Quand tu regardes Sammy Blais ces jours-ci, c’est comme s’il portait un nouveau poids sur les épaules.
Ce n’est plus seulement l’ailier qui veut se battre pour rentrer dans l’alignement.
C’est quelqu’un qui paraîtrait avoir décidé que ce soir, ça doit compter.
Quelque chose dans son regard, dans sa posture ... une fermeté muette ... suggère que la partie n’est plus la même pour lui.
Et cette guerre personnelle qu’il mène, contre son passé, contre les regards, contre les doutes… elle promet d’être longue.
Blais n’est pas un jeune prospect.
À 29 ans, il a déjà traversé les hauts et les bas. Une saison entière dans la Ligue américaine avec Abbotsford, une quête de contrat, un retour à Montréal.
Il arrive avec une seule saison garantie face à lui. Il n’y a pas de place pour l’erreur.
Ce n’est plus simplement “démontrer ce dont je suis capable” ... comme il l’a dit à son embauche avec le CH ... mais prouver, chaque shift, que le Canadien ne s’est pas trompé en lui accordant une chance.
Dans les 48 dernières heures, l’attention médiatique autour de Blais a mis en lumière ce contexte : TVA Sports signale qu’il a “sauté sur l’occasion de jouer avec l’équipe de son enfance” sans attendre d’autres appels, une décision chargée de symbolisme pour un joueur en quête de rédemption.
Ce n’est pas qu’une question de hockey : c’est un retour, une revanche personnelle. Même le site LNH.com rapporte cette phrase lourde de sens :
« Quand l’occasion s’est présentée de signer un contrat avec les Canadiens le 1er juillet, je n’ai pas pensé à attendre d’autres appels. »
On peut ressentir que le Blais d’aujourd’hui ne veut plus qu’on l’oublie. Il veut être une présence qu’on compte. Il veut piquer. Il veut imposer.
Quand on creuse dans ses propos récents, on y décèle une détermination plus réfléchie qu’un simple désir de “faire sa place”.
Dans le passé, Blais avait admis que son retour en LAH ne fut pas facile mentalement.
« C’est dur, mais il faut aller de l’avant » avait-il dit.
Il a voulu retrouver le plaisir de jouer, l’essence du hockey sans la pression constante de “prouver que tu m’appelles?”.
En quelques années, il a appris que la survie dans ce métier ne repose pas que sur le talent, mais sur la constance, l’attitude, la dureté mentale.
Cette phrase-là —...« c’est dur, mais il faut aller de l’avant » ... elle se transforme en cri de guerre quand tu sais que devant lui, ça pourrait être sa dernière chance.
Ce que je veux dire : l’angle durable n’est pas “va-t-il marquer ou non ce soir?” mais “va-t-il se montrer ?”
Va-t-il devenir un joueur dont on ne doute plus ? Va-t-il faire ce que peu d’athlètes peuvent faire : transformer un statut de fringe, de joueur de soutien, en élément indispensable ?
Son contrat d’une saison de 775 000 $ fait aussi partie de cette tension.
Ce n’est pas un contrat long ou rassurant. C’est une audition de 82 matchs, ou moins. Chaque match, ça compte. Chaque shift pourrait peser sur son avenir. Cette tension-là, invisible, se lit dans ses yeux.
Et ça se sent aussi dans l’organisation. On rappelle que Kent Hughes, en signant Blais, disait croire “qu’il a assez de polyvalence pour jouer différents rôles pour nous” .
En d’autres mots : on l’attend. Mais on ne l’engage pas sur des promesses. Il devra mériter chacune de ses minutes.
Ajoute à ça la concurrence interne ... les jeunes qui poussent, les options offensives nombreuses ... et tu as un cocktail explosif de pression. Blais sait ça.
Il n’a pas seulement relevé le gant : il l’a mis sur le ring.
Parce que dans le regard de Sammy Blais, quelque chose a basculé. Il ne patine plus comme un joueur qui veut plaire. Il patine comme un homme qui n’a plus le choix.
Comme un joueur qui sait que le hockey ne lui doit rien, et que tout ce qu’il obtiendra, il devra l’arracher.
Il n’est pas là pour faire le spectacle. Il est là pour se battre. Pour survivre.
Et que tu le lises ce soir, demain ou dans un mois, retiens ceci : il y a des joueurs qui veulent une carrière.
Sammy Blais, lui, veut une revanche.
À suivre ...