Depuis l’arrivée du duo Kent Hughes-Jeff Gorton, le Canadien de Montréal a complètement changé de visage.
L’équipe n’est plus seulement une franchise en reconstruction : elle est devenue un laboratoire économique, un test grandeur nature sur la manière de gérer des vedettes en devenir dans une ère de plafond salarial explosif.
Mais derrière l’image souriante d’un vestiaire uni, derrière les photos de Slafkovsky, Caufield et Hutson riant ensemble dans les corridors du Centre Bell, se cache une vérité brutale. Une vérité qui fait mal.
Lane Hutson est en train de devenir le point focal d’une pression humaine insoutenable.
Car ce n’est pas seulement Kent Hughes et son équipe qui veulent le convaincre de signer un contrat « raisonnable ». Ce sont ses frères d’armes.
Ce sont Juraj Slafkovsky et Cole Caufield, deux joueurs qui, pour le bien du Canadien, ont déjà accepté de se lier à long terme à rabais. Et aujourd’hui, leur choix retombe sur Hutson comme une enclume.
Caufield aurait pu signer pour 9 ou 9,5 millions. Slafkovsky aurait pu viser le même montant. Mais tous les deux ont dit non. Tous les deux ont choisi la loyauté.
Une facture salée pour les deux vedettes.
Cole Caufield : 8 ans, 7,85 M$.
Juraj Slafkovsky : 8 ans, 7,6 M$.
Ces deux contrats sont déjà considérés comme des vols de banque par les dirigeants de la LNH. Hughes a réussi ce que bien des DG rêvent d’accomplir : verrouiller deux piliers offensifs pour des montants qui, dans deux ou trois ans, paraîtront ridicules.
Mais attention : cette loyauté a un prix. Car quand Caufield a dit publiquement qu’il ne voulait pas gagner plus que son capitaine Nick Suzuki, il a placé une croix invisible sur les épaules de ses coéquipiers.
Slafkovsky a suivi, convaincu qu’il fallait préserver l’équilibre de la chambre.
Et maintenant, toute cette « belle chimie » se transforme en pression silencieuse pour Lane Hutson.
Tout allait bien. Le plan de Hughes était simple : personne ne dépasse Suzuki, tout le monde se cale dans une échelle salariale claire et nette.
Puis est arrivé Noah Dobson.
Acquis des Islanders, Dobson a signé pour 8 ans et 9,5 millions par saison. Une somme justifiée, diront certains : il a l’expérience, il a un statut de droitier élite, il est respecté dans toute la ligue. Mais pour Hutson, ça change tout.
Dobson n’a pas grandi dans le vestiaire du Canadien. Il n’a pas partagé la reconstruction, ni les défaites, ni les moments difficiles. Lui, il est arrivé avec un contrat « marché libre », négocié de l’extérieur.
Résultat ? Il a « fait péter la banque ».
Et maintenant, comment convaincre Hutson d’accepter moins ? Comment lui dire que Suzuki, Caufield et Slafkovsky ont sacrifié leurs millions… alors que Dobson, lui, a eu le droit de remplir ses poches ?
Si Hutson était seul à la table, il accepterait peut-être. Il l’a dit lui-même : il aime Montréal, il aime le vestiaire, il aime la ville. Il ne joue pas pour l’argent, il joue pour le hockey.
Mais voilà, il n’est pas seul. Derrière lui, il y a Sean Coffey. Et Coffey, lui, ne veut rien savoir de la loyauté. Il veut les dollars, tous les dollars.
Dans ses yeux, Dobson est une référence. Pas une exception, une référence. Son message est simple :
« Mon client est plus jeune, plus excitant, plus productif. Si Dobson vaut 9,5, Hutson vaut au moins 10. »
Et tant pis si Caufield et Slafkovsky grincent des dents. Tant pis si Suzuki doit se demander pourquoi il est relégué au troisième rang salarial. Coffey veut son coup de circuit.
Et c’est ici que le drame prend toute son ampleur. Car la pression n’est pas seulement financière. Elle est humaine.
Imaginez Hutson, assis dans la chambre, entouré de Suzuki, Caufield et Slafkovsky. Ces gars ont accepté moins, pour l’équipe, pour l’équilibre, pour gagner. Et lui, on lui demande de faire la même chose.
Sauf que dans son oreille, son agent souffle l’inverse :
« Tu dois battre Dobson. Tu dois écrire l’histoire. Tu dois devenir le premier défenseur du CH à 10 millions. »
C’est une guerre intérieure. Hutson est pris entre l’amitié et l’ambition, entre la loyauté et l’avenir, entre le vestiaire et l’agent. Et cette guerre, qu’il le veuille ou non, affecte déjà la dynamique du Canadien.
Le vrai danger, c’est la hiérarchie. Hughes l’a dit et répété : il ne veut pas d’un vestiaire déséquilibré, où certains regardent de travers ceux qui gagnent trop.
Mais si Hutson touche plus que Dobson, et surtout plus que Caufield et Slafkovsky, alors le ver est dans la pomme. Les sourires resteront pour les caméras, mais en coulisses, les comparaisons seront inévitables.
Caufield : 7,85 M$.
Slafkovsky : 7,6 M$.
Hutson : 9,5 M$ ? 10 M$ ?
C’est un gouffre. Un gouffre qui peut diviser une chambre, aussi solide soit-elle.
Ce qui rend tout ça encore plus explosif, c’est le timing. Parce qu’on le sait : dès le 1er juillet 2026, il ne sera plus possible de signer un contrat de huit ans. Ce sera sept ans maximum.
Hughes le sait. Coffey le sait. Hutson le sait.
Et c’est pour ça que chaque jour de silence, chaque négociation rompue, ajoute une couche de pression. La bombe Dobson a déjà fait mal. Mais si en plus Hutson n’est pas signé à temps, le Canadien risque de perdre une année de contrôle.
Un désastre.
Lane Hutson est peut-être le défenseur le plus électrisant que Montréal ait vu depuis P.K. Subban. Certains disent même, comme Serge Savard, qu’il est le plus grand talent depuis Guy Lafleur.
Mais derrière le génie, il y a l’homme. Et cet homme porte aujourd’hui une pression humaine énorme. Pas seulement celle de la ville, pas seulement celle des médias. Mais celle de ses propres coéquipiers.
Slafkovsky et Caufield ont sacrifié leurs millions pour l’équipe. Hutson, lui, doit maintenant choisir : suivre le chemin de ses frères d’armes… ou céder aux dollars que Sean Coffey lui promet.
Et ce choix, il n’est pas seulement financier. Il est existentiel. Car il définira l’avenir du Canadien. Une équipe unie avec moins d'argent dans les poches… ou une équipe fracturée au nom des millions de dollars...