Fermeture de TVA Sports: Renaud Lavoie monte au front

Fermeture de TVA Sports: Renaud Lavoie monte au front

Par David Garel le 2024-12-27

Ce matin, sur les ondes de BPM Sports, Renaud Lavoie est intervenu pour aborder les rumeurs persistantes sur l’avenir incertain de la chaîne sportive.

Alors que plusieurs spéculations circulent sur une possible fermeture de TVA Sports après la fin de son contrat de diffusion exclusif avec la LNH en 2026, Lavoie a tenu à rassurer – ou du moins à tenter de le faire.

Mais à écouter ses propos, il semble que la chaîne devra se contenter des miettes.

Lavoie a déclaré que TVA Sports ne disparaîtra pas, mais son rôle dans la diffusion des matchs de la LNH pourrait être drastiquement réduit.

Selon lui, la chaîne conservera quelques matchs du Canadien de Montréal et de la LNH, mais la fin des exclusivités semble inévitable.

« On s’attend à ce que TSN en ramasse un peu, que RDS en ramasse un peu, TVA Sports même chose aussi, Sportsnet », a expliqué Lavoie, évoquant un modèle où les droits de diffusion seront partagés entre plusieurs réseaux.

Si ces déclarations visent à rassurer, elles révèlent une réalité plus sombre : TVA Sports, déjà en grande difficulté financière avec des pertes colossales, pourrait voir son rôle marginalisé dans le paysage médiatique sportif québécois.

L’avenir de TVA Sports est intimement lié aux négociations pour les droits nationaux de la LNH au Canada, qui débuteront bientôt en vue de l’échéance de 2026.

Lavoie a souligné que le modèle actuel, où un seul réseau détient les droits exclusifs, pourrait disparaître, ouvrant la porte à une répartition plus équitable entre les chaînes.

Cependant, cette fragmentation pourrait compliquer la vie des amateurs de hockey. À combien de plateformes faudra-t-il s’abonner pour suivre les 82 matchs du Canadien et les séries éliminatoires ?

Amazon, Netflix, et Apple TV figurent parmi les nouveaux joueurs potentiels, ce qui pourrait bouleverser les habitudes d’écoute des fans.

En plus de la redistribution des droits de diffusion entre les réseaux traditionnels, l’arrivée en force du streaming dans l’écosystème de la LNH promet de transformer profondément les habitudes de consommation des amateurs de hockey.

Renaud Lavoie a lui-même évoqué cette évolution majeure.

Cette mutation vers le numérique n’est pas anodine. Alors que les réseaux traditionnels comme TVA Sports, RDS, TSN et Sportsnet luttent pour maintenir leur audience et rentabiliser des droits de diffusion exorbitants, les plateformes de streaming disposent d’énormes ressources financières et d’une capacité à atteindre des publics diversifiés, bien au-delà des frontières géographiques.

La fin des exclusivités et l’entrée des géants du numérique posent une question cruciale : à combien de plateformes faudra-t-il s’abonner pour suivre une saison complète du Canadien de Montréal ?

Si le modèle actuel permet encore de centraliser l’écoute via un ou deux abonnements, l’avenir pourrait forcer les amateurs de hockey à jongler entre plusieurs services.

Imaginez devoir naviguer entre Prime Vidéo, RDS, TSN, Apple TV et TVA Sports pour suivre les 82 matchs de la saison régulière et les séries éliminatoires.

Pour les fans, ce cauchemar pourrait signifier des coûts supplémentaires et une complexité accrue, surtout pour les francophones qui devront vérifier si le contenu en français est inclus dans chaque forfait.

Dans ce contexte, TVA Sports risque de se retrouver davantage marginalisée. Déjà affaiblie par des cotes d’écoute en chute libre et des pertes financières sans fin, la chaîne pourrait peiner à s’adapter à cette nouvelle réalité.

Contrairement aux plateformes numériques, qui peuvent aisément absorber les coûts initiaux grâce à des modèles d’affaires diversifiés, TVA Sports dépend presque exclusivement des revenus publicitaires et des abonnements, deux sources en déclin.

Renaud Lavoie a laissé entendre que TVA Sports pourrait conserver quelques matchs de la LNH, mais le partage des droits entre plusieurs acteurs affaiblira inévitablement son positionnement.

La chaîne, qui misait autrefois sur des exclusivités pour attirer un public fidèle, devra se contenter d’un rôle secondaire, à la merci des géants du numérique et de ses concurrents traditionnels.

Pour les amateurs de hockey québécois, l’avenir pourrait être plus diversifié, mais à quel prix ? Entre l’éclatement des droits, la multiplication des abonnements, et l’incertitude économique des chaînes francophones, la seule certitude est que l’ère du monopole médiatique appartient définitivement au passé.

TVA Sports, autrefois ambitieuse, pourrait bien n’en récolter que les miettes.

Alors que la LNH envisage une expansion à 34 équipes, avec des candidats comme Houston et Atlanta, le Québec semble encore une fois écarté des plans.

Bien que Québec soit populaire auprès des joueurs, la ville n’a pas l’attractivité financière et stratégique de ses rivales américaines.

Cette situation illustre l’isolement croissant du marché québécois, où les médias francophones peinent à rivaliser avec leurs homologues anglophones.

Une très mauvaise nouvelle pour TVA Sports, alors que les Nordiques étaient leur dernier espoir.

La chronique de Lavoie laisse entrevoir un futur où TVA Sports pourrait se retrouver avec une poignée de matchs de la LNH, loin de l’époque où la chaîne était un joueur clé.

Si cette perspective se confirme, cela pourrait sceller le sort de TVA Sports, déjà accablée par des pertes cumulées de près de 300 millions de dollars depuis sa création.

En dépit des efforts de Lavoie pour maintenir un discours optimiste, le contraste avec les ressources infinies et les ambitions de ses concurrents, comme TSN et Sportsnet, est flagrant.

TVA Sports semble condamnée à jouer les seconds rôles, avec des miettes qui ne suffiront probablement pas à inverser la tendance.

Cette situation pose une question troublante : comment TVA Sports, qui peine à survivre financièrement, peut-elle justifier des dépenses somptuaires pour loger ses journalistes dans des hôtels 5 étoiles à proximité des arénas ?

Cette stratégie, bien qu’elle renforce l’image de prestige de la chaîne, contraste brutalement avec la réalité économique d’une entreprise au bord du gouffre.

Pendant que La Presse contrôle ses dépenses en logeant ses journalistes dans des établissements modestes, TVA Sports persiste à vivre au-dessus de ses moyens.

Cette gestion contradictoire reflète l’incapacité de Québecor à adapter son modèle d’affaires à une réalité médiatique en pleine mutation.

Renaud Lavoie a peut-être voulu calmer les eaux ce matin, mais ses propos laissent transparaître une vérité difficile à ignorer : TVA Sports est en sursis.

Et à moins d’un miracle dans les négociations des droits de diffusion ou d’une restructuration drastique, la chaîne pourrait bientôt se retrouver reléguée à un rôle anecdotique, si elle survit tout simplement.