Crise à TVA Sports: RDS veut mettre fin aux jours de la chaîne

Crise à TVA Sports: RDS veut mettre fin aux jours de la chaîne

Par David Garel le 2025-01-17

Depuis des années, la rivalité entre RDS et TVA Sports fait rage.

Mais aujourd’hui, Bell Média, propriétaire de RDS, vient de jouer un coup de maître qui pourrait bien asséner un coup fatal à TVA Sports.

Avec l’introduction de deux nouveaux forfaits d’abonnement jumelant la plateforme de streaming Crave et la chaîne sportive RDS, Bell frappe là où ça fait mal : le portefeuille des consommateurs et la pertinence de son principal rival.

Depuis vendredi, Bell propose deux options d’abonnement qui redéfinissent la manière dont les Québécois consomment le contenu sportif et télévisuel.

Le premier forfait, à 21,99 $ par mois, combine Crave avec publicités et un accès à RDS ou TSN.

Le deuxième, à 28,99 $, inclut Crave sans publicités, en plus d’une des deux chaînes sportives. Cette initiative audacieuse place Bell en avance sur son temps en offrant un modèle qui allie divertissement et sport, à un prix bien plus compétitif que l’abonnement individuel à ces services.

En comparaison, s’abonner séparément à RDS (19,99 $) et à Crave Premium (22 $) reviendrait à 41,99 $ par mois, soit presque le double du premier forfait.

Cette stratégie est un coup de génie qui met TVA Sports dans une situation désespérée. Pour le même prix, Bell offre désormais bien plus de valeur aux amateurs de sport et de divertissement.

TVA Sports, avec ses pertes financières sans fin et ses cotes d’écoute décevantes, peine déjà à attirer les consommateurs. Cette nouvelle concurrence pourrait bien précipiter sa chute.

Depuis sa création en 2011, TVA Sports accumule les échecs. En dépit d’un investissement colossal de 720 millions de dollars pour obtenir les droits de diffusion de la LNH, la chaîne peine à tirer profit de son partenariat avec le Canadien de Montréal.

Les cotes d’écoute stagnent à environ 500 000 spectateurs, même lorsque le CH performe. À titre de comparaison, RDS bénéficie d’une base de téléspectateurs bien plus fidèle et continue de dominer grâce à ses analyses approfondies et à son équipe étoilée, menée par des figures respectées comme Marc Denis et Pierre Houde.

Le problème fondamental de TVA Sports réside dans sa gestion inefficace et sa difficulté à offrir un produit compétitif.

Avec l’introduction de cette nouvelle offre de Bell, TVA Sports devra revoir entièrement son modèle d’affaires pour survivre.

Mais comment rivaliser face à un concurrent qui propose une plateforme de streaming premium et une chaîne sportive pour moins cher que l’abonnement à TVA Sports seul ?

Bell n’a pas seulement lancé une nouvelle offre; elle a redéfini les règles du jeu. En combinant Crave et RDS, Bell offre un écosystème complet où les téléspectateurs peuvent alterner entre leur série préférée et les matchs de la LNH.

Cette flexibilité est ce que recherchent de plus en plus les consommateurs, qui fuient le câble au profit des plateformes numériques.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2023, seulement 63 % des Québécois étaient abonnés au câble, contre 77 % en 2019, selon l’Académie de la transformation numérique.

TVA Sports, encore fortement dépendant de la câblodistribution, se retrouve donc dans une position de faiblesse structurelle.

Bell, de son côté, a su anticiper cette tendance. Depuis 2019, RDS est accessible en ligne sans abonnement au câble, une initiative qui a permis à la chaîne de maintenir sa pertinence dans un marché en pleine mutation.

TVA Sports, en revanche, n’a jamais su s’adapter à cette nouvelle réalité. Résultat : une chaîne qui semble figée dans le passé, incapable d’innover.

