Départ d’Owen Beck: ça sent la fin à Brossard

Départ d’Owen Beck: ça sent la fin à Brossard

Par David Garel le 2025-09-21

Les médias du Canadien de Montréal essaient de nous endormir.

Ils nous servent tous le même narratif : Owen Beck, 21 ans, aurait une véritable chance de se tailler un poste avec l’équipe dès cet automne.

On répète ses statistiques à Laval, on vante sa polyvalence, on cite son sérieux, et on souligne son attitude irréprochable. Mais pendant que RDS et TVA Sports nous parlent de son « cheminement », la direction du Canadien, elle, suit un autre scénario.

Un scénario brutal. Un scénario froid. Un scénario dans lequel Owen Beck n’est pas un morceau d’avenir… mais un pion dans la vitrine des transactions.

«C’est emballant»… mais pour qui?

Oui, Owen Beck a bien été jumelé à Alex Newhook et Zachary Bolduc lors des premiers entraînements du camp. Oui, Martin St-Louis a même glissé quelques mots positifs à son sujet :

«Il est à son meilleur quand il joue de manière directe et qu’il est en appui sur l’échec avant. Il a joué de bons matchs avec nous l’année dernière.»

Mais il faut ouvrir les yeux : on ne met jamais deux joueurs à effectif garanti comme Newhook et Bolduc aux côtés d’un jeune centre... à moins de vouloir faire mousser sa valeur.

Ce trio, c’est un plateau d’argent. Un outil de séduction. Une mise en scène pour les dépisteurs adverses.

La vérité : Beck est sur toutes les lèvres… à l’extérieur...

Les insiders le savent. Les rumeurs le confirment. Et les offres du Canadien le prouvent : Owen Beck circule partout.

Il a été proposé aux Islanders de New York dans la transaction de Noah Dobson, mais Mathieu Darche a préféré le jeune Émile Heineman. Déjà, Beck a été jugé inférieur à un autre espoir. Ouch.

Il a été évoqué dans les négociations pour Ryan O’Reilly à Nashville. Son nom a été lié à Jayden Struble, Joshua Roy et à un choix de 2e ronde dans un package que le Canadien envisageait sérieusement pour amener un vétéran centre top 6.

C'était entre lui et Oliver Kapanen. Dans les différentes offres pour Pavel Zacha, le nom de Beck s'est retrouvé dans plsuieurs "packages".

Il est revenu dans les discussions pour Evgeni Malkin, dont la valeur est en chute libre. Pittsburgh a laissé entendre que Malkin pourrait partir pour un choix de 2e ronde et un espoir B. Un profil comme Beck, précisément.

Il a même été mentionné dans l’hypothèse la plus explosive de toutes : les appels exploratoires pour Sidney Crosby. Rien de concret, mais le nom d’Owen Beck fait partie de ceux que Kent Hughes serait prêt à sacrifier, avec Jayden Struble, Oliver Kapanen, Joshua Roy et les choix de 1ère ronde 2026-2027.

Ce n’est pas rien. C’est une tempête de signaux qui pointent dans une seule direction : le Canadien ne voit pas Beck comme un intouchable. Il voit un jeton de valeur moyenne, à échanger au bon moment, pour renforcer le top 6 immédiatement.

Martin St-Louis ne s’y trompe pas.

Martin St-Louis a bien beau donner une tape dans le dos à Beck publiquement. Mais c’est un vieux routier. Il sait lire entre les lignes. Et il ne cache pas ses préférences.

Dans la hiérarchie des centres, Beck part derrière Suzuki, Dach, Newhook, et même Jake Evans, qui peut pivoter la 4e ligne et tuer des pénalités. Beck n’est pas dans le plan pour octobre. Il est là pour l’auditionner… et le vendre.

Et Martin l’a dit lui-même, à propos du camp :

« Nous avons une opportunité d’évaluer pendant le camp et tout, mais c’est sûr j’aimerais partir avec quelque chose que je pense que ça va être comme ça, jusqu’à ce que ça ne marche pas. C’est sûr qu’on va essayer de mettre là quelqu’un de constant le plus rapidement possible et de lui donner un chemin. »

Cette citation est limpide : pas de place à la roulette. St-Louis veut partir la saison avec un noyau clair. Beck n’est pasdans ce noyau. Il est un extra, un joker, une valeur d’échange potentielle.

Et Beck n’est pas seul dans cette zone grise. Jayden Struble est exactement dans la même situation.

Les dernières heures ont confirmé que la roue a tourné : Arber Xhekaj est de retour dans les bonnes grâces de Martin St-Louis. Ce dernier a multiplié les éloges cette semaine :

« Jake, il est en mission. Il a été émotif dans sa préparation cet été. Il veut nous prouver des choses. Il joue direct, il patine bien, il frappe, il veut créer du chaos… Ça, c’est lui. »

Et Xhekaj, de son côté, a envoyé un message limpide :

« Je suis plus lean, plus rapide, je suis dans la meilleure forme de ma vie. Je n’ai jamais été aussi motivé. »

Résultat? Struble est sacrifié. C’est lui qui est devenu la pièce à sortir. Pas Xhekaj. Et comme Beck, il a été proposé à plusieurs reprises dans des packages pour Zacha, pour O’Reilly, pour Malkin et sera aussi proposé pour Crosby. Leur valeur est modeste, mais suffisante pour compléter une offre dans un "package".

Owen Beck, de son propre aveu, ne sait plus où se positionner. Il a été déplacé à l’aile en fin de saison avec le Rocket, un rôle qu’il apprend encore à maîtriser. Voici ce qu’il a déclaré samedi :

« C’est énorme et j’ai eu besoin de m’ajuster quand j’ai joué à l’aile parce que c’était la première fois que je le faisais en fin de saison. Je crois que c’est un ajout à mon coffre à outils. »

Et aussi :

« Je dois montrer où je peux cadrer dans cette équipe en montrant mes habiletés et mes attributs. Je dois trouver une façon de complémenter une unité. »

Autrement dit, il cherche sa place. Mais dans une organisation aussi congestionnée que celle du CH, ceux qui hésitent ne survivent pas.

Le Canadien n’a pas besoin de polyvalence. Il a besoin de certitudes. Et Beck, aujourd’hui, n’en est pas une.

Tout cela s’inscrit dans un portrait plus large : le Canadien cherche désespérément un deuxième centre.

Kirby Dach revient, oui, mais avec un genou reconstruit et un historique inquiétant.

Alex Newhook est plus efficace à l’aile.

Jake Evans n’a pas le talent pour jouer plus haut que la 4e ligne.

Beck? Trop moyen. Trop incertain. Trop... plombier...

Voilà pourquoi le marché des centres vétérans est surveillé de près : McTavish, Malkin, Zacha, O’Reilly... le rêve ultime de Crosby...

Et à chaque fois que ces noms sont discutés… Beck est évoqué en retour.

Conclusion finale : Beck est un actif, pas un projet

On ne parle pas ici d’un jeune en pleine ascension qu’on protège à tout prix. Owen Beck a déjà 21 ans. Il a fait une saison complète à Laval. Il a été testé avec le grand club. Et il ne casse rien.

Il est solide. Fiable. Coachable. Mais il n’est pas indispensable.

Et dans une équipe qui regarde vers 2027 pour sa vraie fenêtre de Coupe Stanley, Kent Hughes sait qu’il doit monnayer ses valeurs moyennes pour transformer l’avenir en présent.

Owen Beck sera sacrifié. Tout pointe vers ça. Il n’est pas la solution au centre. Il est une pièce d’échange pour trouver cette solution.