Quelque chose est en train de changer chez David Reinbacher, et ce n’est pas une illusion collective.
Le jeune défenseur, critiqué depuis son arrivée à Laval, traverse discrètement une séquence qui pourrait bien devenir un point tournant dans sa jeune carrière.
Deux matchs, trois buts, deux soirées où son nom a soudain cessé de provoquer des soupirs pour commencer à arracher des sourires.
La soirée de vendredi a servi d’étincelle. Reinbacher a marqué, a ajouté une passe, et surtout, a livré cette phrase qui sonnait comme un aveu libérateur :
« Je suis vraiment heureux. Tout le travail que j’ai fait paye. Après des moments plus difficiles, c’est juste plaisant de gagner et d’avoir du plaisir avec les gars. Je vois tout le monde sourire et c’est génial. »
Puis est arrivée cette fin d’après-midi de samedi, avec l’ambiance parfaite pour une petite folie : le fameux Teddy Bear Toss.
Un concept simple, charmant, un peu kitsch… jusqu’au moment où Reinbacher a décidé d’y ajouter son propre twist.
L’image était surréaliste : des centaines de peluches qui tombent pendant que l’espoir du Canadien célèbre son deuxième but en deux matchs.
Il en a rajouté un plus tard dans le match dans une écrasante victoire de 7-2. Voici les fails saillants du match vu du niveau de la glace. Des images à couper le souffle:
Drôle de timing : pendant des semaines, Reinbacher semblait chercher ses repères, patiner dans le brouillard, porter le poids des attentes comme un sac de roches.
Et soudain, en l’espace de 24 heures, tout semble s’être desserré.
3 buts, 4 passes, 7 points en 10 matchs… rien d’explosif, mais assez pour sentir un frémissement. Assez pour rappeler qu’un jeune défenseur n’est pas une ligne droite, mais un oscillogramme.
Montréal, évidemment, n’attend jamais. On tourne vite la page, parfois trop vite, parfois injustement.
Reinbacher en a été la preuve vivante.
L’étiquette de « choix controversé » a collé longtemps, même si la logique voudrait qu’on lui donne le temps que réclame ce genre de profil : un défenseur de grande taille, mobile, encore en développement, encore en adaptation.
Ce n’est pas un Lane Hutson, ce n’est pas un produit instantané. C’est un projet à long terme.
Et au fond, ce qu’on voit depuis deux matchs, c’est peut-être ce qu’on espérait secrètement : un signe qu’il s’en vient.
Un signe que la machine commence enfin à tourner à l’intérieur.
Un signe que l’histoire n’est pas écrite d’avance.
Reinbacher n’a jamais été un joueur flamboyant, mais quand il joue avec confiance, tout devient plus simple : le gap control, les relances, la prise d’information, les décisions rapides.
Ce sont ces petites choses-là qui faisaient défaut en début de saison, et qui reviennent tranquillement.
La question qui flotte maintenant, c’est celle que personne n’ose prononcer trop fort : est-ce que ce moment marque le vrai début de son envol?
Son parcours en Suisse avait déjà montré qu’il est un joueur de séquences.
Quand il trouve son rythme, tout s’aligne. Quand il le perd, tout s’effondre.
Ce qu’on voit en ce moment ressemble à un joueur qui reprend son air d’aller… et qui doit absolument éviter la fameuse cassure qui, trop souvent, l’a arrêté net au moment où il commençait à grimper.
On peut seulement espérer que la tendance se maintienne.
Que sa confiance se solidifie. Qu’il transforme ce petit élan en quelque chose de durable.
Et qu’un jour, on repense à ce week-end de novembre ... le but du vendredi, les but du samedi, la pluie de toutous ... comme au moment où David Reinbacher a enfin trouvé sa cadence.
Parce que pour la première fois depuis longtemps, son avenir semble moins lourd, moins flou, moins étouffant.
Reinbacher décolle.
Laval regarde.
Montréal espère.
AMEN
