Le malaise grandissant au FM93, une station de radio de Cogeco à Québec, est évident alors que les animateurs peinent à accepter l'échec retentissant de la venue des Kings de Los Angeles dans la Vieille Capitale.
Au lieu de reconnaître les faits, Jérôme Landry et Jonathan Trudeau, semblent adopter une posture de déni, détournant l'attention en attaquant Montréal et ses équipes sportives.
Cette attitude laisse transparaître une forme d'amertume et de mauvaise foi, marquant les esprits alors que l'évidence s'impose: Québec ne semble plus être une ville de hockey professionnel.
Jérôme Landry, ancien chef de la célèbre « Nordiques Nation », un groupe militant pour le retour d'une franchise de la LNH à Québec, se retrouve désormais face à une réalité difficile à accepter.
Près de 8000 billets sont toujours disponibles pour les deux matchs des Kings prévus les 3 et 5 octobre au Centre Vidéotron, un chiffre étonnant pour une ville qui prétend être encore passionnée de hockey.
Plutôt que d'admettre cet échec cuisant, Landry et Trudeau préfèrent tourner la situation en dérision, en attaquant le Canadien de Montréal, les Alouettes, et même le CF Montréal, dans une tentative maladroite de détourner l'attention de cet échec évident de Québec pour ces rencontres.
Dans l'émission du FM93, Landry a minimisé l'importance des billets invendus en déclarant :
« On a quand même vendu 26 000 billets », tout en soulignant que la Ville de Québec n’a plus besoin de faire ses preuves auprès de la LNH pour un potentiel retour des Nordiques. (crédit: FM93)
«On ne sent plus qu'on est dans une opération de séduction envers la Ligue nationale. On dirait qu'on ne ressent plus le besoin de dire qu'il faut remplir chaque siège pour convaincre Gary Bettman".
"Je comprends que ça fait un gros titre, 8000 bien non vendus, mais il y en a quand même 26 000 de vendus aussi.»
Pourtant, la réalité économique et sportive envoie un tout autre message. Si Québec était véritablement encore une ville de hockey prête à accueillir une équipe professionnelle, ces matchs des Kings se joueraient à guichets fermés, comme c'est le cas dans d'autres villes nord-américaines où se déroulent des rencontres de pré-saison.
Le véritable malaise, cependant, réside dans cette incapacité à reconnaître que le hockey professionnel n'est peut-être plus au cœur des priorités des Québécois.
Contrairement à la ferveur qui entourait autrefois chaque événement lié à la LNH, il semble que la magie se soit dissipée.
Même la subvention de 7 millions de dollars, offerte par le gouvernement Legault pour couvrir les pertes anticipées de ces matchs, n’a pas suffi à attirer les foules.
Pire encore, ce geste, perçu comme un coup d'épée dans l'eau par plusieurs experts, n'a fait qu'aggraver la perception que la Ville de Québec et ses politiciens essaient désespérément de raviver une flamme éteinte.
Jonathan Trudeau, de son côté, a tenté de justifier cette situation en affirmant que « la fierté et le dynamisme sportif » de Québec ne dépendaient plus d'une équipe de la LNH, tout en prenant soin de rappeler les déboires du Canadien de Montréal et des équipes sportives de la métropole québécoise.
«Les gens de Québec ont compris que la fierté et le dynamisme sportif ne passent pas obligatoirement par une équipe professionnelle de hockey."
"Parce que je sais que les gens de Montréal regardent ce qui se passe à l'autre bout de la 20. Mais pendant ce temps-là, il y a le Canadien, et je suis un fan du Canadien, mais on n'a pas gagné de Coupe Stanley depuis 1993 et le club est en reconstruction depuis 18 ans."
"Il y a le CF Montréal qui change de coach à toutes les deux semaines. Heureusement, les Alouettes vont bien...»
Cette posture défensive illustre bien la difficulté des animateurs du FM93 à accepter que les espoirs de voir une équipe de la LNH revenir à Québec s'amenuisent.
Plutôt que d'admettre la défaite, ils préfèrent pointer du doigt les échecs de leurs voisins montréalais, dans un exercice de comparaison stérile qui ne fait que renforcer l'impression de mauvaise foi.
La situation au FM93 reflète un malaise plus profond qui touche une certaine frange de la population de Québec : l'incapacité à accepter que le rêve des Nordiques s’éloigne de plus en plus.
Au lieu de se concentrer sur les solutions pour revitaliser le Centre Vidéotron ou sur d'autres avenues pour promouvoir le sport à Québec, les animateurs s'accrochent à un passé glorieux tout en refusant d'admettre que, pour le moment, le hockey professionnel ne semble plus faire partie de l'avenir immédiat de la ville.
Au final, cette attitude de mauvais perdants nuit non seulement à l'image de la station, mais aussi à la Ville de Québec elle-même.
Si Québec souhaite vraiment redevenir une place forte du hockey, il faudra plus qu’une simple attaque sur les faiblesses de Montréal.
Il faudra une introspection honnête, une capacité à reconnaître ses échecs, et surtout, une volonté de se réinventer.
À regarder l'assiette du voisin, difficile d'avancer. À perdre la tête envers Montréal, difficile d'avoir les idées claires pour évoluer...