David Reinbacher serre les dents : Kent Hughes lui rappelle son statut

David Reinbacher serre les dents : Kent Hughes lui rappelle son statut

Par André Soueidan le 2025-11-26

David Reinbacher n’a jamais été du genre à étaler ses émotions.

Mais il n’a pas besoin de parler fort pour que ça paraisse : la hiérarchie du Canadien vient de lui donner un petit coup de coude dans les côtes.

Pas méchant. Pas humiliant.

Juste assez pour qu’il comprenne que rien, absolument rien, n’est garanti… même pour un 5e choix au total.

Pendant que Reinbacher accumule les efforts, les ajustements, les séances vidéo et les remises en question, Adam Engström, lui, vient de franchir une porte que Reinbacher croyait peut-être franchir en premier.

La porte d’un joueur que personne n’attendait… mais que tout le monde remarque.

Et c’est là que le malaise commence.

Engström, lui, fait tout ce qu’on lui demande… il coche les cases une après l’autre. 

Pas spectaculaire. Juste efficace. Et surtout : prêt.

C'est un joueur qui « comprend comment gérer la game, comment survivre dans la LNH quand t’es pas encore un homme.

Parce qu’un 5e choix au total, on ne veut pas qu’il « survive ».

On veut qu’il impacte. On veut qu’il impose. On veut qu’il montre pourquoi il a été choisi là.

Pendant qu’Engström trouve son timing, prend son trou, et commence déjà à influencer des matchs dans les petits détails que les coachs adorent, Reinbacher, lui, regarde. Il attend. Il analyse. Il absorbe.

Et, surtout, il serre les dents.

Ce n’est pas que David fait mal les choses. C’est juste que l’autre les fait mieux. Plus vite. Plus naturellement.

Et, pour un jeune défenseur repêché aussi haut, ça frappe. Ça pique. Ça résonne.

Kent Hughes le voit. Il ne panique pas. Il ne bouscule rien. Mais la hiérarchie, elle, s’ajuste.

Non pas contre Reinbacher… mais malgré lui.

Parce que dans cette ligue-là, l’âge ne donne rien, où tu es repêché non plus.

Le développement, ce n’est pas une ligne droite. C’est une course où certains accélèrent quand d’autres respirent.

Engström est arrivé au bon moment. Pas blessé. Pas écrasé par l’étiquette d’un cinquième choix. Libre.

Décomplexé. Il joue comme quelqu’un qui ne doit rien à personne. Et ça paraît.

Reinbacher joue comme quelqu’un qui sait que tout le monde le regarde.

C’est là que Kent Hughes intervient. Subtilement.

Mais clairement. Le message n’a pas besoin d’être dit à voix haute :

« Tu restes un 5e choix au total… mais ça ne te garantit aucune chaise. Gagne-la. »

Et Reinbacher le sait. Il l’a toujours su.

Mais l’arrivée d’Engström met un projecteur là où il n’y en avait pas encore.

Là où, soudainement, l’inconfort devient une motivation. Là où la pression se transforme en obligation de réponse.

Le timing est cruel… mais essentiel.

Reinbacher traverse aujourd’hui ce que les grands défenseurs traversent toujours avant de devenir fiables : le moment où l’organisation teste ta patience autant que ton talent.

Reinbacher n’a pas peur. Il n’est pas largué. Il n’est pas dépassé. Il est juste… challengé.

Pour la première fois. Pour vrai.

Et ce défi-là pourrait devenir la meilleure chose qui lui arrive.

Parce que les Canadiens n’ont pas besoin d’un seul jeune défenseur qui explose.

Ils en veulent deux.

Et au final, Montréal pourrait sortir de cette situation avec quelque chose que très peu d’équipes peuvent se vanter d’avoir : un droitier 5e au total et un gaucher de 3e ronde… qui se poussent l’un l’autre vers le sommet.

Le premier qui flanchera déterminera la hiérarchie.

Le premier qui explosera déterminera l’avenir.

Et pour l’instant, David Reinbacher serre les dents.

Parce qu’il sait exactement ce que Kent Hughes lui demande.

Et que ça commence maintenant.

À suivre ...