Douche froide pour Martin St-Louis : Christian Dvorak voulait jouer pour Rick Tocchet

Douche froide pour Martin St-Louis : Christian Dvorak voulait jouer pour Rick Tocchet

Par André Soueidan le 2025-07-07

C’est le genre de nouvelle qui glisse sous le radar en plein été, mais qui mérite beaucoup plus qu’un entrefilet dans les journaux.

Christian Dvorak, ex-centre du Canadien de Montréal, a pris une décision lourde de sens : il a signé un contrat d’un an avec les Flyers de Philadelphie.

Pas pour l’argent. Pas pour le prestige.... Mais pour Rick Tocchet.

Oui, tu as bien lu. Dvorak a préféré retourner aux États-Unis pour renouer avec son ancien entraîneur chez les Coyotes de l’Arizona, plutôt que de rester dans l’environnement du Canadien de Montréal.

Et ça, c’est une gifle déguisée pour Martin St-Louis.

Dvorak a toujours été un joueur discret. Un gars réservé, peu bavard, qui ne faisait pas les manchettes.

Mais son choix en dit long. Il aurait pu rester au Canada.

Vancouver, notamment, lui a fait une offre. Les Canucks, orphelins de J.T. Miller, avaient besoin de stabilité au centre.

Ils lui ont offert un contrat à durée déterminée. Mais Dvorak a dit non. Il a préféré un contrat d’un an à Philadelphie. Il a préféré miser sur lui-même. Et surtout, il a préféré Rick Tocchet à tout le reste.

Le lien entre Tocchet et Dvorak remonte à des années, mais il n’a jamais été rompu.

Tocchet a été l’un des premiers à croire en lui à Arizona, à le pousser dans ses retranchements.

Dvorak lui doit sa meilleure saison en carrière.

Et parfois, ce genre de loyauté-là, ça pèse plus lourd qu’un million de plus sur un contrat. Dans une ligue où les relations durent rarement, c’est une rareté.

C’est en 2019-2020 que Dvorak a connu sa meilleure campagne : 18 buts, 20 passes, pour un total de 38 points.

Ce n’est pas une saison digne des trophées, mais c’était suffisant pour qu’on entrevoie un rôle stable dans un top-9 à long terme.

Cette stabilité, il l’a trouvée sous Rick Tocchet. Et depuis que ce lien a été brisé par la transaction qui l’a envoyé à Montréal, Dvorak n’a jamais vraiment retrouvé cette forme.

Christian Dvorak n’était pas le plus expressif dans le vestiaire, mais il avait gagné le respect de ses coéquipiers. Cole Caulfield, en particulier, le considérait comme un grand frère silencieux.

Leur lien était authentique. Dvorak ne riait pas souvent, mais quand il le faisait, c’était pour de vrai.

Il faisait partie de la clique, sans être au centre. Et c’est peut-être ça qui rend son départ encore plus amer : il quitte ses amis, sans se retourner.

Ce n’est pas un gars qui faisait des sorties publiques ou qui s’imposait dans les médias. Mais dans la chambre, c’était un pilier silencieux.

Plusieurs jeunes le respectaient énormément pour sa constance, son calme et sa capacité à ne jamais faire de vagues.

Il n’était pas le genre à exploser, ni à se plaindre. Il faisait son travail. Et ce genre de profil est précieux dans un vestiaire jeune.

On sait que Dvorak n’a jamais vraiment eu le CH tatoué sur le cœur. Il n’avait pas choisi Montréal.

Il s’était retrouvé dans un marché survolté, exigeant, alors qu’il venait tout juste d’atteindre un sommet de 38 points en 2019-2020 sous Tocchet avec les Coyotes.

C’était sa meilleure saison en carrière. Ensuite, la transaction l’avait catapulté à Montréal, où il n’a jamais retrouvé son rythme.

Est-ce vraiment surprenant qu’il ait voulu revenir à la source?

Pour Dvorak, le retour aux États-Unis, ce n’est pas juste une préférence géographique.

C’est un rappel à l’ordre. Loin du tumulte médiatique de Montréal, il retourne dans une ligue où il a encore l’impression de pouvoir écrire sa propre histoire.

Philly, c’est un marché dur, mais moins intrusif. Et surtout, c’est chez lui.

Pour un gars réservé comme lui, c’est un soulagement.

Mais ce choix envoie aussi un message clair au Canadien : malgré la présence de Martin St-Louis, malgré une culture en transformation, malgré les liens d’amitié dans le vestiaire, Dvorak a vu plus de valeur dans un retour avec Tocchet qu’en poursuivant l’aventure à Montréal.

Et ça, c’est un rappel brutal pour Kent Hughes et Jeff Gorton.

Parce que Dvorak, dans un rôle de troisième centre, aurait pu rendre de précieux services au CH.

Il aurait pu aider les jeunes à traverser les tempêtes. Il aurait pu gagner des mises en jeu importantes. Il aurait pu continuer à remplir discrètement un rôle que peu de joueurs aiment prendre. Mais il a tourné le dos.

On ne parle pas ici d’un centre de premier trio, mais d’un joueur capable de gagner des mises au jeu importantes, de jouer en désavantage numérique, de faire le sale boulot quand les jeunes vedettes cherchent encore leurs repères.

Dvorak aurait pu être un point d’ancrage pour un club en transition. Mais il a fait un autre choix.

Les Canucks, eux, sont restés bredouilles. Ils croyaient avoir leur homme. Mais Dvorak n’était pas intéressé.

Ce qu’il voulait, c’était Rick Tocchet. Pas la ville, pas l’argent, pas la reconstruction. L’entraîneur. L’homme.

Et pendant ce temps, à Montréal, Martin St-Louis encaisse un coup dur.

Lui aussi est un ancien joueur. Lui aussi est un coach inspirant, respecté, passionné. Mais dans le cœur de Dvorak, Tocchet a toujours gardé une longueur d’avance.

Ce n’est pas une attaque personnelle. C’est un choix de carrière. Mais dans une organisation qui mise sur la culture, sur les liens, sur la loyauté… ça fait mal.

Quand un joueur sacrifie une saison potentiellement lucrative ailleurs pour retrouver un coach, c’est qu’il y a quelque chose de profond.

Ce n’est pas juste une question de stratégie ou de rôle. C’est émotionnel. C’est viscéral.

Et dans une ligue où tout va trop vite, ce genre de lien devient rare. Rick Tocchet n’a jamais cessé de croire en Dvorak. Et Dvorak, lui, vient de le lui rendre au centuple.

Les fans du Canadien regretteront-ils Dvorak? Peut-être pas.

Il n’a jamais été une vedette. Mais dans les coulisses, dans les détails, dans les moments qui ne paraissent pas, il a été précieux.

Et il part sans faire de bruit, comme il a toujours vécu à Montréal.

Ce départ en dit peut-être plus sur la relation entre les joueurs et le personnel d’entraîneurs qu’on le pense.

Peut-être que certains joueurs, même s’ils aiment Martin St-Louis, n’ont pas le même lien viscéral qu’avec d’anciens mentors comme Tocchet.

Les prochaines semaines nous diront si le CH parvient à trouver un remplaçant à la hauteur.

Mais une chose est sûre : Christian Dvorak, lui, savait exactement ce qu’il voulait.

Et ce n’était pas Montréal.

Misère...