Euphorie chez les partisans du Canadien: Lane Hutson fait sauter la banque

Euphorie chez les partisans du Canadien: Lane Hutson fait sauter la banque

Par Nicolas Pérusse le 2025-09-27

Chaque présence de Lane Hutson ce soir contre les Maple Leafs est un message envoyé à la direction du Canadien.

Pas un geste, pas une montée qui ne résonne pas jusque dans la salle des négociations. Le message est clair : Hutson n’est pas seulement le meilleur défenseur du CH… il est le meilleur joueur de l’organisation.

À Toronto, il est partout. Il prend la rondelle, il dicte le tempo, il fait lever les partisans. Il joue comme un vétéran de dix ans. Et dans un simple match préparatoire, il rappelle à tout le monde que la fameuse guigne de la deuxième année n’existe pas pour lui.

Hutson n’a jamais ralenti. Au contraire, il accélère. Ce soir, il prouve que non seulement il appartient à l’élite de la LNH, mais qu’il doit être payé comme tel.

Le bras de fer entre Coffey et Kent Hughes prend soudain une autre dimension. Parce qu’il ne s’agit plus seulement de négocier sur des projections ou des comparatifs de marché. Hutson est en train de forcer la main à son propre DG en direct, sur la glace.

Chaque relance tue l’argumentaire de Hughes. Chaque jeu de puissance démontre qu’il n’est pas dans la même catégorie que les autres.

Et pourtant, à la table des négociations, Hughes refuse de bouger. Le DG manipule, comme à son habitude.

Cet été, il a mis une seule offre sur la table : 8,5 millions par saison, pour huit ans. Rien d’autre. Pas de contre-offre, pas de marge de manœuvre. Juste un « prends ou laisse ». Coffey a dit non. Immédiatement.

Et ce soir, la performance de son client rend ce refus encore plus justifié.

Parce qu’il suffit de regarder le marché. Noah Dobson, 9,5 millions. Jakob Chychrun, 9 millions. Jake Sanderson et Brock Faber, tous deux au-dessus de 8,5. Et voilà Hutson, 21 ans, 66 points à sa saison recrue, un trophée Calder dans la poche, en train de dominer à Toronto.

Comment accepter moins que 10 millions? Ce n’est plus une question de logique. C’est une question de respect.

C’est ce respect que Coffey réclame. C’est ce respect que Hughes refuse de donner. Hughes veut imposer son modèle : huit ans, pas un de moins.

Tout le monde à rabais. Suzuki, Caufield, Slafkovsky, tous signés sous 8 millions. Ajouter Hutson à 8,5, ce serait le coup parfait.

Mais Coffey ne mord pas à l’hameçon. Il sait que le plafond salarial explose. Il sait qu’à 113 ou 120 millions dans trois ans, Hutson pourrait valoir 12 millions par saison. Alors il refuse d’attacher son client à rabais.

Ce soir, dans le vestiaire, l’ambiance est à l’euphorie. Mais en coulisse, c’est la guerre froide. Hughes a déjà utilisé ses tours de passe-passe.

Il a convaincu Montembeault de signer pour 3,15 millions, alors que des modèles le plaçaient près de 9 millions. Il a forcé Caufield à rester sous Suzuki. Il a tordu le bras de plusieurs agents, encore et encore. Mais là, il s’attaque à un autre calibre.

Hutson n’est pas un joueur complémentaire. Il est en train de devenir le visage du Canadien. Et ça, Coffey le sait.

Ajoutez à ça la bombe Kaprizov. Le Russe a refusé 128 millions sur huit ans. Seize millions par saison… rejetés. Un message clair : les superstars ne veulent plus se faire verrouiller à rabais. Elles veulent contrôler leur destin.

Coffey s’en frotte les mains. Parce que si Kaprizov dit non à 128 millions, comment Hutson pourrait-il dire oui à 68 millions?

Le contraste est cruel. À Calgary, Dustin Wolf, finaliste au Calder, vient de signer pour 7,5 millions sur sept ans. Les Flames l’ont célébré comme un héros. À Montréal, Hutson veut rester, il le dit, il le montre… mais on lui offre une bouchée de pain en comparaison. Le message est désastreux.

Et pendant que les chiffres s’entrechoquent, un autre facteur sème la tempête : la famille. Le père de Lane, Rob Hutson, a parlé de ses fils comme de futurs joueurs canadiens… mais pas seulement du Canadien de Montréal. Il a évoqué l’unifolié. Des propos qui ont irrité USA Hockey, fâché Bill Guerin, et jeté un froid avec le CH.

Coffey a tenté d’éteindre l’incendie, accusant les médias d’avoir déformé ses mots. Mais le mal est fait. Renaud Lavoie est allé jusqu’à comparer Rob Hutson au père de Galchenyuk. Un spectre qui fait peur. Parce qu’un joueur peut toujours se défendre. Mais quand le clan autour devient source de distraction, la pression devient insoutenable.

C’est ça le drame. Hutson ne demande rien. Il veut jouer. Il veut aider le Canadien à gagner. Mais il est pris en otage dans un bras de fer où chaque présence sur la glace devient un levier. Ce soir, il joue un match de star à Toronto, et tout ce que ça fait… c’est gonfler encore plus une bombe qui menace d’exploser.

Parce que si Hughes refuse d’aller à 10 millions, Coffey peut très bien exiger un contrat court. Trois ans. Un passage éclair. Et ensuite, la fortune ailleurs.

Hutson pourrait faire comme Matthews, comme Kaprizov : parier sur lui-même, garder sa liberté, et revenir à la charge quand le plafond aura explosé. Et là, il n’y aurait plus de limites.

C’est simple : soit Montréal paie, soit Montréal risque de tout perdre. On parle du défenseur le plus excitant que cette organisation a vu depuis des décennies. On parle d’un joueur générationnel, capable de changer la destinée d’un club.

On parle d’un talent qui, à 21 ans, joue déjà comme un vétéran étoile.

Ce soir, contre Toronto, Lane Hutson a envoyé son message. Il n’est pas un espoir. Il n’est pas une promesse. Il est le meilleur joueur du Canadien. Et il doit être payé comme tel.

Kent Hughes peut bien résister. Il peut bien croire qu’il gagnera encore ce bras de fer. Mais la glace ne ment pas.

Et à chaque présence, Hutson fait monter la facture.

Le CH va probablement gagner ce match à Toronto… mais dans la vraie bataille, c’est Hutson qui est en train de triompher.

Et son prix grimpe. Minute après minute. Présence après présence. Soir après soir.