En prenant les rênes du Canadien en novembre 2021, Kent Hughes et Jeff Gorton ont promis un renouveau, un changement radical, une reconstruction.
Ce qu’ils ont livré, c’est une série de « grosses transactions » qui, lentement mais sûrement, ont complètement changé le visage de l’équipe.
Aujourd’hui, alors que le Canadien commence enfin à montrer des signes de vie dans une saison encore pleine de promesses, on peut affirmer sans détour : Hughes et Gorton ont ébranlé le statu quo.
Prenons Kirby Dach. Oui, il connaît des hauts et des bas.
Oui, il commet encore des erreurs coûteuses en sortie de zone qui donnent des maux de tête aux entraîneurs.
Mais on ne peut ignorer le fait qu’il progresse. Lentement mais sûrement, Dach montre des flashs du joueur qu’Hughes et Gorton voyaient lorsqu’ils ont sacrifié un choix de premier tour pour l’amener à Montréal.
Il ne sera jamais parfait, mais il s’inscrit dans une dynamique où le mot d’ordre est patience.
Depuis le retour de Patrik Laine, Dach semble retrouver un équilibre. Il est encore loin d’être la pierre angulaire qu’on espère, mais les signaux sont positifs.
Il commence à transformer les espoirs en une réalité, même si cette réalité est encore en développement.
Et puis, il y a Alex Newhook. Celui-là, Hughes et Gorton ont aussi payé cher pour l’obtenir, cédant leurs 31e et 37e choix à l’Avalanche pour un joueur qui peinait à se démarquer à Denver.
À son arrivée, Newhook a multiplié les performances en demi-teinte, laissant beaucoup se demander si ce pari risqué n’allait pas exploser au visage de la direction.
Mais, tout comme Dach, Newhook a récemment montré des progrès significatifs. Depuis le retour de Patrik Laine, son jeu a pris une autre dimension.
Il est plus constant, plus confiant avec la rondelle et commence à véritablement contribuer aux succès collectifs.
Newhook ne sera peut-être jamais une superstar, mais il démontre qu’il a sa place dans cette équipe en pleine progression.
Ces deux joueurs, Dach et Newhook, représentent parfaitement le risque et la récompense d’une reconstruction.
Ils sont des paris faits sur des joueurs à relancer, des projets qui, dans d’autres organisations, auraient pu continuer à végéter.
Hughes et Gorton ont vu un potentiel chez eux et ont décidé d’investir dans leur développement. Rien n’est encore garanti, mais l’alignement actuel montre que ces paris ne sont pas vains.
Le point tournant de cette saison semble toutefois coïncider avec le retour de Patrik Laine. L’ajout de Laine a fait plus que combler un besoin criant à l’avantage numérique.
Parlons de Patrik Laine, la pierre angulaire de cette transformation récente.
Quand Hughes et Gorton ont décroché le sniper finlandais, nombreux étaient ceux qui doutaient du bien-fondé de cette transaction.
Laine arrivait avec des valises bien remplies : un gros contrat, des blessures récurrentes, et une réputation d’inconstance à Columbus.
Mais à Montréal, c’est un joueur métamorphosé qui s’est présenté. Avec déjà huit buts en avantage numérique, Laine est devenu l’arme fatale du Tricolore, capable de changer le cours d’un match d’un simple lancer.
Plus important encore, sa présence a débloqué le potentiel de joueurs comme Kirby Dach et Alex Newhook, qui peinaient jusque-là à trouver une constance.
Mais ce n’est pas uniquement en attaque que Hughes et Gorton ont frappé fort.
La transaction qui a amené Alexandre Carrier à Montréal est un autre exemple de leur vision.
Carrier, avec sa solide expérience et son jeu fiable, a immédiatement stabilisé une défense souvent chaotique.
Justin Barron, envoyé à Nashville dans cet échange, n’allait jamais combler ce besoin de stabilité à court terme.
Carrier est tout simplement ce dont le Tricolore avait besoin : un défenseur capable de calmer le jeu, de supporter les jeunes comme Kaiden Guhle, et de jouer des minutes difficiles contre les meilleurs trios adverses.
