La situation devient de plus en plus préoccupante chez TVA.
La chaîne traverse une crise sans précédent, étranglée par la chute dramatique de ses revenus publicitaires.
Résultat : des émissions appréciées du public sont sacrifiées les unes après les autres, alors que TVA Sports, qui peine à attirer 20 000 spectateurs par émission, continue d’être maintenue artificiellement en vie.
La colère gronde au sein de TVA, où plusieurs employés ne comprennent pas pourquoi la station mère, qui demeure plus rentable et rassemble un plus large auditoire, subit les coupes pendant que l’on injecte des fonds dans une antenne sportive en perdition.
L’hécatombe des productions québécoises est brutale. Les Perles ont été rangées définitivement dans le tiroir, Les Sorcières brûlées vives, IXE-13 abandonné, et Détective Surprenant vit désormais sur le respirateur artificiel.
TVA, autrefois leader incontesté de la télévision québécoise, réduit de manière drastique son offre de fiction locale, une décision qui suscite incompréhension et frustration.
Prenons l’exemple de Les Perles, une série touchante qui racontait le quotidien d’une mère monoparentale sur la Haute-Côte-Nord.
Malgré une moyenne de 514 000 téléspectateurs, sa deuxième saison a été refusée. Son sort avait déjà été scellé lorsque le Club illico, propriété de Vidéotron, avait annoncé en juin 2023 qu’il n’envisageait pas de renouvellement.
La situation est encore plus absurde pour Détective Surprenant, qui attirait en moyenne 882 000 téléspectateurs. Malgré cet excellent résultat, la production d’une deuxième saison est incertaine en raison des coûts élevés liés au tournage aux Îles-de-la-Madeleine. IXE-13, un thriller d’époque, a subi le même sort : trop coûteux, à un million par épisode, et donc supprimé.
Même Sorcières, qui réunissait une audience solide de 820 000 téléspectateurs, a été sacrifiée.
Son producteur André Dupuy espère refiler la série à un autre diffuseur, mais rien n’est certain. Pendant ce temps, d’autres productions comme Alertes, Indéfendable et Les Armes ont miraculeusement survécu.
Pendant que ces émissions populaires sont mises au rencart, TVA Sports continue de siphonner des ressources à la maison-mère.
Ce qui choque le plus, c’est l’écart gigantesque entre les cotes d’écoute de TVA et celles de TVA Sports.
Des séries télévisées bien établies rassemblent entre 500 000 et 900 000 téléspectateurs, alors que l’émission quotidienne de Jean-Charles Lajoie peine à franchir le seuil des 20 000 spectateurs.
Parfois, elle fait même moins. Il est tout simplement incompréhensible qu’une station comme TVA, qui a un impact bien plus grand auprès du public, doive subir des coupes draconiennes pendant qu’on s’acharne à sauver une chaîne dont les cotes d’écoute sont à peine comparables à celles d’une télévision communautaire.
Certains voient dans cette protection de TVA Sports une manœuvre pour convaincre la LNH de renouveler ses droits de diffusion en 2026.
Mais à quel prix ? L’entreprise a perdu plus de 300 millions de dollars avec TVA Sports, et malgré cet échec flagrant, on continue de lui accorder des ressources, aux dépens des productions qui font réellement vibrer le public québécois.
À l’interne, la grogne est évidente. Plusieurs employés de TVA sont outrés de voir leurs émissions supprimées alors que TVA Sports continue de bénéficier d’un soutien indéfectible.
« On coupe nos shows qui performent, et pendant ce temps-là, TVA Sports survit sous perfusion ? Ça n’a aucun sens », confie un employé sous couvert d’anonymat.
L’impression d’une injustice systémique se renforce avec chaque nouvelle annonce de coupure. La décision de fermer Les Perles et de mettre Détective Surprenant en pause montre clairement que TVA est prête à sacrifier des productions qui attirent des centaines de milliers de téléspectateurs.
Pourquoi ? Parce qu’elles coûtent plus cher que le modèle économique archaïque de TVA Sports, qui continue d’être maintenu à flot à coup de subventions internes.
Le problème, c’est qu’en investissant dans TVA Sports au détriment de la chaîne principale, Québecor saborde son propre navire.
En laissant filer des séries de qualité qui attirent un large public, l’entreprise se coupe elle-même d’un marché fidèle et rentable.
Les annonceurs ne s’y trompent pas : ils veulent investir là où il y a de l’auditoire, pas dans une chaîne sportive moribonde qui peine à rivaliser avec RDS.
De plus, la décision de continuer à soutenir TVA Sports repose sur un pari risqué. Si la LNH décide de ne pas renouveler son contrat avec la chaîne en 2026, alors tout cet argent aura été jeté par les fenêtres.
À ce moment-là, il sera peut-être trop tard pour sauver TVA, qui aura déjà perdu une grande partie de son contenu original.
En fin de compte, la réalité est brutale : Québecor sacrifie la rentabilité de TVA pour tenter de maintenir en vie TVA Sports.
Les chiffres ne mentent pas : les émissions coupées attiraient des centaines de milliers de spectateurs, tandis que TVA Sports peine à rassembler une audience significative.
Si la direction ne change pas de cap rapidement, le futur de TVA s’annonce sombre. Déjà fragilisée par la chute des revenus publicitaires, la chaîne risque de se retrouver dans une impasse.
Les employés, les téléspectateurs et même les analystes financiers s’interrogent : jusqu’à quand TVA pourra-t-elle continuer à supporter le poids de TVA Sports ?
La réponse viendra peut-être en 2026, mais d’ici là, il sera peut-être trop tard pour réparer les dégâts. Une chose est sûre : le malaise est réel et la colère monte.
Il est temps que Québecor cesse de nourrir la vache maigre et commence à protéger ses véritables atouts.
Pendant que TVA coupe dans les séries et émissions qui attiraient des centaines de milliers de téléspectateurs chaque semaine, TVA Sports continue d’avaler des millions sans jamais être rentable.
Le pire ? Même les matchs du Canadien du samedi soir peinent à attirer 500 000 spectateurs, alors qu’il s’agit du plus gros rendez-vous sportif de la chaîne.
On sait que la diffusion de hockey en direct est extrêmement coûteuse, notamment en raison des droits de diffusion exorbitants et des coûts de production.
Or, malgré des audiences décevantes, TVA Sports bénéficie d’un traitement de faveur. Ce qui choque, c’est l’injustice criante qui frappe l’ensemble des créateurs, techniciens et artistes québécois.
Des acteurs, des réalisateurs, des scénaristes et des producteurs se retrouvent à pied, privés d’opportunités, pendant qu’on maintient artificiellement en vie une chaîne qui n’a jamais été capable d’être viable financièrement.
Les artistes québécois ont de quoi être en colère. Le public aussi. Il y a des choix d’affaires qui relèvent de la logique, et d’autres qui sont des aberrations pures et simples.
S’accrocher à TVA Sports alors qu’elle fait sombrer tout un empire est une décision incompréhensible. Pierre Karl Péladeau et Quebecor doivent faire face à une réalité brutale : le sport ne sauvera pas TVA.
Ce qui aurait pu la sauver, ce sont ces séries et ces émissions qui faisaient vibrer le public québécois, et qu’ils ont préféré sacrifier au profit d’un gouffre financier sans fond.
La colère monte, et ce n’est pas seulement chez les employés remerciés ou les producteurs qui voient leurs projets annulés.
C’est toute une industrie qui regarde TVA couler en direct, et qui sait très bien que ce ne sont pas les miettes de TVA Sports qui vont la faire survivre.