L’avenir de David Savard vient de prendre un tournant inattendu. Invité sur les ondes du 98.5 Sports par Mario Langlois, le vétéran défenseur du Canadien de Montréal a semé une onde de choc en ouvrant la porte à une retraite dès la saison prochaine.
Un revirement brutal.
Il y a encore quelques semaines, tout le monde s’attendait à voir Savard poursuivre sa carrière dans une autre équipeaprès la fin de son contrat avec le CH. Mais ce qu’il a confié à Langlois démontre une lassitude qui fait froid dans le dos.
Un stress insupportable lors de la date limite des transactions.
Un sentiment grandissant que Kent Hughes ne veut plus de lui.
Une famille bouleversée par l’incertitude de son avenir.
David Savard est usé, épuisé, à bout.
La façon dont Kent Hughes a géré son dossier a manifestement laissé des traces profondes chez le vétéran.
Durant des semaines, les rumeurs l’ont suivi comme une ombre. Winnipeg, Edmonton, Colorado… Toutes ces destinations étaient évoquées, et Savard ne savait plus à quoi s’attendre.
« On entendait des rumeurs un peu partout, que certains gars allaient quitter. »
Ces rumeurs n’étaient pas anodines. Elles pesaient sur lui, sur sa femme, sur ses enfants.
Chaque jour, la peur du téléphone qui sonne.
Chaque matin, le doute.
Chaque soir, l’angoisse d’apprendre qu’il devra tout quitter du jour au lendemain.
Au final, il est resté. Mais à quel prix?
Savard sent que Kent Hughes ne veut plus de lui. Lors de son entrevue avec Mario Langlois, une phrase en dit long sur son état d’esprit.
« On a eu des conversations. Ils avaient des intentions pour moi. Qu’est-ce que j’espérais? »
Une phrase lourde de sens.
Qu’espérait-il? Rester?
Qu’espérait-il? Avoir un rôle clair et défini?
Qu’espérait-il? Une marque de confiance? Mais la réalité est sans pitié : Kent Hughes ne le veut plus.
S’il ne l’a pas échangé, ce n’est pas par choix. C’est parce que l’offre ne lui convenait pas.
Savard le sait. À 34 ans, David Savard arrive à la croisée des chemins.
« Il y a beaucoup de choses qui rentrent en ligne de compte quand tu es rendu à mon âge et dans ma situation familiale, avec les enfants. »
Sa famille a vécu une tempête cette année.
Son épouse n’en pouvait plus.
Ses enfants entendaient les rumeurs à l’école.
L’incertitude devenait invivable.
Et maintenant que tout semble stabilisé, a-t-il encore l’énergie de repartir ailleurs?
La question se pose.
Une fin forcée?
En ouvrant la porte à une retraite, David Savard prépare déjà le terrain.
Il le dit clairement : « C’est une décision qui va arriver un peu plus vers la fin de l’année. »
Mais l’idée fait son chemin.
Parce que Kent Hughes ne veut pas le garder. Parce qu’il sait qu’il ne sera pas une priorité cet été. Parce que sur le marché des agents libres, il pourrait ne recevoir que des offres dérisoires.
Le message est clair.
David Savard pourrait bien ne plus jamais porter un chandail de la LNH.
Et ce n’est pas un choix. C’est une conséquence. Une conséquence brutale du fait que Kent Hughes ne le veut tout simplement plus dans les parages.
David Savard n’a jamais été un homme de grands discours, mais son entrevue avec Mario Langlois sur les ondes du 98.5 Sports a révélé une facette de lui que peu avaient vue jusqu’ici : celle d’un joueur épuisé mentalement et d’un père de famille à bout de souffle après des semaines de stress et d’incertitude.
Le vétéran de 34 ans a toujours incarné la combativité et le sacrifice sur la glace. Mais aujourd’hui, c’est un autre combat qu’il livre : celui de l’avenir incertain.
Pendant des semaines, Savard et sa famille ont vécu sous tension.
La date limite des transactions a été un véritable calvaire, chaque jour apportant son lot de rumeurs et d’incertitudes.
« Pour plusieurs joueurs, c’est peut-être un petit stress de moins. (Les patrons) ont eu confiance aux gars qui sont là depuis le début de l’année. On entendait des rumeurs un peu partout, que certains gars allaient quitter.
Le fait que l’équipe ait décidé de nous garder tous, ça montre aussi qu’ils veulent se rendre jusqu’aux séries. »
Ses mots sonnent comme un relief en surface, mais en creusant, on sent une forme d’amertume.
David Savard sait qu’il est resté par défaut, que ce n’est pas une décision de cœur de la direction du Canadien.
Il est impossible d’ignorer l’impact de cette période sur ses proches.
Sa femme a dû jongler avec l’incertitude, ne sachant pas s’ils allaient devoir tout quitter du jour au lendemain. Ses enfants, eux, ont vécu des semaines d’angoisse, voyant leur père absorbé par le stress, peu présent mentalement même lorsqu’il était à la maison.
« C’est une décision (la retraite) qui va arriver un peu plus vers la fin de l’année. »
Savard ne parle pas seulement de hockey, mais de la vie après le hockey.
Il laisse entrevoir que sa famille joue un rôle clé dans sa réflexion, et que les tourments des dernières semaines ont laissé des cicatrices.
Dans l’ombre de cette réflexion existentielle, ses coéquipiers continuent de voir en lui un leader indispensable.
Savard est un pilier, un joueur sur lequel les jeunes défenseurs comme Arber Xhekaj et Jordan Harris s’appuient.
« Ces gars-là ont tellement vécu de situations différentes et c’est au quotidien qu’ils deviennent des exemples à suivre. » – Jayden Struble
« Quand tu as des gars comme Gallagher et Savard, des joueurs ayant de l’expérience dans les séries, tu peux toujours leur parler si tu as des questions. De façon générale, leur calme dans le vestiaire rend tout le monde plus calme. » – Alexandre Carrier
Ce n’est pas rien.
Même si Kent Hughes n’a pas cherché à le prolonger, Savard demeure un modèle à suivre pour ceux qui grandissent au sein de l’organisation.
Le vétéran de 34 ans n’a jamais été du genre à baisser les bras, mais il comprend la réalité.
« On va prendre une décision une fois que le temps sera venu, mais c’est sûr que j’ai encore beaucoup de plaisir à jouer au hockey, à bloquer des lancers, ces choses-là. »
Il parle au passé. Il évoque le plaisir, mais laisse une porte ouverte à la fin.
Ce n’est pas le discours d’un joueur déterminé à poursuivre sa carrière. C’est le discours d’un homme qui doute.
Un homme qui se demande s’il a encore l’énergie pour repartir à zéro avec une autre équipe l’an prochain.
Si son cœur appartient encore à Montréal, son avenir ne s’y dessine plus.
Alors, quelle sera sa décision?
Se retirer en sachant qu’il a tout donné, ou tenter un dernier tour de piste ailleurs, en sachant qu’il ne retrouvera jamais cet attachement qu’il ressentait pour Montréal?
Peut-être que David Savard a déjà la réponse, mais qu’il n’est pas encore prêt à l’admettre publiquement.
Mais une chose est sûre : l’heure tourne, et la fin est proche.