Kent Hughes avait une chance en or de se positionner comme un génie du marché des transactions, un architecte impitoyable prêt à tirer profit d’un marché où les vendeurs dictaient les prix.
C’était l’occasion parfaite de maximiser la valeur de ses vétérans, d’aller chercher des choix au repêchage, de solidifier son club pour le futur… et puis rien. Absolument rien.
Dans une Ligue où chaque DG malin trouve un moyen de s’améliorer, Montréal s’est contenté de regarder passer la parade.
Pendant que Colorado pillait les Islanders pour Brock Nelson, pendant que Dallas sortait le gros cash pour Mikko Rantanen, pendant que les Sénateurs (!!) réussissaient à sortir Dylan Cozens de Buffalo, Kent Hughes s’est figé.
Et là, c’est l’explosion sur les réseaux sociaux. Les partisans sont en furie, les insiders ne comprennent plus rien, et même les joueurs doivent se demander ce qui vient de se passer.
Parce que le message envoyé aujourd’hui par Kent Hughes est un désastre absolu.
Le CH n’a pas vendu. Le CH n’a pas acheté. Le CH a décidé d’attendre.
Alors oui, les Canadiens sont toujours à un point d’une place en séries. Oui, ils surfent sur une séquence de victoires qui leur donne encore de l’espoir. Mais qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
On garde David Savard, Joel Armia, Christian Dvorak et on espère quoi ? Que ce groupe-là va se rendre jusqu’en séries et battre des équipes comme Tampa Bay, Floride ou Toronto?
Parce qu’on va se dire les vraies affaires : David Savard avait de la valeur. Un vétéran défensif de son calibre, avec son leadership et son expérience en séries, ça aurait pu rapporter un choix de deuxième tour, ou au minimum un excellent espoir. Et pourtant, rien.
Joel Armia ? Même chose. Un attaquant de profondeur avec une bonne séquence récemment, une équipe en quête d’un gros ailier aurait pu lui faire de la place. Et pourtant, rien.
Christian Dvorak ? Là, c’est encore pire. Parce que ce gars-là ne fait rien de bon. Son contrat est un boulet et sa production est risible (6 buts, 14 passes en 61 matchs, un magnifique -11).
Il ne sera même pas de retour l’an prochain et on a raté une chance en or de s’en débarrasser.
Mais non. On garde tout le monde.
Pourquoi ? Parce que Kent Hughes a laissé ses émotions prendre le dessus.
Kent Hughes, qui d’habitude n’a pas d’émotions, qui pense toujours business, a écouté Martin St-Louis. Il a écouté Nick Suzuki.
Il a écouté son vestiaire. Les joueurs voulaient garder Evans, ils voulaient rester ensemble, ils voulaient continuer à se battre pour les séries. Et le DG a plié.
C’est bien beau la chimie d’équipe. Mais à quel prix ?
La réalité, c’est que le CH est en train de jouer un jeu extrêmement risqué.
Si le club se rend en séries, il va se faire éteindre en quatre ou cinq matchs. C’est une équipe trop jeune, trop inexpérimentée, et honnêtement, pas assez talentueuse pour survivre plus longtemps qu’un tour.
Et si Montréal rate les séries ? Alors là, on aura gardé des joueurs pour RIEN. On aurait pu amasser des choix, des espoirs, des actifs. On aurait pu préparer le futur de façon intelligente.
Au lieu de ça, on va rester coincé dans la pire position possible : juste assez bon pour rater les meilleurs espoirs au repêchage, mais pas assez bon pour faire quoi que ce soit en séries.
Le non-mouvement de Kent Hughes va le hanter. Parce que cette équipe n’a plus de direction claire.
On reconstruit ? Non.
On vise les séries ? Pas vraiment.
On garde des vétérans ? Oui.
Mais pourquoi ?
Personne ne comprend. Les insiders sont en choc. Les partisans sont en colère.
Kent Hughes avait un plan. Il avait une vision claire. Mais ce soir, il a tout détruit.
Et le pire dans tout ça ?
On est à un point des séries.
Et ça risque d’être la pire chose qui pouvait arriver au Canadien.
À suivre ...