Départ de Jayden Struble: Martin St-Louis confirme l'inévitable

Départ de Jayden Struble: Martin St-Louis confirme l'inévitable

Par David Garel le 2025-09-20

Jayden Struble paraissait triste devant les médias aujourd'hui.

Son visage est fermé. Son énergie semble plombée. Et dans les gradins de Brossard, les partisans n’ont plus un mot pour lui. Parce que Jayden Struble sait. Il sait que son sort est réglé.

Il ne terminera pas la saison à Montréal.

Un été de promesses… un automne de trahison...

Quand Jayden Struble a signé son contrat de deux ans avec le CH, à 1,4 million de dollars par saison, il y croyait. Il croyait avoir gagné sa place. Il croyait avoir convaincu Martin St-Louis.

Et il l’avait fait. St-Louis l’adorait. Il le voyait comme un défenseur fiable, solide, robuste. Un gars d’équipe. Un soldat.

Mais ce que Struble n’avait pas vu venir, c’est la montée en puissance d’Arber Xhekaj, devenu en l’espace d’un été le nouveau chouchou du vestiaire, des médias, et des dirigeants.

Et surtout, il n’avait pas prévu que son propre nom sortirait… dans toutes les transactions.

Arber Xhekaj fly. Et Struble tombe.

Ce n’est pas une expression, c’est une réalité. Arber Xhekaj « fly ». Il vole. Il a changé son corps, il a changé sa posture, il a changé son jeu.

« Tu le vois : il est très engagé, il travaille fort. Il y a quelque chose de le fun à voir avec Arber, de la façon dont il se comporte dans les trois premières journées. Même dans l’exercice de patin à la fin, c’est un exercice physique, mais mental aussi, et je trouve qu’Arber était là », a déclaré Martin St-Louis, admiratif.

Xhekaj a perdu du gras. Il est plus mobile. Plus discipliné. Plus intelligent dans ses décisions. Il ne cherche plus le gros coup d’épaule pour faire lever la foule, il joue le jeu devant lui.

« La confiance, ça ne fait pas qu’apparaître. Tu te sens confiant parce que tu sais que tu as comblé toutes les cases, que tu t’es préparé, que tu as mis le temps », ajoute St-Louis.

Et pendant que Xhekaj rayonne, Struble s’efface.

L’ennemi : la hiérarchie… et les rumeurs...

Ce n’est pas que Struble joue mal. C’est que plus personne ne parle de lui, sauf quand vient le temps de parler de transactions.

Le nom de Jayden Struble a été mentionné dans toutes les discussions entre le Canadien et ses rivaux. Que ce soit :

Avec les Bruins de Boston, dans une offre incluant Joshua Roy et Oliver Kapanen pour Pavel Zacha.

Avec Pittsburgh, comme pièce secondaire dans les pourparlers pour Sidney Crosby ou Evgeni Malkin.

Avec Seattle, pour un possible échange avec Jared McCann.

Et chaque fois, Struble fait partie du “package”.

C’est humiliant. C’est brutal. C’est glacial.

Lui qui a tout donné à l’équipe, qui s’est battu pour se tailler une place dans une défensive congestionnée, découvre qu’il est désormais un actif négociable. Un jeton d’échange.

Et comme si ce n’était pas assez, voilà qu’un autre nom vient enterre ses espoirs : Adam Engström.

Le défenseur suédois est décrit par les recruteurs comme « NHL-ready ». Il patine mieux. Il relance mieux. Il est plus moderne.

Dans une organisation qui mise désormais sur la vitesse, l’intelligence et le jeu de transition, Engström incarne l’avenir.

Et dans ce contexte, Struble devient inutile

Pourquoi garder deux défenseurs physiques, robustes, unidimensionnels… quand l’un s’appelle Xhekaj et vend des milliers de chandails?

C’est le paradoxe cruel. St-Louis aime Struble.

Il l'aurait fait jouer 1000 fois avant Xhekaj, sportivement parlant. Il respecte sa discipline, son engagement, son éthique. Il voit en lui un gars fiable, coachable, fidèle.

Mais Kent Hughes et Jeff Gorton, eux, voient un autre portrait : un joueur sans aura, sans hype, sans marketing.

Et voilà que Martin St-Louis... se range du côté des Xhekaj-lovers.

Le Canadien de Montréal n’est peut-être pas encore prêt à annoncer un échange, mais tout le monde dans l’entourage du club l’a senti ce matin à Brossard : la roue a tourné pour de bon.

Martin St-Louis se rallie clairement à Arber Xhekaj. Et il ne le fait pas à demi-mot.