Pour Québecor et son président, Pierre-Karl Péladeau, cette nouvelle offensive de Bell est un coup dur. Déjà fragilisé par les pertes financières de TVA Sports, le groupe se retrouve face à une menace existentielle.

En misant tout sur les droits de la LNH, Québecor a négligé de diversifier son offre et de s’adapter aux besoins des consommateurs modernes.

Les nouvelles offres de Bell sont une démonstration éclatante de la faiblesse stratégique de Québecor. Alors que TVA Sports lutte pour maintenir sa pertinence, Bell élargit son audience en attirant à la fois les amateurs de sport et les fans de divertissement.

Face à cette offensive, TVA Sports doit réagir rapidement. Mais quelles options reste-t-il à Québecor ? La création d’une plateforme numérique compétitive semble essentielle, mais cela nécessiterait des investissements massifs que l’entreprise, déjà lourdement endettée, ne peut peut-être pas se permettre.

De plus, TVA Sports souffre d’un déficit d’image. Les critiques fréquentes envers des analystes comme Félix Séguin et Patrick Lalime, sans oublier le mal-aimé Jean-Charles Lajoie, combinées à une production jugée inférieure à celle de RDS, n’aident pas à attirer de nouveaux abonnés.

Pour survivre, TVA Sports devra se réinventer. Une solution pourrait être de proposer des forfaits combinés avec d’autres produits de Québecor, comme Club illico. Mais est-ce suffisant pour contrer l’avance de Bell ? Rien n’est moins sûr.

Dans cette guerre des géants, le véritable gagnant est le consommateur. Avec l’offre de Bell, les amateurs de sport et de divertissement ont désormais accès à un produit complet et abordable.

Cette concurrence accrue pourrait forcer TVA Sports à revoir ses prix et à améliorer son contenu, ce qui bénéficierait à tous les Québécois.

Cependant, si TVA Sports ne parvient pas à s’adapter, le paysage médiatique québécois pourrait bien perdre un acteur majeur. Et avec lui, une part de diversité dans la manière dont le hockey est couvert et présenté.

Bell a joué un coup audacieux en combinant Crave et RDS dans une offre abordable et attrayante. Cette stratégie ne vise pas seulement à attirer de nouveaux abonnés; elle cherche à affaiblir TVA Sports au point de le rendre non viable.

Pour Québecor, il s’agit d’un défi existentiel. Pierre-Karl Péladeau doit maintenant décider s’il est prêt à investir massivement pour sauver sa chaîne sportive ou s’il préfère réduire ses pertes et concentrer ses efforts ailleurs.

Une chose est certaine : cette bataille ne fait que commencer, et ses répercussions se feront sentir dans tout le paysage médiatique québécois.

Pour TVA Sports, l’heure est grave. Pour Bell et RDS, c’est le début d’une nouvelle ère de domination.

La situation de TVA Sports devient de plus en plus précaire alors que Bell continue de renforcer sa domination sur le marché des droits sportifs au Canada.

Après avoir sécurisé les droits de diffusion des Maple Leafs de Toronto et des Raptors de la NBA pour les 20 prochaines années, Bell pourrait bien appliquer la même stratégie pour s’emparer des droits du Canadien de Montréal en 2026.

Une telle manœuvre serait dévastatrice pour TVA Sports, déjà fragilisé par des pertes financières colossales et des audiences en déclin.

Le modèle stratégique de Bell est simple mais redoutablement efficace : vendre des actifs non essentiels pour générer des liquidités, réduire son endettement, et se concentrer sur des acquisitions stratégiques dans le domaine des médias et du sport.

La vente récente de sa participation dans Maple Leaf Sports & Entertainment (MLSE) pour 4,7 milliards de dollars à Rogers a permis à Bell de renforcer son bilan tout en sécurisant un contrat de 20 ans pour la diffusion des Maple Leafs et des Raptors.

