David Savard se prépare à tourner une page déchirante avec sa famille

David Savard se prépare à tourner une page déchirante avec sa famille

Par André Soueidan le 2024-11-16

Dans le vestiaire du Canadien, David Savard n’est pas qu’un défenseur. Il est une ancre, un guide, une présence rassurante pour les jeunes qui tentent de trouver leurs repères dans une équipe en pleine reconstruction.

Ce soir, alors que Montréal croise le fer avec les Blue Jackets de Columbus, l’histoire semble vouloir jouer un drôle de tour.

Un autre vétéran aimé de cette famille, Sean Monahan, revient à Montréal, mais cette fois dans l’uniforme de l’adversaire.

Monahan, en quelques mois seulement avec le Canadien, avait réussi à tisser des liens forts avec les jeunes, leur servant de mentor sur la glace et dans la vie.

Aujourd’hui, les Blue Jackets comptent sur lui pour combler un vide immense laissé par la perte tragique de Johnny Gaudreau, son meilleur ami, avec qui il devait retrouver une connexion à Columbus.

Mais pour les jeunes du CH, ce retour est un rappel douloureux : perdre un "grand frère" laisse des traces.

Et voilà que David Savard, l’un des derniers piliers d’expérience dans le vestiaire, pourrait être le prochain à partir.

Avec le Canadien bon dernier de la LNH et une reconstruction qui s’éternise, l’idée d’échanger Savard pour des actifs futurs commence à s’imposer.

Ce matin, avant le match, Savard a montré une fois de plus pourquoi il est si respecté dans ce vestiaire :

« Je pense qu'on joue de mieux en mieux défensivement, mais là, il faut se concentrer justement à créer un petit peu plus de chances. Il faut trouver cet équilibre-là entre peut-être prendre un petit peu plus de risques, prendre plus de lancers, plus de jeux pour créer plus de scores et de chances sans ennuyer à notre défensive. »

C’est là toute l’essence de Savard : une voix posée, un leader qui parle toujours en termes d’équipe, de progression collective.

Mais que se passera-t-il si cette voix disparaît?

Ce serait un vide émotionnel et stratégique difficile à combler, surtout pour les jeunes joueurs comme Lane Hutson.

Ce matin, Savard n’a pas manqué de souligner le caractère du jeune défenseur :


« Ça ne va pas toujours bien à 100 % pour Lane, mais on dirait qu'il trouve toujours le moyen. [...] Ça montre à quel point c'est un garçon qui a du caractère. »

Des mots simples, mais qui en disent long sur l’influence de Savard.

Pour ces jeunes, il est plus qu’un coéquipier; il est un modèle. Une figure paternelle dans ce vestiaire où l’instabilité est devenue la norme.

Et s’il devait partir, ce serait un test brutal pour cette "famille".

Les jeunes devront se prendre en main, non pas parce qu’ils sont prêts, mais parce qu’ils n’auront pas le choix.

Sean Monahan avait laissé une impression durable à Montréal, et ce soir, son retour rappellera aux jeunes ce qu’ils ont perdu en lui.

Si David Savard devait quitter à son tour, ce serait un autre coup dur, non seulement pour les performances sur la glace, mais pour l’identité de cette équipe.

Les grands frères disparaissent peu à peu, et le CH semble destiné à n’avoir qu’une seule solution : que ses jeunes trouvent leur propre voie.

David Savard, toujours fidèle à son rôle, semble prêt à partir si cela peut aider l’équipe à long terme.

Mais le trou qu’il laissera dans cette "famille" sera profond.

Et ce soir, contre Columbus, alors qu’un autre ancien frère revient à la maison, la fragilité de cette transition est plus évidente que jamais.

Amen !