Crash humain à Calgary: Jonathan Huberdeau a tout perdu

Crash humain à Calgary: Jonathan Huberdeau a tout perdu

Par David Garel le 2025-09-23

Pauvre Joe...

Il y a des joueurs qui traversent des saisons difficiles. D’autres qui vivent des passages à vide. Et puis, il y a Jonathan Huberdeau, pour qui la tempête ne passe jamais.

Tout ce qu’il touche depuis son arrivée à Calgary semble se transformer en scandale. Chaque saison, chaque citation, chaque geste… devient un sujet de moquerie, un objet de pitié, ou pire : un rappel cruel qu’il est l’homme que les Panthers ont largué pour devenir une dynastie.

Et voilà que déjà, au camp d'entraînement des Flames,, alors qu’il semblait doucement reprendre confiance après sa meilleure saison à Calgary (28 buts, 62 points), Huberdeau a fait une simple blague aux médias.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il n'avait pas pratiqué, "Huby Dooby-Doo" a répondu:

« Ouais, je me suis réveillé, je ne filais pas pour patiner, alors j’ai pas patiné. C’est tout. »

Une mauvaise blague. Mais voilà. Dans le contexte actuel, on ne peut plus rire de rien quand on s’appelle Jonathan Huberdeau.

Ce n’est pas tant ce qu’il a dit. C’est qui il est, et ce qu’il représente. Pour certains, cette phrase a été vue comme une touche d’humour sympathique.

Mais pour d’autres, ce fut un déclencheur. Encore une excuse. Encore un manque de sérieux. Encore une preuve que Huberdeau ne livre pas à la hauteur de son contrat.

Sur les réseaux sociaux, les réactions ont fusé :

« Il a fait sauter la banque et rit de nous. »

« Ce gars-là fait 10.5 millions… Jésus. »

« Le gars fait une blague, mais il joue comme s’il avait pris sa retraite en 2022. »

Et c’est là qu’on comprend à quel point la perception publique de Huberdeau est devenue toxique. À quel point il est piégé dans un rôle qu’il n’a pas choisi. Celui du joueur de 10,5 M$ qui ne vaut pas son contrat. Celui du gars qui a ruiné sa carrière en quittant la Floride.

Le point de rupture de cette histoire ne date pas de Calgary. Il remonte à mai 2022, lors du deuxième tour des séries contre le Lightning de Tampa Bay.

Les Panthers, champions du Trophée des Présidents, étaient menés 3-0 dans la série. Et la veille du quatrième match, plusieurs joueurs, dont Huberdeau, furent aperçus dans un club de danseuses à Tampa… jusqu’à 3h du matin.

La nouvelle, dévoilée par les animateurs Pat Donovan et Aaron Jacobson à la radio de Tampa (95.3 WDAE), provoqua une onde de choc. Les Panthers furent balayés le lendemain. Le DG Bill Zito, furieux, décida de frapper un grand coup.

Peu après, Huberdeau était échangé à Calgary avec Mackenzie Weegar, Cole Schwindt et un choix de première ronde en retour de… Matthew Tkachuk.

Depuis cette transaction ? Rien ne va plus pour Huberdeau.

Et tout va bien pour les Panthers.

Trois finales consécutives de la Coupe Stanley. Deux conquêtes. Un style de jeu transformé. Un leadership solide. Un engouement local explosif. Tkachuk est devenu la vedette la plus aimée de la franchise.

Et pendant ce temps, Huberdeau s’éteint à Calgary.

« Je suis content pour eux. Ils le méritent… Mais c’est sûr que ça fait un pincement au cœur. »

C’est ce contrat qui le hante. Un monstre de 84 millions sur huit ans. Signé à la hâte à son arrivée. À l’époque, il sortait d’une saison de 115 points. Il semblait être une valeur sûre.

Mais aujourd’hui, selon The Athletic, il détient officiellement le pire contrat de la LNH. Et peut-être de l’histoire moderne de la ligue.

Surplus négatif projeté : -32 M$

Probabilité qu’il livre la valeur attendue : 1 %

Un pour cent.

Un chiffre terrifiant. Un verdict mathématique sans pitié. À 32 ans, Huberdeau est vu comme un top-six correct, mais dont la valeur chutera drastiquement dès l’âge de 35 ans.

Un joueur qui ne fite plus.. nulle part...

Calgary est en reconstruction. Le DG Craig Conroy mise sur les jeunes.

Et Huberdeau ?

Il ne cadre plus dans ce plan.

Il est trop vieux. Trop cher. Trop lent pour un système basé sur la transition. Et trop émotif pour ne pas ressentir le poids de son déclin.

Jonathan Huberdeau a tout perdu. Tant au niveau humain que sportif.

Il essaie de se transformer. Il dit vouloir jouer « plus défensivement ». Il parle d’être un joueur de 200 pieds. Mais même à son meilleur, ce n’est pas ce qu’il est. Ce n’est pas ce pourquoi il est payé.

Quand il parle du Canadien, de Kent Hughes, d’Ivan Demidov, on sent que son cœur est à Montréal. Il voudrait y jouer. Il voudrait revenir au Québec. Il voudrait sortir de cet enfer glacé de l’Ouest canadien.

Mais soyons honnêtes : ce contrat est un mur. À moins que Calgary retienne 70 % du salaire, ce qu’ils ne feront jamais, le CH ne peut pas se permettre ce pari.

Pas pour un ailier gauche en déclin, aussi attachant soit-il.

On peut rire. On peut critiquer. On peut faire des blagues sur son commentaire à propos de la pratique. Mais humainement, c’est brutal.

Tu as beau être riche. Tu as beau être un bon gars. Tu as beau sourire en conférence de presse.

Quand tu te lèves chaque matin avec les mots “pire contrat de la ligue” attachés à ton nom, c’est un fardeau.

Quand tout le monde rappelle sans cesse cette soirée aux danseuses, c’est une humiliation récurrente. Quand tu vois tes anciens coéquipiers soulever la coupe, c’est un coup de poignard.

Et quand tu veux juste faire une blague, pour détendre l’atmosphère, on te tombe dessus comme une tonne de briques.

Jonathan Huberdeau ne s’en sortira pas à Calgary.

Il va terminer cette saison, puis encore cinq autres. Peut-être sur la 3e ligne. Peut-être dans les estrades. Peut-être racheté. Peut-être humilié jusqu’au bout.

Mais ce qu’il vivra le plus intensément, ce n’est pas l’échec sportif.

C’est l’oubli.

Parce que pendant que la Floride bâtit une dynastie, lui, il fait la manchette pour avoir manqué une pratique.

Et pour avoir dit, avec une pointe d’ironie désespérée :

« J’ai juste pas filé pour patiner. »

Il ne va pas "feeler" pendant longtemps...