1,1 million de dollars: offre refusée pour Kent Hughes

1,1 million de dollars: offre refusée pour Kent Hughes

Par David Garel le 2025-11-15

Le verdict est tombé et c'est une grosse déception pour le Canadien de Montréal : David Kämpf a refusé l’offre de Kent Hughes pour accepter celle des Canucks de Vancouver, mettant fin à une courte mais intense course à quatre équipes impliquant Montréal, Vancouver, Pittsburgh et le Wild du Minnesota.

Il empochera 1,1 M$ cette année (contrat d'une saison)

Et ce refus n’a rien à voir avec l’argent. Selon les informations du Athletic, le CH offrait sensiblement le même salaire que les autres prétendants. Le problème était ailleurs : le rôle, le temps de jeu, la hiérarchie.

Kämpf n’a pas fait de mystère : à Montréal, il aurait eu des miettes, un rôle limité derrière Suzuki, Evans, Dach et Kapanen, quatre centres droitiers déjà installés.

Même après la blessure d’Alex Newhook, la scène était trop congestionnée, trop complexe, trop incertaine pour lui après avoir védu le traumatisme d'être rejeté à Toronto.

Le CH a beau avoir un besoin criant de centre gaucher, Kämpf voyait surtout un piège : peu de minutes, peu d’impact, peu de chances de se relancer.

À Vancouver, c’est tout l’inverse. Les Canucks ont un trou béant au centre. Filip Chytil et Teddy Blueger sont blessés, Lukas Reichel joue au centre malgré qu’il soit un ailier naturel, et l’équipe est 32e en désavantage numérique. Il n’y a littéralement pas de centre défensif NHL-ready dans cette formation.

Pour un joueur comme Kämpf, spécialiste du cercle des mises en jeu, de l’efficacité défensive et du PK, c’est le rêve parfait : grosse utilisation, responsabilités immédiates, minutes garanties.

Là où Montréal lui offrait des peanuts de temps de jeu, Vancouver lui a ouvert une porte grande ouverte.

C’est ce qui rend ce refus particulièrement douloureux pour Kent Hughes. Le Canadien avait identifié Kämpf comme LE remplaçant idéal pour pallier l’absence de Newhook pendant quatre mois.

Un joueur fiable, mature, capable de stabiliser le PK et de prendre des minutes difficiles. Tout ce dont le CH manquait. Hughes était confiant. Il était dans le mix jusqu’à la fin. Mais Kämpf voulait jouer, pas faire de la figuration.

Les Penguins demeuraient une menace en raison de Kyle Dubas, qui l’avait repêché à Toronto. Le Wild surveillait le dossier avec l’absence de Marco Rossi.

Mais au final, Vancouver cochait toutes les cases : temps de jeu, rôle immédiat, possibilité de relance, et même un aspect géographique, rester au Canada, et demeurer dans un marché de hockey.

C’est donc une petite gifle sportive pour le Canadien. On s’est fait shifter par Vancouver, une équipe désespérée au centre, qui lui offre exactement ce que Kämpf recherche : de la glace, de la confiance, et un rôle clair.

Pour Montréal, c’est un dur rappel : même quand l’argent est là, même quand l’opportunité semble évidente, certains joueurs préfèrent éviter la congestion montréalaise et choisir le chemin où ils pourront respirer... et jouer.

Kent Hughes devra maintenant retourner sur le marché. Et cette fois, le CH part avec une première défaite dans le dossier.

Mais cette décision de Kämpf a aussi eu un effet collatéral immédiat à Montréal : l’onde de choc sur Joe Veleno. Depuis l’annonce, les réseaux sociaux s’enflamment.

Les partisans comprennent mal comment un joueur comme Kämpf, reconnu pour stabiliser un quatrième trio, refuse Montréal, alors que Veleno, lui, continue de chercher ses repères depuis le début de la saison.

Et le timing est sans pitié pour lui : non seulement Kämpf a dit non, mais le CH a dû repositionner Veleno… au centre, précisément là où ses performances sont scrutées de plus près.

Et c’est là que la situation devient délicate. Veleno jouait à l’aile depuis le début de la saison, un rôle plus simple, moins exposé, mieux adapté à un plombier qui ne fait rien d'utile.

Le remettre au centre dans un contexte de crise, de blessure majeure à Newhook et de recherche d’équilibre n’est pas un cadeau.

Ce n’est pas le punir, mais ce n’est clairement pas l’aider. Et la réaction du public le confirme :

« Il n’a rien fait pour garder sa place ».

« On est dans le trouble ».

« Kämpf aurait réglé ça ».

On lit ça partout. Veleno devient la cible facile.

Pendant ce temps, un autre message clair se dessine dans les décisions de Martin St-Louis et Kent Hughes : la confiance accordée à Oliver Kapanen est immense.

Lui qui jouait à gauche avec Newhook et Demidov a vu sa réalité basculer en 24 heures. La blessure de Newhook, puis l’urgence de rebâtir un trio crédible ont propulsé Kapanen… au centre, entre Kirby Dach, qu’on déplace à l’aile, et Ivan Demidov.

C’est une promotion flagrante. Une reconnaissance directe de sa progression. Et surtout, un signe que le Canadien est prêt à naviguer cette tempête en donnant les clés à ses jeunes, pas en se réfugiant derrière un vétéran comme Kämpf.

C'est l'argument de Hughes pour expliquer sa défaite dans cette course pour le plombier suédois.

Montréal voulait un stabilisateur. Kämpf a choisi Vancouver. Le CH répond en misant encore plus gros sur son noyau de 20 à 23 ans.

La reconstruction... n'est pas encore terminée?