Cette transaction, saluée par les analystes financiers, offre à Bell une souplesse financière inégalée, qu’elle pourrait utiliser pour négocier les droits de diffusion du Canadien de Montréal en 2026.

Avec ces liquidités, Bell dispose des moyens nécessaires pour écraser TVA Sports, qui repose largement sur son partenariat avec la LNH pour maintenir son audience.

Depuis son lancement en 2011, TVA Sports n’a jamais réussi à véritablement s’imposer face à RDS. En dépit d’un investissement massif de 720 millions de dollars pour obtenir les droits de la LNH, la chaîne n’a pas su maximiser ce partenariat.

Avec des pertes cumulées approchant les 300 millions de dollars, TVA Sports est devenu un fardeau pour Québecor.

La chaîne est confrontée à une crise d’identité et de pertinence, alors que Bell, de son côté, innove avec des offres attrayantes comme la combinaison RDS-Crave.

La volonté de Bell de sécuriser les droits du Canadien de Montréal pour RDS est de plus en plus évidente. Ce serait un coup de maître stratégique qui placerait Bell en position de quasi-monopole pour les droits sportifs au Québec.

Si Bell réussit à obtenir ces droits, TVA Sports perdrait son principal atout et serait pratiquement condamné à disparaître. Une telle situation marquerait la fin d’une décennie de concurrence entre les deux diffuseurs.

Le modèle de Bell est particulièrement redoutable : en combinant les droits sportifs avec des offres numériques comme Crave, l’entreprise crée un écosystème intégré qui répond aux besoins des consommateurs modernes.

À l’inverse, TVA Sports semble figé dans un modèle dépassé, incapable de rivaliser sur le plan technologique et de l’expérience utilisateur.

Pour Québecor et Pierre-Karl Péladeau, la perspective de perdre les droits du Canadien est un véritable cauchemar. TVA Sports est déjà en difficulté financière, et l’absence des matchs du Canadien dans sa programmation signerait probablement sa fin.

Les employés de la chaîne, déjà confrontés à une incertitude paralysante, voient leur avenir devenir de plus en plus sombre.

Pendant ce temps, Bell continue de consolider sa position. La vente de ses parts dans MLSE a permis à Bell de dégager des liquidités importantes tout en sécurisant du contenu premium pour ses chaînes TSN et RDS.

Ce modèle, déjà testé avec succès en Ontario, pourrait bien être reproduit au Québec.

La domination croissante de Bell dans le domaine des droits sportifs pose des questions sur l’avenir du paysage médiatique québécois.

Si Bell réussit à s’emparer des droits du Canadien, cela renforcerait encore davantage sa position de leader, au détriment de la diversité et de la concurrence.

Pour TVA Sports, les prochaines années seront cruciales. La chaîne devra innover et repenser entièrement son modèle d’affaires si elle espère survivre.

Cela pourrait passer par une diversification de son contenu, une amélioration de la qualité de sa production, et une stratégie numérique plus agressive. Mais le temps presse, et les ressources de Québecor sont limitées.

Alors que 2026 approche, la bataille pour les droits du Canadien s’intensifie. Bell, fort de sa nouvelle flexibilité financière, semble prêt à tout pour s’assurer une domination totale. TVA Sports, de son côté, lutte pour sa survie dans un marché de plus en plus compétitif.

Cette confrontation ne concerne pas seulement les deux diffuseurs, mais aussi l’avenir des médias sportifs au Québec.

Une victoire de Bell renforcerait son monopole, tandis qu’une résurgence de TVA Sports pourrait préserver une certaine diversité dans la couverture du hockey.

Pour les amateurs de sport, cette rivalité pourrait se traduire par des offres plus compétitives et une meilleure qualité de production.

Mais pour TVA Sports, l’heure est grave. Sans une réponse rapide et efficace, la chaîne pourrait bien être rayée de la carte médiatique d’ici quelques années.

Ça sent la fin à plein nez.