Pauvre Michel Therrien.
L’ancien coach du Canadien de Montréal semble être destiné à porter ce fardeau pour toujours, celui d’être critiqué par ses anciens joueurs, souvent dans des forums publics.
Dernièrement, c’est au tour de Gary Roberts de raviver la flamme des critiques, en utilisant sa tribune dans le populaire podcast Spittin' Chiclets pour déterrer de vieux souvenirs pas si glorieux de son passage sous la direction de Therrien.
@spittinchiclets Michel Therrien probably could have toned it down a bit on rookies. Gary Roberts joined the pod to discuss.
♬ original sound - Spittin Chiclets
Dans cet épisode, Roberts n’y va pas de main morte, même s’il tente, tant bien que mal, d’adoucir ses propos en reconnaissant certaines qualités chez Therrien, notamment son sens tactique et sa rigueur dans l’élaboration de systèmes de jeu.
Mais là où Roberts frappe fort, c’est dans sa critique de la gestion des jeunes joueurs par Therrien.
Selon lui, Therrien avait une approche beaucoup trop sévère, voire tyrannique, envers les jeunes talents.
Les méthodes de motivation basées sur les menaces, les critiques acerbes et le manque de soutien auraient, selon Roberts, causé plus de tort que de bien aux jeunes qui tentaient de faire leur place au sein de l’équipe.
Ce n’est pas la première fois qu’on entend ce genre de discours au sujet de Therrien.
L’ancien coach des Penguins de Pittsburgh traîne depuis longtemps cette réputation de dictateur, un terme qui revient souvent dans la bouche de ceux qui l’ont côtoyé sur la glace.
Ironiquement, c’est sous son règne que les Penguins ont atteint la finale de la Coupe Stanley, mais ce succès n’aura pas suffi à préserver son emploi.
Il semble qu’il ait été son propre pire ennemi, incapable d’adapter son style à une nouvelle génération de joueurs qui avaient besoin d’un tout autre type de leadership.
La vérité, c’est que Therrien ne correspondait tout simplement pas au profil de coach dont les jeunes Penguins avaient besoin à l’époque.
Avec des talents bruts comme Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Kris Letang et Marc-André Fleury en plein essor, il aurait fallu un mentor, pas un général.
Au lieu de ça, Therrien s’est montré inflexible, rigide, incapable de s’ajuster à cette nouvelle vague de jeunes étoiles montantes.
Le résultat?
Une rupture inévitable et, selon plusieurs, une occasion manquée de maximiser le potentiel de cette équipe prometteuse.
Puis, quelques années plus tard, comme si l’histoire n’avait rien appris, Therrien refait surface à Montréal.
Engagé par un Marc Bergevin inexpérimenté, mais confiant, il est revenu hanter la jeunesse du CH.
On se souvient tous de sa relation tumultueuse avec P.K. Subban, un joueur flamboyant mais souvent incompris, ou encore de ses critiques publiques à l’égard de Max Pacioretty, qu’il n’a pas hésité à traiter de lâche.
Therrien a peut-être amené du succès à court terme, mais à quel prix?
Le développement des jeunes joueurs a-t-il été sacrifié sur l’autel de ses méthodes autoritaires?
Et maintenant, des années plus tard, les échos de son passage continuent de résonner.
Que ce soit dans les podcasts, les entrevues ou les discussions entre anciens joueurs, Michel Therrien est loin d’être oublié, mais pas pour les bonnes raisons.
Il semble que, peu importe le temps qui passe, Therrien devra vivre avec ce poids sur les épaules, celui d’un coach qui, malgré ses succès, n’aura jamais su trouver l’équilibre entre discipline et soutien, entre critique et encouragement.
Misère.