Nick Suzuki, 25 ans, capitaine du Canadien de Montréal, le visage de la franchise, celui qui incarne l’avenir et l’identité de cette équipe.
Et pourtant, même lui, même ce leader incontesté, a dû affronter la pression, la critique et un ultimatum. Un moment digne d’un scénario de film. Un face-à-face intense entre Suzuki et Kent Hughes, le genre de scène où tout peut basculer.
Le décor est planté : Montréal, fin février, le Canadien traverse une période trouble. L’équipe semble en chute libre.
La date limite des transactions approche et tout le monde s’attend à voir Hughes liquider les vétérans, à jeter l’éponge sur la saison.
Mais là, dans l’ombre du Centre Bell, Suzuki prend les devants. Il va voir son DG. Il veut que le club reste intact, il veut que l’équipe ait une vraie chance.
Hughes l’écoute, mais il n’est pas là pour faire plaisir. La réponse est froide, brutale :
"C’est sur tes épaules. Mais ne viens pas ici pour me dire de ne pas faire de quoi si vous n’avez pas fait ce que vous avez à faire."
Le message est clair. Si Suzuki et son équipe veulent prouver qu’ils ont ce qu’il faut, il faut des résultats. Pas des paroles, pas des promesses vides. Des victoires.
Et là, c’est comme si un interrupteur s’était allumé. Cinq victoires consécutives. Une équipe transformée. Un capitaine qui prend les rênes et livre la meilleure séquence de sa saison.
13 points en cinq matchs. Hughes n’a même pas besoin d’attendre. Il voit que quelque chose est en train de se passer.
Un déclic. Une transformation. Il a testé son capitaine, il l’a poussé dans ses retranchements, et Suzuki a répondu avec brio.
Hughes l’a admis après coup :
"On était contents de voir ça… Mais je suis content aussi de voir de Nick, pas juste l’équipe, mais Nick lui-même comme capitaine : comment il a réagi à ça."
Ce n’est plus une question. Suzuki est bien le capitaine de cette équipe. Pas juste un bon joueur, pas juste un talent. Un vrai leader.
Celui qui prend les coups, qui encaisse les critiques, qui s’élève au-dessus du bruit et des doutes. Ce que Hughes a vu dans cette séquence, ce n’est pas juste du talent, c’est du caractère. Le genre de mentalité qui forge des équipes gagnantes.
Si on revient quelques années en arrière, tout le monde se souvient du moment où Suzuki a été nommé capitaine. Beaucoup l’ont critiqué.
Trop jeune. Trop effacé. Pas assez vocal. Aujourd’hui, ces critiques paraissent ridicules. Il est là chaque soir, il est là quand ça compte, il est là quand l’équipe a besoin d’un sauveur.
Pendant que d’autres flanchent sous la pression montréalaise, lui l’absorbe et la transforme en performance.
Dans cette séquence, il a porté l’équipe sur son dos. Pas juste en pointant sur la feuille de match, mais en étant la force tranquille dont ce groupe avait besoin.
13 points en 5 matchs, ça, c’est du leadership en action. Pas des discours creux. Pas des belles paroles. Des actions.
Et maintenant? Que fait Hughes après avoir vu ça? Il aurait pu tout chambouler, vendre les vétérans, faire place nette pour l’avenir.
Mais non. Il a récompenséson équipe. Il a respecté sa parole. Armia, Savard, Dvorak? Toujours là.
Pas de liquidation. Pourquoi? Parce que Suzuki et ses coéquipiers ont prouvé qu’ils méritaient une chance. Que cette équipe méritait d’aller au bout de cette course aux séries.
Bien sûr, ce n’est pas parfait. Ce club n’est pas un prétendant à la Coupe. Mais Hughes voit plus loin. Il voit comment une équipe se bâtit, comment un vestiaire se soude.
Il voit que la meilleure façon d’enseigner la culture de la victoire, c’est de laisser ces jeunes-là vivre des moments significatifs.
Ce n’est pas une reconstruction où l’on efface tout. C’est une reconstruction où l’on bâtit avec ce qui est déjà là, avec les éléments solides. Et le premier de ces éléments? Nick Suzuki.
Ce qu’il a fait en cette fin février 2025, c’est plus qu’une séquence de points, plus qu’une série de victoires. Il a prouvé à son DG, à son coach, à ses coéquipiers, et surtout à lui-même, qu’il était prêt à tout assumer.
Qu’il était prêt à affronter n’importe quelle pression, n’importe quel défi. Ce moment, ce face-à-face avec Hughes, c’est une page d’histoire dans son parcours. Un moment où le flambeau du leadership a brillé plus que jamais.
Et si jamais le Canadien parvient à se glisser en séries, on pourra tous revenir à ce moment. À cette rencontre entre Suzuki et Hughes. À cet ultimatum. Et on saura que c’est là que le vent a tourné. Que c’est là que ce club a compris ce que voulait dire compétitionner.
Parce qu’au final, peu importe comment se termine cette saison, une chose est claire : Nick Suzuki est le capitaine de cette équipe.
Pas juste en titre, mais en âme et en actes.
AMEN