Kent Hughes n’a jamais eu peur de prendre des risques depuis son arrivée en poste comme DG du Canadien.
Des paris audacieux, parfois mal reçus, mais qui définissent sa gestion.
Et si Justin Barron, acquis dans l’échange d’Artturi Lehkonen, n’a pas encore réussi à faire oublier le Finlandais, Emil Heineman semble être la carte cachée qui pourrait réécrire cette histoire à l’avantage de Hughes.
Revenons sur l’affaire Lehkonen.
En 2022, alors que l’ailier finlandais devenait un agent libre avec restriction, Hughes l’a échangé au Colorado en retour de Barron et un choix de deuxième ronde.
Depuis, Lehkonen brille aux côtés de Nathan MacKinnon et Mikko Rantanen, accumulant 101 points en 136 matchs, dont 46 buts, tout en aidant l’Avalanche à maintenir son statut d’élite dans la LNH.
Pendant ce temps, Barron s’efforce de s’établir à Montréal, affichant une fiche modeste de 31 points en 103 rencontres.
Mais voilà qu’Emil Heineman, acquis dans un échange impliquant Tyler Toffoli avec Calgary, commence à offrir des perspectives excitantes.
Auteur de quatre buts en 17 matchs, Heineman semble s’épanouir dans le système de Martin St-Louis.
Et si le choix de Barron demeure un sujet de débat, les performances d’Heineman commencent à justifier les mouvements de Hughes.
Maxim Lapierre, dans un récent échange avec Tony Marinaro, a comparé Heineman à Artturi Lehkonen : « Il a un peu de Lehkonen en lui. Ce gars-là est spécial. J’espère qu’on lui donnera le temps de montrer ce qu’il peut faire avec une vraie chance. »
Une déclaration forte, mais qui alimente une question cruciale : Heineman peut-il réellement faire oublier Lehkonen?
Anthony Martineau, de son côté, avait noté en 2023 lors d’une entrevue avec Heineman :
« Je pense que j’aiderai n’importe quel joueur avec lequel je jouerai. Les conditions de jeu en Amérique du Nord sont parfaites pour mon style. »
Jusqu’ici, il est difficile de contredire cette prémonition.
Il serait facile de s’emballer en voyant en Heineman le sauveur de Hughes, mais restons lucides.
Emil Heineman n’est pas encore un joueur établi, et comparer ses premières prestations à la constance et l’impact de Lehkonen reste prématuré.
Pourtant, ses débuts convaincants et son style de jeu efficace redonnent une crédibilité à la vision de Hughes, qui a été souvent critiqué pour ses choix.
Pour le Canadien, la gestion d’actifs a toujours été un point névralgique.
La franchise ne peut pas se permettre de gaspiller des talents ou de perdre des échanges importants.
Avec Emil Heineman, Kent Hughes semble enfin montrer qu’il peut sortir gagnant d’une transaction, même indirectement.
Et si Heineman continue sur cette lancée, il pourrait bien faire taire les critiques, tout en redonnant de l’espoir à une base de partisans qui cherche des raisons de croire en ce processus de reconstruction.
Pour l’instant, une chose est sûre : Emil Heineman, avec ses performances récentes, sauve un peu la face de Kent Hughes.
Mais comme toujours à Montréal, seul le temps dira si cette histoire deviendra une victoire ou un autre pari perdu.
À suivre ...