Fin brutale : Joshua Roy trahi par Kent Hughes et Martin St-Louis

Fin brutale : Joshua Roy trahi par Kent Hughes et Martin St-Louis

Par André Soueidan le 2025-09-30

Joshua Roy avait tout fait. Couru plus vite, travaillé plus fort, maigri, grandi... 

Il s’était convaincu qu’il serait enfin dans la photo officielle d’octobre.

Mais à Montréal, la photo est déjà pleine.

Et cette semaine, c’est comme si on lui avait arraché son chandail avant même qu’il l’enfile.

On ne lui a pas donné la chance de respirer l’air du vestiaire du Canadien plus longtemps que nécessaire.

Deux semaines de camp, quelques présences effacées, et voilà : retour à Laval, sans cérémonie, sans applaudissements.

Le Québécois qui devait rallumer la flamme se retrouve éteint par ceux qui prétendaient le protéger. La fin est brutale, crue, et pour Joshua Roy, elle sonne comme une condamnation.

Ce qui rend la trahison encore plus cruelle, c’est que Joshua Roy a fait tout ce qu’on lui a demandé.

L’été dernier, il a suivi le plan à la lettre : programme de conditionnement intensif, perte de poids, gain en rapidité.

Lui-même le disait aux caméras de TVA Sports : « C’est le plus en forme que j’ai été de toute ma vie. Je vais être beaucoup plus rapide. Ça va changer ma game. »

Tout le monde y a cru. Tout le monde pensait qu’enfin, un Québécois formé ici allait s’imposer dans le top 9 du Canadien. Mais au moment de vérité, St-Louis a tourné le dos.

Les chiffres sont impitoyables. Roy a été testé, placé en situation d’avantage numérique, inséré avec de bons coéquipiers. Et pourtant, il n’a pas saisi ses opportunités.

Il a joué 17 minutes contre les Leafs jeudi dernier, a terminé blanchi, incapable de générer de l’offensive malgré les supériorités numériques.

Le couperet est tombé samedi soir : direction Laval, dans le même lot que Sean Farrell, Filip Mesar, Jacob Fowler et compagnie.

La même formule creuse, les mêmes phrases recyclées :

« Il doit continuer à travailler fort, à bâtir sur ses forces, et voir ce qui se produira. »

En d’autres mots : son avenir n’est plus à Montréal.

Parce que la vérité, c’est qu’il n’y a plus de place pour lui.

Ivan Demidov a débarqué comme un bulldozer et a pris la place qu’on croyait réservée à Roy.

Zachary Bolduc est arrivé avec la rage d’un gars de Québec qui veut prouver qu’il appartient à la LNH, et lui aussi passe devant.

Joe Veleno, signé discrètement par Kent Hughes, vient chambouler la hiérarchie : il gagne 69 % de ses mises au jeu, il se montre fiable, et surtout, il a la confiance de son entraineur.

Même Samuel Blais, avec ses coups d’épaule et son expérience, trouve une chaise. Et Joshua Roy, lui, se retrouve en bas de la pile, coincé entre un rôle trop petit pour sa vision de lui-même et un avenir trop bouché pour être réaliste.

Et c’est là que le constat prend tout son sens : Joshua Roy n’a jamais été le projet de Kent Hughes et Jeff Gorton.

C’est Marc Bergevin qui l’avait repêché en 2021, au 121ᵉ rang.

Une trouvaille de l’ancienne direction, un pari de cinquième ronde qui ne faisait pas partie du plan initial de la nouvelle garde.

Depuis le jour un, Roy ne portait pas l’étiquette de “leur gars”.

Il héritait plutôt du statut fragile de joueur hérité, toléré, mais jamais adopté.

Et dans une organisation où l’on veut façonner son propre noyau, ce détail pèse lourd.

Le constat est brutal : à 22 ans, Roy est déjà dépassé par la vague.

Et ce n’est pas parce qu’il est mauvais joueur.

