Daniel Brière s’effondre en direct au 98,5 Sports

Daniel Brière s’effondre en direct au 98,5 Sports

Par David Garel le 2025-03-26

L’apparition de Daniel Brière (via téléphone) dans le studio du 98,5 Sports fut troublant.

Devant Mario Langlois, le directeur général des Flyers de Philadelphie a tenté de masquer ce qui semblait de plus en plus évident : une profonde jalousie envers Kent Hughes et le succès éclatant du Canadien de Montréal.

« On est quelques années en arrière du Canadien », a lancé Brière, le regard fuyant.

"On voyait que le Canadien avait beaucoup de talent, que ce n'était une question de temps. C'est ça qu'on est en train de voir du côté du Canadien dernièrement.

Je suis sûr que c'est très excitant de ce côté-là pour eux. Nous autres, on est un peu jaloux de ça. On a commencé notre reconstruction quelques années en arrière, mais on voit ça et ça nous inspire».

De quoi il parle? En 2022, Philadelphie avait le 5e rang au total. (Cutter Gauthier). Quelques années en arrière ? Vraiment ? Le Canadien et les Flyers ont amorcé leur reconstruction au même moment.

«On se dit: Regarde, le Canadien a passé au travers. Ils l'ont fait de la bonne façon. Il faut être patient.»

Brière s'effondre dans le mensonge. Les deux équipes pataugeaient dans les bas-fonds de la LNH au tournant de 2022.

Mais là où Kent Hughes a su imprimer une direction claire, cohérente et audacieuse, Brière a livré une série de décisions douteuses qui font aujourd’hui des Flyers l’une des équipes les plus désorganisées du circuit.

Ce moment de radio n’a pas simplement trahi une gêne, il a prouvé une vérité brutale : Daniel Brière est obsédé par Kent Hughes.

Tout commence avec ce poste de DG du Canadien de Montréal. Brière, jeune retraité, francophone, ancien du CH, était perçu comme un candidat naturel.

Mais Geoff Molson et Jeff Gorton ont choisi Kent Hughes, un avocat et agent aguerri, inconnu du grand public, mais stratège exceptionnel.

Depuis ce jour, Brière traîne ce rejet comme un boulet. Chaque succès de Hughes lui rappelle ce qu’il aurait pu être… et ce qu’il n’est pas.

Hughes multiplie les coups de génie, Brière les erreurs.

Il faut parler de la tentative avortée de Brière pour amener Patrik Laine à Philadelphie. Le plan : se débarrasser de Ryan Johansen pour l’offrir aux Blue Jackets en échange de Laine.

Mais ce dernier a catégoriquement refusé. Pourquoi ? Parce que John Tortorella, toujours entraîneur-chef des Flyers, est encore là. L’homme que Brière n’a jamais osé défier. Laine l’avait déjà eu comme coach à Columbus et ne voulait rien savoir de le retrouver.

L’histoire est éloquente : pour ne pas froisser son entraîneur vedette, Brière a sacrifié l’arrivée d’un joueur d’impact. Cette soumission à Tortorella a aussi mené au départ de Cutter Gauthier, qui ne voulait pas évoluer sous les ordres de ce même Tortorella. Résultat : deux jeunes étoiles perdues à cause d’un coach usé… et d’un DG sans autorité.

Dans un geste désespéré, Brière a tenté de faire dévier la conversation vers le terrain des insinuations. Selon lui, si Kent Hughes n’a pas sélectionné Matvei Michkov au 5e rang en 2023, c’est uniquement à cause de son contrat dans la KHL.

Une attaque directe. Sauf que tout le monde sait que Hughes a longuement étudié Michkov, mais que ses préoccupations concernaient son jeu sans la rondelle, son attitude, et non son contrat. Cette sortie malhabile de Brière sentait l’amertume, le ressentiment et la jalousie évidente.

C’était un moment étrange. Un malaise énorme s’est installé dans le studio. On sentait Brière à la dérive. Coincé dans ses propres décisions, dépassé par la pression, incapable d’admettre que son rival, celui qui lui a volé la place à Montréal, est en train de construire quelque chose de solide pendant que lui nage à contre-courant à Philadelphie.

Pendant que le CH voit Demidov briller à Saint-Pétersbourg, que Hutson domine déjà la LNH, que Reinbacher progresse à Laval, et que Slafkovsky trouve enfin son rythme à Montréal, Brière se débat avec un Jamie Drysdale invisible, un Jeff Luchanko qui a été repêché avant le prodige Zeev Buium, et des gardiens de but catastrophiques.

Samuel Ersson a choké. Ivan Fedotov est une farce. Aleksei Kolosov est dépassé. Tellement dépassé que Brière a contacté Kent Hughes pour… Cayden Primeau. Ironique.

Dans les coulisses du repêchage 2024, Brière a tout tenté pour obtenir Ivan Demidov. Il a offert à Columbus un combo alléchant : le 12e choix + un jeune joueur établi + un choix futur. Refusé.

Il a aussi contacté Kent Hughes. Encore refusé. Demidov était intouchable. C’est Hughes, et non Brière, qui a sécurisé le joyau russe.

Brière est rogé par l’envie et la jalousie. Il l’a démontré en direct au 98,5 Sports. Il tente de s’inventer une réalité où les Flyers seraient quelques années derrière le CH.

Mais la vérité, c’est que les deux équipes sont parties à égalité… et que l’une d’elles a pris une avance irrattrapable.

La seule chose que Brière a prouvé dans ce moment malaisant, c’est qu’il est incapable de digérer le succès de Kent Hughes.

Il voulait la chaise du DG à Montréal. Il ne l’a pas eue. Et depuis ce jour, il vit dans l’ombre de celui qui l’a surclassé à tous les niveaux. 

Surtout au niveau des contrats et des négociations salariales. Le contrat accordé par Daniel Brière à Owen Tippett a fait sourciller toute la LNH : huit ans à raison de 6,2 millions de dollars par saison pour un ailier qui n’a toujours pas prouvé qu’il pouvait produire de manière constante au plus haut niveau.

Tippett, malgré quelques éclairs offensifs, n’a jamais franchi le cap des 30 buts et demeure un joueur encore inconstant, qui brille par séquences mais disparaît trop souvent. Ce contrat mirobolant accordé si tôt dans sa carrière illustre parfaitement l’empressement de Brière à figer son noyau... sans avoir de garanties sur sa réelle valeur.

À l’opposé, Kent Hughes s’est bâti une réputation de négociateur habile en signant ses vedettes à rabais : Nick Suzuki à 7,875 M$, Cole Caufield à 7,85 M$, Samuel Montembeault à 3,15 M$, et même Juraj Slafkovsky à un contrat-pont intelligent qui laisse de la flexibilité au Canadien.

Tandis que Brière hypothèque sa masse salariale pour un joueur encore flou, Hughes verrouille ses vedettes à des prix raisonnables, démontrant encore une fois sa supériorité stratégique sur son homologue de Philadelphie.

S’il continue à agir ainsi, Brière ne deviendra jamais plus qu’un DG complexé, prisonnier de ses regrets, et consumé par une rivalité qu’il est en train de perdre… en direct.

Un moment de radio où l'on avait tous envie de regarder par terre...