Hier soir, une controverse a éclaté sur les ondes du 98,5 FM lors de l'émission "Les Amateurs de Sports" animée par Mario Langlois.
L'animateur a pris une initiative audacieuse en diffusant le son du match entre les Oilers d'Edmonton et les Panthers de la Floride, retransmis par TVA Sports, à la radio.
Cette démarche visait à faire vivre le 5e match de la Coupe Stanley aux auditeurs de la station radio, une belle intention marketing et commerciale de la part de Cogeco pour aider TVA Sports à diffuser sa marque, alors que la chaîne peine à attirer les auditeurs.
Toutefois, cette action soulève plusieurs questions sur la légalité de la diffusion. le CRTC pourrait voir cette diffusion non autorisée comme une infraction à ses droits de diffusion.
La station Bell, propriétaire de RDS, pourrait également déposer une plainte auprès du CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes), étant donné que la rediffusion du contenu audio de TVA Sports sur une station de radio qui ne fait pas partie du groupe Quebecor peut être considérée comme une violation de la loi sur la concurrence .
Enfin, la LNH pourrait se pencher sur le dossier étant donné que Cogeo ne possède pas les droits de diffusion exclusifs de la LNH et de rediffuser du contenu lié à la LNH n'est tout simplement pas permis.
Les réactions ne se sont pas faites attendre. On peut facilement imaginer que les dirigeants de RDS, une chaîne concurrente directe de TVA Sports et appartenant à Bell, ne soient pas contents de cette situation.
La question de la légalité de cette diffusion se pose à plusieurs niveaux. Mario Langlois, connu pour son grand cœur et son désir de faire plaisir à ses auditeurs, risque fort de se retrouver dans le collimateur du CRTC.
Bien que son geste ait été motivé par une intention de partage et de soutien envers TVA Sports et aussi par générosité pour ses auditeurs qui étaient sur la route et qui ne pouvaient pas écouter le match, les règles strictes en matière de droits de diffusion pourraient lui valoir des plaintes venant de partout.
Malgré la bonne intention de Mario Langlois de rendre le match accessible à ses fans, cette initiative pourrait engendrer des conséquences juridiques et des plaintes officielles.
Le CRTC devra trancher sur la légalité de cette diffusion et déterminer si des sanctions sont nécessaires. En attendant, la controverse continue de faire parler dans le milieu des médias sportifs, laissant planer un doute sur les répercussions à venir pour l'animateur et la station de radio.
De plus, cette controverse s'inscrit dans un contexte de tensions intenses entre Quebecor et Bell. En effet, Pierre Karl Péladeau, chef de la direction de Québecor, a récemment déposé une plainte auprès du Bureau de la concurrence concernant une entente entre Loblaw et les opérateurs de services sans fil Bell et Rogers, par l’intermédiaire de leur coentreprise Glentel.
Québecor affirme que cet accord donnerait à Bell et Rogers des droits de vente exclusifs dans les comptoirs La Boutique mobile, excluant ainsi Freedom Mobile de Québecor des 180 épiceries appartenant à Loblaw.
Dans une lettre datée du 9 mai adressée au ministre de l’Industrie François-Philippe Champagne, M. Péladeau a déclaré que Loblaw avait décrit cette entente comme une décision de routine concernant les fournisseurs de ses magasins, mais il l’a qualifiée de « stratagème conçu pour exclure certains opérateurs en faveur de Glentel ».
Cette plainte reflète les tentatives des acteurs dominants du marché des télécommunications de contrecarrer la concurrence, selon M. Péladeau.
Face à cette plainte récente, Bell pourrait ne pas se gêner pour se venger en saisissant cette opportunité de déposer une plainte auprès du CRTC contre 98,5 FM et Mario Langlois.
La situation actuelle pourrait ainsi intensifier les tensions entre les deux géants médiatiques. L’affaire sera à suivre de près, car elle pourrait redéfinir les règles de la diffusion et des droits exclusifs dans le paysage médiatique québécois.
Si les stations radio de Cogeco commencent à faire équipe avec Quebecor, ça va mal tourner. Disons que les dirigeants de Bell vont sauter une coche...