Ses statistiques dans la Ligue américaine ne sont pas honteuses : 35 points en 47 matchs l’an dernier avec Laval.

Mais dans l’équation de Kent Hughes, ça ne suffit pas.

Roy n’a jamais eu le profil qu’on cherche pour le top 6 : il est moyen partout, explosif nulle part.

Dans une équipe qui mise sur des piliers offensifs jeunes et dynamiques ... Suzuki, Caufield, Slafkovsky, Demidov, Bolduc ... il devient invisible.

Le plus cruel, c’est l’effet domino. Chaque fois que le CH ajoute une pièce à son échiquier, Roy recule d’un pas.

Demidov arrive? Roy recule.

Veleno signe? Roy recule.

Blais débarque? Roy recule.

Et quand Kent Hughes dit aux médias qu’il ne faut pas paniquer, que Laval sera un tremplin pour ces jeunes, c’est une politesse.

Tout le monde sait qu’à 22 ans, un espoir offensif qui ne fait pas le saut est condamné à devenir un pion de transaction.

Car c’est là que ça mène. Joshua Roy est désormais un throw-in en puissance.

Le genre de joueur que tu ajoutes dans une transaction pour faire passer la pilule.

Un nom qui rassure les partisans de l’autre équipe : « Hey, on a quand même eu Joshua Roy dans l’échange. »

Mais jamais la pièce centrale. Plus le temps passe, plus il devient une monnaie d’échange mineure, une simple carte de plus dans le paquet que Kent Hughes sortira d’ici la date limite pour aller chercher du renfort.

Et c’est là que la trahison prend tout son sens.

Parce qu’au printemps dernier, on croyait qu’il allait s’installer à Montréal. On le voyait déjà dans un rôle secondaire, entouré de Dach et Demidov.

On imaginait une histoire romantique : le petit gars de Saint-Georges-de-Beauce qui s’impose dans le grand club.

Mais Hughes et St-Louis ont refermé le livre avant même qu’il commence.

Martin St-Louis a beau répéter qu’il « est fier des gars », qu’il « voit de l’urgence et de l’effort », les actions parlent plus fort que les mots.

Quand il fait confiance à Oliver Kapanen, 22 ans lui aussi, mais qui a déjà l’air d’un joueur complet, il confirme que Roy n’est pas dans ses plans.

Et pour Kent Hughes, c’est un calcul froid.

Il sait que la valeur de Roy ne montera pas.

Il sait que Laval peut le garder en forme, mais qu’il ne deviendra jamais le joueur explosif qu’on avait vendu.

Alors il attend. Il attend la bonne transaction, le moment où un autre DG cherchera un espoir « qui a juste besoin d’un nouveau départ ».

Ce jour-là, Joshua Roy sera inséré dans le deal, et Montréal tournera la page sans jamais verser une larme.

Ce qui rend l’histoire encore plus amère, c’est qu’elle est devenue un classique au Canadien.

On en a vu passer des projets à la Roy...

Des noms qui excitent les amateurs à leur repêchage, mais qui s’éteignent dans l’ombre du Centre Bell.

Pendant ce temps, les vrais piliers émergent ailleurs : un Demidov en Russie, un Zharovsky dans la KHL, un Michael Hage qui se prépare déjà à débarquer.

La nouvelle vague arrive, et elle n’a pas besoin de Joshua Roy.

Alors oui, c’est une fin brutale. Joshua Roy ne sera jamais ce Québécois chéri qui sauve la patrie.

Pas à Montréal. Peut-être ailleurs, si une équipe lui donne un rôle taillé sur mesure. Mais ici, sa fenêtre est fermée. La direction lui a montré la porte avec un sourire poli.

Et les partisans, eux, devront se faire à l’idée qu’une autre histoire romantique a été avortée avant même de commencer.

Parce qu’au hockey, comme dans la vie, il y a ceux qu’on propulse et ceux qu’on trahit.

Joshua Roy, lui, vient de découvrir de quel côté il se trouvait.

Misère...