Le passé sombre de Donald Brashear est revenu à la lumière, dévoilant une histoire d'enfer personnel et de lutte. Aujourd'hui, le voir heureux, prendre sa retraite du hockey et devenir adjoint avec l'équipe de Québec dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) relève du miracle.
L’après-carrière de Donald Brashear a été une véritable descente aux enfers. L’ancien homme fort du Canadien a rencontré de nombreux problèmes de toutes sortes.
Parmi ses récents déboires, Brashear a été arrêté en 2019 pour possession de substances et destruction de propriété.
Il avait brisé une fenêtre en tentant d’entrer dans un logement dont il venait d’être évincé à Québec. Brashear a avoué ses torts en septembre 2019 et a été condamné à une probation de 6 mois sans surveillance.
En décembre 2019, l’ancien athlète a déclaré une faillite personnelle avec des dettes de 235 500 $ sur des actifs de seulement 165 000 $.
En 2018, sa firme, Les Immeubles Brash 87, avait également déclaré faillite. Selon le syndic Éric Villeneuve, de Tremblay et compagnie, des problèmes personnels et fiscaux étaient en cause.
Brashear avait acquis des actions dans une entreprise immobilière qui lui avait réservé de mauvaises surprises. Des immeubles à Charlesbourg et Beauport ont été saisis par des créanciers, incluant un prêteur privé et la Financière First National de Toronto.
En 2019, Brashear a été aperçu en train de servir du café dans un restaurant Tim Hortons de la région de Québec. Après avoir amassé 14,5 millions $ US pendant sa carrière.
Cependant, il a traversé des moments très difficiles. Aujourd'hui, après plus de 1000 matchs dans la Ligue nationale de hockey (LNH) et un passage remarqué dans la Ligue nord-américaine (LNAH), Donald Brashear a pris sa retraite à 52 ans.
« À la fin de ma carrière, je me suis vite retrouvé au fond du puits. Puis plus rien. Plus d’argent, plus d’amis, plus de maison, plus rien. Moi seul, dans le noir et le sentiment le plus profond qui m’habitait, la honte. Jusqu’au jour où la lumière est revenue. Ma spiritualité m’a permis de rebondir. J’ai eu le courage et l’humilité de demander et d’accepter de l’aide. Aujourd’hui, c’est de ma force intérieure dont je suis le plus fier. »
Le Québécois n’en a pas terminé avec le hockey. Il a accepté un poste d’entraîneur adjoint avec la nouvelle équipe d’expansion de la LNAH à Québec.
La franchise a également annoncé la nomination de Daniel Gauthier comme instructeur-chef et directeur général.
«J’accroche mes patins. Ça fait un certain temps que je veux le faire. Je voulais trouver quelque chose pour remplacer ça. Le hockey a pris beaucoup de temps dans ma vie», a expliqué Brashear à TVA Nouvelles.
Ayant débuté sa carrière professionnelle avec l’organisation du Canadien de Montréal en 1992, Brashear a joué un rôle de soutien pour plusieurs équipes, disputant en tout 1025 matchs dans la LNH.
Il a également joué dans la LNAH avec le RadioX de Québec en 2004-2005 et les Marquis de Jonquière pour une tournée de 24 parties la saison dernière.
Le commissaire de la LNAH, Jessy Girard, et l’entraîneur-chef Daniel Gauthier vantent tous deux son expérience et son calme, soulignant qu'il apportera beaucoup sur la glace.
Malgré son passé de solide bagarreur, Brashear se réjouit de la disparition progressive des combats dans ce circuit autrefois reconnu pour sa violence.
«Il y a cette mentalité-là qui est alentour de la ligue, mais ce n’est plus ça. J’ai joué l’an passé et ç’a changé, d’où mon intérêt de m’impliquer plus souvent», a-t-il expliqué.
La résilience de Donald Brashear face à ses nombreux défis personnels et professionnels est un témoignage de sa force de caractère.
Voir son implication continue dans le monde du hockey, cette fois en tant qu'entraîneur adjoint, est une nouvelle encourageante pour ceux qui suivent sa carrière avec intérêt.
Il a vécu l'enfer. Il peut maintenant savourer la lumière...
« J’ai maintenant la fierté d’être un père pour mes enfants que j’aime, de m’occuper de moi, d’avoir une job le fun, pas nécessairement payante, mais qui m’amène à moi et à ma famille un toit, de la nourriture sur la table et de la joie, mais surtout, de la quiétude."
"Même quand je travaillais au Tim Hortons, j'étais heureux. Je n’aurais jamais cru accueillir les gens au Tim Hortons au service au volant avec le sourire à 5h30 du matin. »
« Je suis simplement Donald, un humain, un être sensible qui mérite aujourd’hui le vrai bonheur. Merci aux intervenants de Portage que j’ai la chance de côtoyer au quotidien: Déborah, Frank, Emy, Éric-Alexandre, pour ne nommer que ceux-là. Juste pour dire, je les prendrais non seulement dans mon équipe, ils seraient sur mon premier trio. »
Il faut lui lever notre chapeau. Donald a peut-être perdu ses millions. Mais il a retrouvé le bonheur et sa dignité. Être heureux et sain dans la tête, ça n'a pas de prix.
Bravo Donald. Le Québec est fier de toi.