Lors d'une entrevue émotive avec le quotidien britannique The Times, Eugénie Bouchard a ouvert son cœur sur les épreuves qu'elle a traversées, notamment les commentaires haineux qu'elle a reçus sur les réseaux sociaux.
L'ancienne numéro 5 mondiale n'a pas pu contenir ses larmes en parlant de l'impact dévastateur de ces critiques sur sa carrière et sa vie personnelle.
Bouchard, autrefois considérée comme l'un des plus grands espoirs du tennis féminin, a révélé combien les attaques constantes sur les réseaux sociaux l'ont affectée.
Les photos d'elle en bikini ou dans des tenues élégantes ont souvent été utilisées par ses détracteurs pour l'accuser de ne pas prendre sa carrière sportive au sérieux.
Ces jugements hâtifs et injustes ont pesé lourdement sur elle, brisant sa confiance et ses performances sur le court.
Eugénie Bouchard a expliqué que ses publications sur les réseaux sociaux étaient souvent mal interprétées.
"À l’époque, je pouvais m’entraîner six heures le jour avant de diffuser un message pour indiquer que je me trouvais au cinéma. Et je recevais de la haine."
"Disons que les réseaux sociaux ne constituaient pas un fidèle reflet de l’allure de ma journée," a-t-elle confié. Pour elle, ces plateformes numériques ne montraient qu'une fraction de sa réalité quotidienne, donnant une image biaisée de sa vie.
"Mes "haters" ne savaient pas à quel point je m'entraînais. Le peu de temps libre que j'avais, je voulais le partager, mais je me faisais attaquer à chaque fois."
Les critiques incessantes ont engendré une pression énorme.
"J’ai reçu tant de haine pour avoir fait autre chose que du tennis. C’était un fardeau ayant pesé lourd sur mes épaules et ce fut réellement difficile," a-t-elle ajouté.
Ces mots témoignent de la douleur profonde ressentie par Bouchard, qui a dû naviguer dans un environnement hostile tout en essayant de maintenir un haut niveau de performance sportive.
Malgré les difficultés, Eugénie Bouchard voit des aspects positifs dans l'évolution des mentalités au cours des dix dernières années.
Elle a noté que les réalisations en dehors du terrain de tennis sont désormais mieux acceptées et même encouragées.
"Auparavant, je me sentais comme dans une boîte où vous ne pouvez faire rien d’autre que le tennis. Ce sport m’a donné des chances d’explorer le monde de la mode, la télévision et d’autres possibilités. Pourquoi aurais-je dit non? Nous parlons de ma vie dans son entièreté ici," a-t-elle estimé.
Ce changement de perception a permis à Bouchard de s'épanouir dans d'autres domaines tout en poursuivant sa carrière sportive.
Toutefois, elle reste consciente que le chemin vers l'acceptation n'a pas été sans obstacles. La pression médiatique et les attentes élevées après sa finale perdue à Wimbledon en 2014 ont créé un tourbillon qui a été difficile à gérer.
«Il n’y a pas de recette parfaite sur la manière de gérer un changement significatif dans votre vie comme ce que j’ai vécu en 2014. Il n’y a aucun moyen de se préparer à cela ni pour moi ni pour les gens près de moi»
En regardant en arrière, Bouchard a exprimé des regrets concernant certaines décisions prises durant sa carrière. Elle a notamment mentionné son souhait d'avoir maintenu une plus grande stabilité au sein de son équipe, en particulier avec son entraîneur de l'époque, Nick Saviano.
"Évidemment, en regardant en arrière, j’ai quelques regrets. Je n’aurais pas cessé de travailler avec mon entraîneur de l’époque (Nick Saviano)."
"Si c’était à refaire, j’aurais conservé ses services pour plus de stabilité, surtout que j’en vivais déjà beaucoup. Pourquoi changer une personne tellement importante de mon équipe? Il était un excellent instructeur et aurait continué de m’aider à progresser," a-t-elle avoué.
Rappelons que Saviano avait déclaré que Bouchard ne prenait pas assez soin de sa carrière sportive et qu'elle était distraite pour tout...sauf le tennis...
Aujourd'hui, Eugénie Bouchard aspire à un avenir où les critiques ne dictent plus sa perception d'elle-même.
"Je n’aurais pas pris les commentaires personnellement en laissant ma tête envahie par la haine. Le lavage de cerveau fonctionne et si vous commencez à entendre sans cesse des propos négatifs à votre sujet, ça devient difficile de ne pas y croire," a-t-elle souligné.
"J’aurais aimé revenir en arrière afin que cela ne réduise pas ma confiance, car ç’a touché ma perception de moi-même et même mon jeu.»
Elle souhaite pouvoir revenir en arrière pour éviter que cette négativité n'affecte sa confiance en elle, impactant ainsi son jeu.
Bouchard continue de se battre pour retrouver sa place dans la popularité sportive, mais le "pickleball" ne va jamais lui redonner ses lettres de noblesse.
Elle est mieux d'emmbrasser les opportunités qui se présentent en dehors des courts. Elle voulait être une top modèle. Mais voilà l'erreur de Bouchard.
Quand elle jouait au tennis, elle voulait être mannequin. Et maintenant que sa carrière au tennis est terminée, elle ne peut plus être mannequin, car 30 ans est beaucoup trop vieux pour ce métier.
Elle reste toutefous un exemple de résilience, car on ne peut imaginer toute la haine d'autrui qu'elle a dû gérer.
Naviguer entre les défis d'une carrière sportive de haut niveau et les attentes d'une société de plus en plus exigeante doit être horrible par moment.
Espérons qu'elle retrouve la paix d'esprit. Nos pensées sont avec elle.