront reconnaître qu’il est l’architecte d’une transition réussie, peu importe ce que réserve l’avenir.

Le journaliste Seravalli peut aller se coucher.