Carrier n’est peut-être pas spectaculaire, mais il fait ce qu’on attend de lui : il rassure. Et dans une reconstruction, parfois, c’est tout ce dont une équipe a besoin.
Il serait cependant injuste de juger ces transactions isolément. Elles s’inscrivent dans un plan plus vaste qui commence à porter ses fruits.
Lane Hutson, Ivan Demidov, Juraj Slafkovsky… Les jeunes talents qui montent montrent que la direction a aussi misé juste au repêchage.
La profondeur et la compétitivité de l’équipe aujourd’hui ne sont pas le fruit du hasard : elles sont le résultat d’un travail méthodique et réfléchi.
Mais attention, rien n’est encore gagné. Cette équipe est encore jeune, inconstante et en apprentissage.
Les séries sont loin d’être une certitude. Toutefois, une chose est claire : Hughes et Gorton ne reculent devant rien pour donner un avenir à cette organisation.
Ils ont pris des risques, effectué des « grosses transactions » qui, même si elles faisaient sourciller au départ, sont en train de transformer le Canadien en une équipe compétitive et excitante.
Et si les succès récents de l’équipe font rêver, ils posent aussi une question cruciale à l’approche de la date limite des transactions.
Le statu quo, c’est terminé, mais qu’en est-il de l’avenir immédiat ?
Si le Canadien reste dans la course aux séries, faut-il vraiment envisager de se départir de joueurs comme Jake Evans, Joel Armia, David Savard ou Christian Dvorak pour accumuler encore plus de choix au repêchage ?
Ces joueurs, qui étaient vus comme des monnaies d’échange potentielles il y a quelques semaines à peine, remplissent aujourd’hui des rôles clés dans une équipe qui montre des signes de vie.
Evans connaît sa meilleure saison à ce jour, gagnant des mises au jeu cruciales et apportant de l’énergie en infériorité numérique.
Savard, quant à lui, reste un pilier défensif, capable de bloquer des tirs et d’apporter un leadership inestimable.
Alors, que faire ? Si Hughes et Gorton étaient encore dans une phase purement de reconstruction, il aurait été logique de maximiser la valeur de ces joueurs sur le marché.
Mais la dynamique a changé.
Le Canadien est maintenant dans une position où il peut raisonnablement envisager une participation aux séries, une première véritable chance depuis des années de faire revivre la fièvre des séries éliminatoires à Montréal.
Est-ce que cela vaut vraiment la peine de briser la chimie d’une équipe qui commence à croire en elle-même pour ajouter un ou deux choix de repêchage supplémentaires ?
Probablement pas. La fenêtre d’opportunité est là, et il serait sage de la saisir.
Depuis leur arrivée en novembre 2021, Hughes et Gorton ont radicalement transformé l’équipe.
Regardez simplement la différence entre la formation de 2021 et celle de 2024 : à part Suzuki, Caulfield, Gallagher, Jake Evans et Anderson, presque tous les visages ont changé.
Des grosses transactions comme Laine, Dach, Carrier et Newhook montrent que cette direction sait s’adapter aux besoins immédiats tout en gardant un œil sur l’avenir.
Et avec des jeunes talents comme Slavkovsky, Lane Hudson et Ivan Demidov qui continuent de se développer, l’avenir semble aussi prometteur que le présent.
Alors que la date limite des transactions approche, le Canadien devra décider : acheteurs ou vendeurs ?
Avec une course aux séries qui s’annonce serrée – seulement trois points derrière les Sénateurs pour une place en wildcard – le choix pourrait être plus clair qu’on ne le pense.
Oui, il reste du chemin à parcourir, et rien n’est garanti. Mais si le Canadien peut maintenir ce niveau de jeu et continuer à bâtir sur les succès récents, Hughes et Gorton pourraient bien réussir là où tant d’autres ont échoué : ramener Montréal dans l’élite de la LNH.
Et tout cela, grâce à ces fameuses grosses transactions qui, aujourd’hui, ébranlent vraiment le statu quo.
Amen