David Reinbacher n’a peut-être pas encore disputé une seule seconde en saison régulière dans la LNH, mais il est déjà en train de marquer son territoire.
Son retour imminent au jeu avec le Rocket de Laval, après des mois d’absence, n’est pas qu’une simple bonne nouvelle médicale : c’est un message clair envoyé au Canadien de Montréal. Un message qui dit : « Je suis prêt à reprendre ce qui me revient. »
On parle ici d’un joueur qui, malgré une blessure au camp d’entraînement, n’a jamais cessé d’être impliqué dans son développement.
Il est resté dans l’entourage de l’équipe, il a continué à travailler en coulisses et maintenant, il est à quelques jours de retrouver la glace.
À 20 ans, il démontre déjà une résilience et un professionnalisme exemplaires. Loin d’être un prospect perdu dans le néant, Reinbacher s’apprête à rappeler à tout le monde pourquoi il a été sélectionné au cinquième rang en 2023.
On peut parler de malchance, de timing malheureux, mais au final, cette blessure lui aura peut-être offert exactement ce dont il avait besoin : du temps.
Du temps loin du cirque médiatique, du temps pour observer, assimiler, comprendre ce qui l’attend réellement. Il a échappé au tourbillon qui aurait pu l’engloutir trop tôt et maintenant, il revient plus fort, plus prêt.
Le Canadien, lui, devra bientôt prendre une décision. Parce que ce n’est pas un hasard si Reinbacher fait tout pour être fin prêt au prochain camp d’entraînement : il vise un poste, et pas n’importe lequel.
La brigade défensive du CH a connu son lot de changements et d’incertitudes. Si Kaiden Guhle, Lane Hutson et Arber Xhekaj ont montré de belles choses, la ligne bleue manque encore de stabilité et surtout, elle manque de droitiers.
Reinbacher représente exactement ce qui fait défaut en ce moment à Montréal. Un défenseur fiable, intelligent, qui sait jouer sous pression et qui n’a pas besoin de se cacher derrière des artifices pour bien faire son travail.
Il est facile d’oublier à quel point les attentes étaient élevées à son endroit lorsqu’il a été repêché. Aujourd’hui, il a une occasion en or de faire taire ceux qui doutaient.
Son passage à Laval ne sera peut-être qu’un tremplin avant un premier appel avec le grand club. D’ailleurs, ne soyons pas surpris si, d’ici la fin de la saison, il obtient un essai à Montréal pour commencer à s’acclimater au niveau de la LNH.
Ce n’est plus une question de talent, mais de timing. Et le timing, justement, semble maintenant jouer en sa faveur.
Avec un peu de recul, on réalise que cette saison de transition lui aura évité bien des écueils. Il n’a pas eu à subir la pression immédiate de se faire comparer à des défenseurs établis, ni à justifier sa sélection chaque soir devant des partisans impatients.
Il a pu se concentrer sur lui, sur sa réhabilitation, sur les ajustements qu’il devait faire. Maintenant, le vent tourne. Maintenant, il est temps d’entrer dans l’équation.
Reinbacher n’a jamais été un joueur flamboyant, un défenseur qui empile les points et qui attire les projecteurs.
Mais ce n’est pas ce que Montréal a besoin. Le CH a besoin d’un défenseur capable de jouer des minutes importantes, d’un gars qui ne fait pas de vagues mais qui est toujours là, toujours fiable.
Et ça, c’est exactement ce que Reinbacher peut offrir. Il n’est pas une solution miracle, mais il est un élément-clé de la reconstruction du club.
Alors, quel est son message? Son message, c’est que son heure approche. Que le CH devra bientôt lui faire une place, parce que les excuses ne tiendront plus longtemps.
Deux ans après son repêchage, il est à la croisée des chemins. Il a pris le chemin long, le chemin patient.
Mais ce chemin pourrait bien le mener directement à Montréal plus vite qu’on ne le pense.
À suivre