Crise à Saint-Lambert: Valérie Plante épargnée in extremis

Crise à Saint-Lambert: Valérie Plante épargnée in extremis

Par David Garel le 2025-08-03

Imaginez un instant : vous vivez dans l’une des villes les plus taxées du Québec.

Vous déboursez des milliers de dollars par année pour vivre dans un quartier calme, bien situé, avec un accès rapide à Montréal, des écoles réputées, un cachet patrimonial unique. Et malgré tout ça… vos ordures ne sont ramassées qu’une fois toutes les trois semaines.

Pas deux. Trois. Des sacs de couches, des déchets organiques, des restes de viande, du plastique souillé qui s’entassent, débordent, dégoulinent, infestent votre cour et transforment votre quartier en dépotoir à ciel ouvert.

Voilà le quotidien scandaleux que vivent actuellement les résidents de Saint-Lambert, en Montérégie. Une situation absolument grotesque, digne d’une république de bananes municipale.

Et dans ce chaos généralisé, comble de l’ironie, une femme que tout le monde adore détester depuis des mois sort momentanément du bourbier avec une réputation… miraculeusement redorée.

Oui, Valérie Plante. La mairesse de Montréal. Celle-là même qu’on accuse de tous les maux se retrouve maintenant, par un jeu du hasard municipal, à apparaître comme une gestionnaire exemplaire en comparaison.

Car à Montréal, les poubelles sont ramassées une fois par semaine. Et ça, en ce moment, c’est un exploit. À Saint-Lambert, cette tâche élémentaire, presque primitive, n’est plus remplie adéquatement. Et les citoyens sont en furie.

Tout a commencé avec une décision hautement idéologique de la ville de Saint-Lambert, qui a cru bon de modifier la fréquence de la collecte des déchets pour « favoriser le compostage et la réduction à la source ».

Une belle formule politique, sortie tout droit d’un manuel de développement durable mal digéré. On a donc décidé qu’une collecte toutes les trois semaines serait suffisante pour des familles entières, avec des enfants, des bébés, des aînés, des chiens, des chats, et toute la panoplie de déchets domestiques du quotidien.

Le problème? Ça ne fonctionne pas. L’idée est déconnectée. Elle pue, au sens propre et figuré. Le résultat est un malaise généralisé.

Des citoyens dénoncent des bacs qui débordent, des sacs éventrés par les ratons, des mouches, des vers, des odeurs nauséabondes en pleine canicule, et un mépris total de leur qualité de vie.

Et ces citoyens paient pourtant parmi les plus hautes taxes foncières au Québec. Saint-Lambert n’est pas un village perdu ou une banlieue pauvre : c’est l’un des endroits les plus riches de la province.

Le genre de municipalité où l’on s’attend à un service de base minimal. Et ramasser les ordures, c’est précisément ça : un minimum.

Ce sont particulièrement les jeunes familles qui montent au front. Les couches souillées, les restes alimentaires, le gaspillage d’été sous haute température créent un cocktail explosif dans les ruelles et les jardins.

Plusieurs mères de famille témoignent de leur exaspération sur les réseaux sociaux. Des pétitions circulent. Des citoyens demandent un remboursement partiel de leurs taxes, ou carrément la démission des élus municipaux.

La mairesse de Saint-Lambert, Pascale Mongrain, est bien chanceuse de ne pas être une personnalité publique d’envergure comme Valérie Plante, parce que c’est une véritable honte.

Une honte à 360 degrés. Une honte de gestion. Une honte de silence. Une honte d’indifférence. Et c’est d’autant plus ironique, que les citoyens de Saint-Lambert, toujours à se plaindre du bruit du Grand Prix de Formule 1 ou des festivités à Montréal, sont aujourd’hui les premières victimes d’une administration municipale qui ne sait même plus ramasser les vidanges.

On les a souvent accusés de chialer pour rien. Mais cette fois, ils ont raison. Ils ont toutes les raisons du monde.

