Congédiement de Stéphane Auger: TVA Sports à la croisée des chemins

Congédiement de Stéphane Auger: TVA Sports à la croisée des chemins

Par David Garel le 2025-04-14

C’est devenu un rituel chaque samedi soir. Le match commence, les partisans s’installent… et puis, soudain, Stéphane Auger ouvre la bouche. Et là, tout bascule.

Le malaise est immédiat. La colère monte. Les réseaux sociaux s’enflamment.

Et cette fois, ce n’est plus une tempête. C’est un ouragan. Un tsunami de commentaires tranchants, écœurés, épuisés.

À chaque intervention, le Québec au complet semble lever les yeux au ciel et se demander pourquoi Stéphane Auger a encore un micro.

Michael résume parfaitement l’absurdité de la situation :

« Surprenant que TVA Sports, qui est déficitaire depuis sa création, peut se permettre de payer un salaire pour sa 'contribution'. »

Un autre, encore plus cinglant, tranche : « Affirmatif Auger, crisse-nous patience. »

C’est sec, brutal, mais c’est exactement ça : le public n’en peut plus.

Et le pire ? Il ne s’agit plus seulement de son contenu, toujours en défense aveugle des arbitres, peu importe l’évidence sur la glace. Non. Même sa voix énerve. Sa simple présence crée un malaise.

Un malaise qu’on sent jusqu’au sein même de TVA Sports. Renaud Lavoie, pourtant d’une patience légendaire, ne dit plus rien en ondes. Mais son visage en dit long. Il est ailleurs. Il est tanné. Comme tout le monde dans le studio. Comme tout le Québec.

Et on ne parle même pas ici de divergences professionnelles. On parle d’un rejet collectif, d’un analyste que personne n’écoute sans grincer des dents. 

Même les fans changent de chaîne. D’autres mettent le match en sourdine. Certains vont jusqu’à écouter Sportsnet, juste pour ne pas l’entendre.

Quand un employé provoque autant de rejet, tant à l’externe qu’à l’interne, il faut s’interroger.

TVA Sports vit déjà un moment de survie. La chaîne est au bord du gouffre. Le contrat de diffusion de la LNH s’éloigne, les pertes s’accumulent et les employés vivent un stress intense depuis que la Presse a révélé qu’un conseiller financier de la Banque Nationale a prédit la fermeture de la station à l'été 2026.

Et dans cette spirale infernale, Stéphane Auger est devenu le visage de tout ce qui ne va pas. Un analyste qui ne comprend plus son rôle, qui récite les mêmes excuses vides semaine après semaine, qui protège les arbitres même quand ils saignent l’équité sur la glace.

Le cas Struble en est un exemple grotesque : double échec à la tête, sang sur la glace, décision inacceptable… et Auger qui justifie l’injustifiable. Encore. Toujours.

Il s’accroche à son ancien métier comme un ancien politicien devenu chroniqueur, incapable de s’adapter, incapable de comprendre qu’il ne sert plus le public, mais son propre passé.

Et les réactions sont sans appel.

« Selon lui, les arbitres ne se trompent jamais. »

« C’est malaisant. »

« Lui, pu capable. »

Stéphane Auger récite ses bulletins d’excuses comme un automate.

Il n’a jamais su faire la transition. Il n’a jamais compris que son rôle n’était pas de justifier l’arbitre, mais d’expliquer le jeu, de défendre l’esprit du hockey.

Mais aujourd’hui, même ça, c’est trop tard.

TVA Sports doit choisir : sauver ce qui peut l’être, ou couler avec Auger.

Parce que oui, on en est là. Chaque minute passée à l’antenne avec lui, c’est une minute de trop. Chaque intervention, c’est un clou dans le cercueil d’une chaîne déjà en train de sombrer.

Et il faut le dire sans détour : la faute revient à ceux qui le laissent encore parler. Ceux qui, par orgueil ou par peur, n’ont pas encore eu le courage de dire stop.

Mais le public, lui, a parlé. Il a voté. Et son verdict est sans appel.

Auger doit partir.

Pas pour des raisons personnelles. Pas par haine. Mais parce qu’il n’est plus écouté. Et dans un média, quand on ne t’écoute plus, tu n’existes plus.

Cet été, TVA Sports devra trancher. Pas dans le beurre, mais dans le vif. Car le statu quo n’est plus tenable. La chaîne n’aura pas le choix de faire un sérieux ménage pour espérer redorer un tant soit peu sa réputation.

Et s’il y a un nom qui revient dans toutes les conversations, tant dans les bureaux que dans les loges de tournage, c’est celui de Stéphane Auger.

Montrer la porte à Auger, ce serait plus qu’un simple ajustement éditorial. Ce serait un signal fort. Une manière pour TVA Sports de dire à son auditoire : « On vous a entendus. On veut changer. On veut faire mieux. »

Parce que les faits sont accablants. À chaque apparition, la tension est énorme. Il suffit de voir le visage fermé, presque figé, de Renaud Lavoie pour comprendre que l’ambiance n’est plus viable.

Chaque fois qu’Auger prend la parole, Renaud serre les dents, détourne le regard, fixe son écran ou garde un silence qui en dit long.

Ce n’est plus du désaccord professionnel. C’est de la frustration contenue. Une cohabitation forcée. Une fracture irréconciliable.

Et Renaud n’est pas le seul. À l’interne, le climat est toxique. Plusieurs employés n’en peuvent plus. Certains refusent même de participer à des panels s’ils doivent partager l’antenne avec lui.

Les segments sont tendus. L’atmosphère est glaciale. Les producteurs doivent jongler avec l’évitement, la réticence, le stress des collaborateurs. Tout ça pour un analyste dont la présence est devenue synonyme de rejet populaire.

Comment justifier, dans un contexte où chaque sou compte, qu’un analyste aussi critiqué continue d’occuper un fauteuil qu’on pourrait offrir à un visage neuf, compétent, apprécié, et surtout, en phase avec les fans?

Car c’est bien là la mission première : reconnecter avec le public. Or, Stéphane Auger est devenu un mur entre TVA Sports et son auditoire. Et tant qu’il sera là, ce mur ne tombera pas.

Ce serait une décision difficile, oui. Mais c’est souvent dans l’inconfort qu’on fait les meilleurs choix. Ce serait une décision symbolique. Forte. Nécessaire.

TVA Sports a tout à gagner à écouter enfin son public. Le renvoi d’Auger serait perçu comme un geste d’humilité et de lucidité.

Et dans un contexte où la survie de la chaîne est en jeu, ce genre de geste peut faire la différence entre une chute libre et une lueur d’espoir.

Il ne s’agit pas de faire un bouc émissaire. Il s’agit de couper ce qui ne fonctionne plus. Et ce qui ne fonctionne plus, c’est lui.

Les fans n’en peuvent plus. Les collègues n’en peuvent plus. Le Québec n’en peut plus.

Et TVA Sports… n’a tout simplement plus le luxe de continuer à fermer les yeux.