Crise dans la maison de Patrick Roy: un témoignage qui donne des frissons dans le dos

Crise dans la maison de Patrick Roy: un témoignage qui donne des frissons dans le dos

Par David Garel le 2025-04-21

Louis Domingue vient de déclencher un nouveau débat national sur la véritable nature de Patrick Roy.

Dans un témoignage bouleversant livré dans le balado Stanley25, Domingue a raconté en détail l'évolution de sa relation avec son ancien entraîneur chez les Remparts de Québec, tout en semant un profond malaise chez ceux qui idéalisent Roy comme un homme transformé, apaisé, bienveillant:

Oui, Domingue a affirmé que la paix avait été faite. Oui, il a reconnu que Jonathan Marchessault avait joué un rôle de médiateur pour permettre la réconciliation. Mais l’homme derrière le micro était encore blessé. Encore secoué. Encore hanté.

« Patrick Roy est une des pires personnes que j’ai croisées dans ma vie », avait-il répété des années auparavant.

Et même si les mots se sont adoucis, le ton, lui, restait rempli d’une méfiance profonde. Il avait beau dire que Roy était possiblement un homme changé, qu’il était devenu grand-papa et plus doux, rien dans son regard n’évoquait une admiration retrouvée.

Ce que Domingue nous a livré, entre les lignes, c’est le portrait d’un homme impitoyable. Un homme qui, quand il décide de t’écraser, va le faire sans aucun remords.

Et c’est ce qui donne aujourd’hui des frissons dans le dos. Parce que l’on sait que le traitement de Domingue par Roy n’est pas un accident isolé.

Ce n’est pas un geste impulsif malheureux. C’est un modèle. Une méthode. Une logique d’humiliation publique que plusieurs anciens joueurs de Roy connaissent trop bien.

Ironiquement, ce qui rend cette relation encore plus troublante, c’est la manière dont elle a commencé. Lorsque Louis Domingue a été échangé aux Remparts de Québec, Patrick Roy lui a proposé… de dormir chez lui.

Le gardien raconte avec émotion son passage dans la maison...de son bourreau ... Voici l'extrait vidéo poignant:

Domingue a passé ses premières nuits dans la maison de Roy, alors même que l’équipe était sur la route. Il avait 17 ans. Seul, dans une maison transformée en musée à la gloire du numéro 33, entouré de trophées et de souvenirs de la LNH.

Au début, tout semblait idyllique. Mais très rapidement, la bienveillance s’est transformée en contrôle, puis en tension, puis en conflit.

L’accueil chaleureux a viré à l’intimidation sournoise. Domingue l’a dit lui-même :

“Il a fait un 180.”

Ce moment initial est devenu, avec le recul, presque symbolique d’une emprise psychologique qu’il n’a jamais réussi à briser… jusqu’au tournoi de golf organisé par Marchessault des années et des années plus tard.

Il était accueilli, pris en charge... jusqu'à ce que Roy décide de le détruire. C’est le mot qu’on entend dans sa voix. Détruire.

Il raconte comment Roy l’a dénigré publiquement dans les médias, comment il l’a pointé du doigt comme le seul responsable des défaites. Et quand Domingue gagnait, on lui disait que c’était grâce à l’équipe.

Encore aujourd’hui, il n’a jamais entendu d’excuses de Roy. C’est Domingue qui a fait le pas vers la paix, pas Roy. Et il l’a fait simplement parce qu’à un moment donné, il était tanné de haïr.

Mais est-ce que Roy a changé? Le segment le plus glaçant du balado, c’est lorsque Domingue raconte ce que Roy a fait à Tristan Lennox. Il ne le dit pas avec colère. Il le dit avec une forme de fatalisme.

« C’est exactement ce qu’il m’a fait. Un "mindgame". Il met un jeune dans une situation impossible. Il le sort. Il le renvoie. Et il ne se rend même pas compte qu’il est en train de briser un joueur ».

Cet extrait vidéo nous donne des sueurs froides dans le dos:

Rappelons les faits, alors que Patrick Roy n’a rien perdu de sa dureté émotionnelle. Le traitement réservé au jeune gardien Tristan Lennox, lors d’un match catastrophique contre les Rangers, a glacé le sang de tout le vestiaire.

Rappelons que Lennox, blessé gravement au genou et absent pendant 14 mois, venait tout juste de revenir au jeu.

Ce soir-là, il faisait ses premiers pas en LNH. Roy l’a envoyé dans la gueule du loup à 6-1, en troisième période, contre les Rangers au Madison Square Garden. Lennox a accordé un but sur la deuxième rondelle qu’il a vue, et Roy l’a aussitôt sorti… pour remettre Marcus Högberg, qu’il venait tout juste de retirer.

Lennox n’a joué que 4 minutes et 43 secondes. Humiliation publique. Devant sa famille. Devant ses amis. Devant les caméras. Devant tout le monde.

Et Louis Domingue n’a pas manqué de viser son ancien coach lors de son passage à Stanley25. Peut-on vraiment croire que Roy a changé?

Ce que Roy a fait avec Lennox, c’est ce que Domingue a vécu pendant trois ans.

Et c’est pour ça que, même s’il dit avoir pardonné, même s’il a serré la main de Patrick Roy, Louis Domingue ne peut pas cacher l’ombre de la méfiance qui plane encore dans ses yeux.

Et nous, on doit se poser la question : est-ce que Patrick Roy est le bon entraîneur pour une reconstruction?

Parce que, oui, il y a du respect. Parce que, oui, Roy a su réanimer les Islanders, les propulser en série, les galvaniser.

Mais à quel prix? Est-ce qu’on est prêt à voir d’autres jeunes se faire broyer dans la mécanique impitoyable du caractère de Roy?

Domingue a aussi rappelé ce que peu osent dire. Que Roy a été humilié lui-même par Mario Tremblay au Forum de Montréal. Et que sa façon de traiter ses joueurs, souvent, c’était une manière de reproduire ce qu’il avait subi.

Mais il ne suffit pas d’être victime pour avoir le droit de devenir bourreau. Il faut briser le cycle.

Domingue a été grand. Il a parlé avec franchise. Il a reconnu que Roy était passionné, qu’il avait du cœur. Mais il a aussi affirmé que Roy n’était pas fait pour des personnalités sensibles. Que si tu n’étais pas capable de prendre les coups, tu n’avais aucune chance avec lui.

Et c’est exactement ce que Domingue a fait : il a encaissé. Il s’est battu. Il a fait le tour de la LNH. Il a gagné sa vie. Il a même battu les probabilités. Mais les cicatrices sont encore là.

Patrick Roy a vu Louis Domingue comme un gardien de troisième ordre. Comme un clown. Comme un gars qui se promenait d’équipe en équipe. Mais nous avons eu tort.

Louis Domingue est un professionnel. Un homme droit. Un père. Un entrepreneur. Et un joueur qui a survécu à Patrick Roy.

Aujourd’hui, nous lui devons le respect, même si Patrick Roy ne l’a jamais fait.