Ce n’est pas qu’une question d’esthétique ou de confort. C’est une question de santé publique. L’accumulation de déchets organiques en milieu urbain sans traitement adéquat crée des conditions parfaites pour la prolifération d’insectes, de rongeurs, de bactéries, et pour une détérioration rapide de l’environnement immédiat.

Et pendant ce temps-là, les élus multiplient les excuses creuses et les phrases toutes faites. « Réduction à la source », « transition écologique », « transformation des habitudes de consommation »… Des mots qui sentent le compost plus que l’action.

Et c’est là que le renversement de perception devient spectaculaire. Car depuis des mois, Valérie Plante est la cible des critiques les plus virulentes. On l’accuse d’avoir transformé Montréal en laboratoire de pistes cyclables absurdes, de chantiers à répétition, de hausses de taxes et d’idéologie verte à l’aveuglette.

Son salaire de 207 000 $ par année a choqué, surtout lorsqu’on a appris qu’elle s’était absentée à répétition du conseil municipal, qu’elle lisait son téléphone en pleine séance comme une ado sur TikTok, et qu’elle se faisait protéger par des gardes du corps au marché Jean-Talon comme une diva hollywoodienne.

Mais malgré tout ça, au moins à Montréal, les poubelles sont ramassées.

C’est tragique à dire, mais dans la débâcle de Saint-Lambert, Valérie Plante peut, pour une fois, lever le menton.

Pendant que les élus de Saint-Lambert provoquent une véritable crise d’hygiène publique, elle peut se dire : « Moi, au moins, j’ai compris que ramasser les vidanges, c’est encore un service public essentiel. »

Comment expliquer une telle décision? La mairesse de Saint-Lambert a-t-elle perdu le contact avec la réalité? Croient-ils sincèrement que l’on peut gérer les ordures comme dans une brochure européenne de transition verte? Les citoyens, eux, n’ont pas le luxe de vivre dans l’utopie.

Et surtout : où va l’argent? Parce que c’est la vraie question. Avec des taxes foncières aussi élevées, comment expliquer que la ville diminue les services au lieu de les augmenter?

Est-ce que l’administration municipale se gave sur le dos des contribuables? Y a-t-il des consultants grassement payés pour pondre des rapports de 300 pages sur la réduction des déchets, alors que les bacs débordent dans les ruelles?

Ce qui se passe à Saint-Lambert est beaucoup plus qu’un simple problème de collecte des ordures. C’est un scandale de gestion publique. Une trahison de la confiance des citoyens. Un abus de pouvoir idéologique. Une démonstration tragique de ce qui arrive quand les élus oublient leur mission première : servir les gens.

Et dans ce grand théâtre de l’absurde, Valérie Plante, qui croule sous les controverses, sur son train de vie, ses gardes du corps, ses dépenses alimentaires, ses hausses de taxes et ses pistes cyclables à 15 millions le kilomètre, bénéficie d’un moment de grâce.

Elle, au moins, ne force pas les familles montréalaises à conserver leurs couches souillées pendant 21 jours en plein été.

Sur les réseaux sociaux, la colère va exploser. Les groupes de citoyens multiplient les publications, les photos de bacs qui débordent, les messages de détresse. Certains n’hésitent pas à interpeller directement les élus municipaux, les accusant de sabotage, de mépris, de fuite de responsabilités.

Il faut bien comprendre la portée symbolique de ce scandale. On parle d’une des villes les plus riches, les plus éduquées, les plus taxées, qui n’est même plus capable d’assurer un ramassage hebdomadaire des ordures.

On parle d’un service municipal élémentaire qui s’effondre au nom d’une idéologie verte déconnectée. On parle d’une rupture de confiance majeure entre les élus et les citoyens.

Et pendant ce temps-là, Valérie Plante, malgré tous ses défauts, ses erreurs, ses absences et ses dépenses discutables, réussit l’impensable : apparaître comme raisonnable. Sereine. Stable.

Pincez-nous quelqu'un... ça pue...