Connor McDavid à Montréal: le cauchemar des Oilers

Connor McDavid à Montréal: le cauchemar des Oilers

Par David Garel le 2025-06-03

Dans les coulisses de la finale de la Coupe Stanley, un autre match encore plus crucial se joue en silence. Il ne se dispute pas sur la glace. Il n’est pas retransmis à la télévision. Et pourtant, il pourrait changer à jamais le visage de la LNH.

Connor McDavid joue pour la Coupe Stanley… mais surtout, il joue pour savoir où il passera le reste de sa carrière.

Et si les Oilers d’Edmonton échouent à nouveau, c’est fini. C’est plié. Le plus grand joueur de hockey de la planète dira au revoir à l’Alberta.

TORONTO. NEW YORK. MONTRÉAL. Trois capitales. Trois promesses. Trois visions. Et au milieu de tout ça : l’incertitude. L’angoisse. L’adrénaline.

Cela fait 8 ans qu’on le dit : « cette fois, c’est la bonne ». Et pourtant. Même avec Leon Draisaitl, Evan Bouchard, Zach Hyman (blessé pour la finale)… même avec Jeff Jackson (le président et ancien agent de McDavid), même avec l'ancien coach de McJesus, Kris Knoblauch… les Oilers n’ont toujours rien gagné.

Rien.

McDavid a tout donné. Il a accepté moins d’argent qu’il aurait pu exiger. Il a joué blessé. Il a traîné l’équipe sur son dos pendant des années. Mais les gardiens ont coulé. La défensive s’est effondrée. La profondeur n’a pas suivi.

Et à chaque printemps, c’est le même refrain : les Oilers déçoivent, McDavid baisse la tête, et le rêve s’évapore.

Aujourd'hui, à la veille de la Coupe Stanley, le message est simple : gagne maintenant ou pars.

Toronto rêve de McDavid depuis 2015. Depuis que la loterie a échappé aux Leafs. Depuis que Steve Simmons du Toronto Sun a pleuré à la télévision. Depuis que Bruce Arthur du Toronto Sar a tweeté que McDavid était “foutu à Edmonton”.

Le fantasme n’a jamais cessé. Après tout, McDavid est originaire de Toronto.

Même aujourd’hui, alors que les Oilers sont à deux victoires de la Coupe Stanley, Larry Brooks à New York et Bruce Arthur à Toronto relancent la machine. Ils veulent McDavid. Ils en salivent. Ils l’imaginent déjà à Broadway ou au Scotiabank Arena.

Arthur va jusqu’à écrire que si McDavid revenait à Toronto pour “sauver” sa ville natale, il deviendrait « plus immortel que tous les autres joueurs ». Un sauveur. Un Messie. McJesus, littéralement.

Mais il y a un hic : pourquoi McDavid irait à Toronto?

Pour jouer avec Matthews, qui disparaît en séries? Pour être encadré par une organisation qui n’a jamais compris la valeur d’un Zach Hyman ? Pour se noyer dans le bruit, la pression, les défaites prévisibles? Pour rejoindre une équipe qui va perdre Mitch Marner pour rien et dont la fenêtre semble refermée à double tour?

Toronto, c’est le chaos. C’est l’arrogance sans résultats. Et McDavid le sait.

À New York, la tentation est réelle. L’héritage de Mark Messier, qui avait quitté les Oilers pour la Grosse Pomme. Les promesses de gloire. Les projecteurs. Les "Madison Square Dreams".

Mais à quel prix?

Les Rangers n’ont pas encore prouvé qu’ils savent gagner en jouant pour l’équipe. Panarin, Zibanejad (offert sur le marché gratuitement), Lafrenière : beaucoup de talent, mais peu de sacrifice. Est-ce que McDavid veut vraiment se transformer en professeur de hockey défensif pour des "vedettes égocentrées"?

Le journaliste et historien de New York, Stan Fischler l’a dit : McDavid n’est pas un gars de Broadway. Il est respecté, discret, méthodique. Il veut gagner, pas parader.

Et surtout… il aime jouer avec Leon Draisaitl.

Et si la vraie surprise venait de Montréal?

À première vue, c’est impensable. McDavid, petit gars de Toronto, à Montréal? Trop de pression. Trop de micros. Trop de taxes. Trop de tout.

Et pourtant.

À bien y penser, Montréal a tout ce que McDavid cherche.

Un noyau jeune et explosif : Ivan Demidov. Lane Hutson. Jacob Fowler. Kaiden Guhle, Cole Caufield, Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky. Une génération affamée, déterminée, bâtie avec soin par Kent Hughes et Jeff Gorton.

Un marché qui vit pour le hockey. McDavid l’a vu. Il l’a ressenti lors du tournoi des 4 Nations. Le Centre Bell vibre comme aucun autre amphithéâtre au monde.

Une organisation en pleine ascension, qui n’a pas peur de bâtir lentement mais intelligemment.

Une ville mythique. Pas un désert industriel comme Edmonton. Une capitale culturelle, passionnée, qui transforme les héros en légendes.

Imaginez : McDavid-Demidov-Hutson. La vitesse. L’intelligence. Le feu.

C’est la version moderne de Gretzky-Kurri-Coffey. Et cette fois, au cœur du Québec.

Le contrat de McDavid expire à l’été 2026. Il aura 29 ans. L’âge parfait pour signer le contrat de sa vie. L’unique. Celui qui définira sa légende.

Et pour ça, il doit gagner maintenant. Pas en 2026. Pas « un jour ». Maintenant. Cette année.

S’il échoue, la machine à rumeurs va exploser. S'il gagne, il va rester à Edmonton.

Edmonton est à la croisée des chemins. Gagne-la. Ou perds tout.

Pendant ce temps, à Montréal, les fans prient. Silencieusement. Mais passionnément. Ceux qui veulent McDavid à Montréal ne veulent pas voir Edmonton soulever la Coupe. Pas cette année.

Parce qu’ils savent.

Ils savent qu’une défaite des Oilers pourrait ouvrir une brèche. Une faille dans le plan. Une faille dans l’armure. Et dans cette faille… s’engouffre l’impossible.

Connor McDavid à Montréal.

Un rêve? Oui.

Mais plus maintenant.

Maintenant, c’est un scénario. Un chemin. Une stratégie.

Le plafond salarial du CH sera dégagé. Les jeunes seront prêts. Demidov sera une vedette. Hutson sera un général offensif. Fowler sera un mur.

Et dans cette équipe, il ne manquera qu’un seul homme. Le meilleur au monde.

Le feu sacré dans les yeux. Le leadership tranquille. Le joueur de tous les records.

Et ce jour-là, le Centre Bell explosera. Le Québec s’arrêtera.

Et la Sainte-Flanelle renaîtra dans une ferveur inégalée.

La vérité : McDavid mérite mieux qu'une ville grise comme Edmonton. Surtout s'il perd cette finale.

Il ne mérite pas de finir comme Marcel Dionne... en légende sans Coupe Stanley...

Il ne mérite pas d’être le plus grand joueur sans Coupe.

Il mérite une dynastie. Il mérite la gloire. Il mérite la légende.

Et la seule équipe qui peut lui offrir tout ça si les Oilers perdent… c’est Montréal.

Pas Toronto. Pas New York.

Montréal.

La seule ville qui peut faire de lui un dieu.

Et tout commence maintenant. Par un échec des Oilers.