Crise dans le studio du 98,5 Sports: Martin McGuire voit rouge

Crise dans le studio du 98,5 Sports: Martin McGuire voit rouge

Par David Garel le 2025-01-20

Après 20 minutes de jeu au Centre Bell, où le Canadien tirait de l’arrière par un but face aux Rangers de New York, l’ambiance était lourde dans les studio du 98,5 Sports.

Le descripteur du Tricolore, Martin McGuire, a laissé exploser sa frustration en réaction à la sélection d’Alex Kovalev dans l’équipe d’étoiles du quart de siècle du Canadien de Montréal.

« Pacioretty aurait dû être à la place de Kovalev sur l'équipe d'étoiles », a lancé McGuire, le ton chargé d’émotion, visiblement agacé par la décision de la LNH.

Cela prouve encore une fois que nous sommes allergiques au talent à Montréal. Kovalev était tellement talentueux. C'était un privilège de l'avoir. 

Le malaise était palpable sur le plateau, si bien que l’on aurait dit que tous avaient envie de regarder par terre pour éviter d’affronter la tension qui régnait.

Dany Dubé, son complice à la description, tentait de tempérer les propos, mais McGuire, lui, n’en démordait pas.

Pour lui, la présence de Kovalev au sein de cette équipe est une gifle pour les joueurs plus constants et fiables dans l’histoire récente du club.

Cette sélection a rouvert de vieilles blessures pour l’organisation, en particulier pour Guy Carbonneau, qui avait jadis confié que la vérité finirait par sortir sur son congédiement.

Tout le monde savait qu'il faisait allusion à Kovalev, qui, selon plusieurs sources internes, aurait manœuvré en coulisses pour saper l'autorité de l'entraîneur-chef.

Kovalev, pourtant, a toujours défendu son point de vue :

« Quand il jouait, il était ce type de joueur, un joueur défensif, alors j’imagine qu’il voulait faire jouer des gars comme ça dans ces situations. » avait affirmé Kovalev à la place de Carbo.

Une déclaration qui en dit long sur la fracture entre les deux hommes, alors que Carbonneau privilégiait une approche défensive, au détriment de l’explosivité offensive du Russe.

Loin de faire l’unanimité, la sélection de Kovalev divise autant les amateurs que les analystes. Si certains estiment qu'il incarnait l'excitation et le talent pur, d'autres rappellent ses irrégularités et son attitude parfois problématique.

Après tout, Kovalev n’a dépassé la barre des 80 points qu’une seule fois à Montréal, laissant souvent les partisans sur leur faim.

McGuire, lui, campe sur ses positions :

Selon lui, Kovalev représentait le talent pur, mais ce club aurait besoin d’être reconnu pour son travail acharné, pas pour sa nonchalance. »

Décidément, cette sélection d'Alex Kovalev dans l'équipe d’étoiles du quart de siècle du Canadien continuera d'alimenter les discussions bien après la fin de la rencontre contre les Rangers.

On ne comprendra jamais cet acharnement envers l'Artiste.

Si la sélection d’Alex Kovalev dans l’équipe d’étoiles du quart de siècle du Canadien de Montréal suscite encore aujourd’hui des débats enflammés, une chose demeure incontestable : il est le joueur le plus talentueux à avoir porté l’uniforme bleu-blanc-rouge au cours des 25 dernières années.

Ses détracteurs lui reprochent son inconstance et sa nonchalance, mais il est difficile d’ignorer l’impact qu’il a eu dans une des périodes les plus creuses de l’histoire du CH.

Kovalev est arrivé à Montréal en 2004, dans un contexte loin d’être idéal. Le Canadien de cette époque naviguait dans une mer d’incertitudes, cherchant à retrouver son lustre d’antan au milieu de décisions de gestion discutables et d’un manque criant de talents offensifs.

L’équipe misait avant tout sur ses gardiens pour masquer ses lacunes et sur des joueurs de soutien qui peinaient à faire la différence en attaque.

Malgré cet environnement défavorable, Kovalev a réussi à faire vibrer les amateurs par sa seule présence sur la glace.

En 2007-2008, il a connu une saison mémorable de 84 points, propulsant le Tricolore au sommet de l’Association de l’Est, prouvant à quel point il pouvait être dominant lorsque tout fonctionnait autour de lui.

Cependant, cette brillante campagne est demeurée une exception dans un océan de saisons plus difficiles où le manque de profondeur offensive l’empêchait d’exprimer pleinement son potentiel.

Personne ne peut remettre en question les habiletés exceptionnelles de Kovalev. Son maniement de rondelle était hors pair, sa vision du jeu incomparable et son tir du poignet, dévastateur.

À plusieurs reprises, il a émerveillé le Centre Bell par des performances individuelles époustouflantes, marquant des buts que peu de joueurs de sa génération auraient pu réussir.

Son talent naturel lui permettait d’évoluer à un niveau que peu de ses coéquipiers pouvaient suivre.

Il est facile de critiquer un joueur comme Kovalev en se basant sur son attitude perçue comme méprisante, mais il faut rappeler qu’il évoluait dans une équipe qui peinait à lui fournir des partenaires de calibre élite.

Il était souvent le seul véritable facteur offensif de l'équipe, attirant toute l'attention des défenses adverses.

McGuire estime que Max Pacioretty aurait dû figurer dans la première équipe d’étoiles à la place de Kovalev?

Certes, l’Américain a été un marqueur constant pendant plusieurs années, mais il n’a jamais possédé l’aura et l’impact du Russe sur le plan du spectacle.

Pacioretty marquait des buts, mais Kovalev créait des moments magiques qui faisaient se lever les foules.

Saku Koivu et Tomas Plekanec, qui figurent également dans cette équipe d’étoiles, sont reconnus pour leur constance et leur leadership.

Mais en termes de pur talent, aucun des deux n’a jamais pu rivaliser avec Kovalev. Il est le seul de ce trio à avoir franchi le cap des 80 points, et ce, dans des conditions loin d’être idéales.

La LNH a donc vu juste en plaçant Kovalev dans cette équipe d’étoiles du quart de siècle du CH. Malgré les controverses entourant son passage à Montréal, il demeure l'un des rares joueurs à avoir véritablement électrisé les partisans et à leur avoir offert un spectacle digne des grandes vedettes de la ligue.

Il est peut-être arrivé à Montréal dans la trentaine et n’a peut-être pas toujours répondu aux attentes en matière de régularité, mais personne ne peut nier qu'il a été, de loin, le joueur le plus talentueux à avoir porté le chandail du Canadien dans les 25 dernières années.