On vit une époque surréaliste où le hockey se retrouve, malgré lui, au cœur d’une tempête politique qui dépasse largement le cadre du sport.
Le Centre Bell, théâtre habituel des exploits (et des déceptions) du Canadien de Montréal, est maintenant devenu l’épicentre d’un conflit idéologique, attisé par un certain Donald Trump.
Depuis son retour au pouvoir, le président américain multiplie les provocations contre le Canada, menaçant d’imposer des tarifs punitifs et flirtant avec l’idée absurde d’annexer le pays comme un 51e État. Rien de moins.
Dans ce climat tendu, l’hymne national américain résonne dans les amphithéâtres canadiens comme une mèche prête à s’enflammer.
Les huées n’ont pas tardé à se faire entendre lors des matchs du Tournoi des Quatre Nations, à Montréal, où les partisans du Canada ont laissé parler leur frustration.
Un geste qui a suscité la colère de plusieurs joueurs américains, dont Matthew Tkachuk, qui n’a pas hésité à a exprimé son mécontentement face à ces huées en déclarant :
« Je n’ai pas aimé ça, et c’est tout ce que j’ai à dire. »
D’un côté, certains considèrent ces huées comme une expression légitime de mécontentement. Après tout, quand ton pays se fait ouvertement menacer par un voisin avec qui il partage une longue histoire d’alliance, il est difficile de rester silencieux.
Le hockey, sport profondément ancré dans l’identité canadienne, devient alors un exutoire, un moyen pour les partisans d’envoyer un message clair : assez, c’est assez.
Si Trump veut jouer à la provocation, il ne faut pas s’étonner que la foule réponde avec la seule arme à sa disposition, sa voix.
Mais d’un autre côté, il y a la question du respect. Geoff Molson, en tant que propriétaire du Canadien et hôte du Tournoi des Quatre Nations, se retrouve dans une situation délicate. à
En bon diplomate du sport, il doit s’assurer que son organisation ne se retrouve pas coincée dans un conflit politique qui dépasse largement son champ d’action.
Car la LNH est, faut-il le rappeler, une ligue américaine, et le CH, bien qu’icône québécoise, fait partie intégrante de cette machine nord-américaine.
Molson est donc pris entre l’arbre et l’écorce. D’un côté, il doit préserver les intérêts économiques du Canadien et éviter d’attirer la colère des puissants dirigeants de la ligue.
De l’autre, il ne peut ignorer la voix de ses partisans, qui sont le cœur et l’âme de l’équipe. Et là où ça devient encore plus intéressant, c’est que la situation actuelle soulève une question bien plus vaste : pourquoi continuer à jouer les hymnes nationaux avant les matchs?
L’origine de cette tradition remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque les hymnes étaient joués pour honorer les soldats tombés au combat.
Mais dans un contexte où les tensions politiques s’invitent de plus en plus dans les arénas, ne serait-il pas temps de revoir cette coutume?
Après tout, un match de hockey devrait être un moment de divertissement, pas une plateforme de revendications politiques.
Geoff Molson pourrait être celui qui amorce cette réflexion et propose à la LNH de mettre fin à cette pratique, avant que la situation ne dégénère davantage.
Ce ne serait pas une décision facile à prendre, car toucher aux traditions, surtout dans une ligue aussi conservatrice que la LNH, c’est jouer avec le feu.
Mais en même temps, est-ce vraiment sain de continuer à imposer ces symboles nationaux dans un environnement où la polarisation est à son comble?
Si le but est d’éviter que le hockey ne devienne un champ de bataille politique, alors il faudrait peut-être repenser certaines pratiques qui n’ont plus leur place dans le sport moderne.
Ce débat ne fait que commencer, et il est clair que la pression sur Geoff Molson ne fera qu’augmenter.
En attendant, les huées risquent de continuer, les déclarations enflammées de Trump ne cesseront pas, et la question de la place du politique dans le sport restera plus pertinente que jamais.
Ce samedi, le 15 février, aura lieu le match le plus attendu du Tournoi des Quatre Nations : États-Unis contre Canada, au Centre Bell.
Si l’intensité promet d’être à son comble sur la glace, c’est surtout en dehors que l’ambiance risque d’être électrique.
Après les huées de jeudi soir contre l’hymne américain lors du match opposant les États-Unis à la Finlande, il ne fait aucun doute que les partisans montréalais vont s’en donner à cœur joie encore une fois.
Un malaise? Un statement? Peu importe l’angle sous lequel on veut le voir, ce sera un moment qui fera parler.
Et pendant ce temps, Geoff Molson, lui, devra encore une fois jongler avec la tempête, pris entre la politique, l’éthique et le pur chaos du Centre Bell.
Misère ...