« On dirait qu'il comprend. Il sait ce qu’il doit faire pour rester dans la LNH. Il sait qu’il doit être constant, qu’il doit prendre sa place… sans être dans l’excès. Il a trouvé un bon équilibre. Et ça paraît. »

St-Louis n’a pas simplement lancé cette phrase en passant. Il s’est attardé sur Xhekaj. Il l’a décrit. Il l’a défendu. Il l’a même positionné comme un joueur en mission.

« Je le vois aller depuis le début du camp, et honnêtement, je pense qu’il a vraiment grandi. Son jeu est plus simple, plus efficace. Il se bat pour sa place, mais il ne se bat pas contre lui-même. Ça, c’est une grosse différence. »

C’est un changement de ton radical, surtout quand on sait que depuis plusieurs semaines, la hiérarchie du côté gauche semblait défavoriser Xhekaj. 

Tout pointait vers une préférence de Martin St-Louis pour Jayden Struble, considéré plus “structuré”, plus “sobre”, plus “moderne”.

Mais ce matin, le vent a changé.

Quand on a demandé à St-Louis s’il avait vu des pas en avant de la part de Struble, sa réponse était diplomatique, mais loin d’être enflammée :

« C’est un bon camp pour beaucoup de nos défenseurs. Mais il y a de la compétition, c’est ça qu’on voulait. Et certains prennent les devants. »

Certains? Pas “Struble” en particulier.

Le nom de Xhekaj a été évoqué dans la question suivante. Et là, le ton a changé. L’entraîneur s’est ouvert.

« Arber, il a quelque chose de spécial. Il ne fait pas les choses à moitié. Il amène de l’énergie, du poids, mais aussi une vraie conscience de son rôle. Et il veut le faire ici. À Montréal. »

Tout est là. Sans filtre. Et ça ne laisse aucune place au doute.

Comme si Martin St-Louis confirmait l'inévitable: Jayden Struble sera échangé.

On le sait : Struble a été offert aux Bruins avec Joshua Roy et Oliver Kapanen pour Pavel Zacha.

On sait aussi que plusieurs équipes le considèrent comme “plug and play”, un défenseur fiable, NHL-ready, mais sans le feu sacré de Xhekaj.

Et ce matin, la cassure a semblé s’officialiser.

Ce camp d’entraînement a été présenté comme une compétition à deux, un duel serré pour le poste de 6e ou 7e défenseur. Mais aujourd’hui, ce n’est plus un duel.

Struble... a tout perdu...

Son entourage le confirme : il est profondément atteint.

Signé pour deux ans, il croyait à une vraie opportunité. Il se retrouvera dans les gradins, pendant que Xhekaj accumule les compliments. Pendant qu’Engström frappe à la porte. Pendant que son nom explose à Boston.

Et pour Struble, être échangé à Boston, c’est une punition ultime.

Il a été formé dans la région. Il connaît l’intensité de la rivalité. Il sait qu’à Montréal, les joueurs qui traversent chez l’ennemi sont rarement pardonnés.

Il vit mal cette idée d’être sacrifié pour un Pavel Zacha... 

Les négociations pour Zacha ont été le point de non-rettour.

Le « package deal » Roy-Kapanen-Struble est sorti publiquement. Les journalistes l’ont confirmé. Les insiders l’ont analysé. Et depuis, Struble n’est plus le même.

À l’interne, on parle d’un joueur « perturbé ». Abattu mais digne. Il continue de s’entraîner. Il continue de frapper. Mais son énergie a changé. Il sait.

Il sait qu’il ne terminera pas la saison à Montréal.

Et pire : il sait que tout le monde le sait.

Peu importe que Boston ait refusé l’offre pour Zacha.

Peu importe que Crosby soit encore un mirage.

Le mal est fait. Le nom de Jayden Struble est imprimé dans la colonne des joueurs disponibles. Et dans cette ligue, on ne revient jamais de ce statut.

Dès qu’un joueur est perçu comme un actif échangeable, il est condamné.

Jayden Struble ne fait plus partie du noyau.

Jayden Struble ne vend pas de chandails.

Jayden Struble est devenu un fantôme.

Et c’est ça, le plus cruel dans cette histoire.

Et quand la transaction viendra, il n’y aura plus de surprise.

Seulement une amertume profonde, pour un joueur qui pensait avoir trouvé sa place… et qui n’aura été, au fond, qu’une simple monnaie d’échange.

Souviens-toi du nom : Jayden Struble. Tu ne le reverras peut-être plus jamais au Centre Bell.