Guy A. Lepage tombe sur la tête de Jeremy Filosa

Guy A. Lepage tombe sur la tête de Jeremy Filosa

Par David Garel le 2024-10-21

Dans un geste qui en dit long sur la dynamique toxique entre certaines figures médiatiques québécoises, Guy A. Lepage s’en est pris sans retenue à Jeremy Filosa, déjà à terre après sa suspension du 98,5 FM.

Sans raison apparente, Lepage a utilisé son influence et ses réseaux sociaux pour traiter Filosa d’« idiot du jour », ajoutant une insulte gratuite à une situation déjà difficile pour le chroniqueur sportif.

Avait-il vraiment besoin d’enfoncer un homme déjà fragilisé par une sanction publique et une controverse? Et plus encore, pourquoi un défenseur autoproclamé de l’éthique et de la civilité se comporte-t-il de cette manière?

L’ironie de l’affaire est flagrante : Guy A. Lepage a récemment dénoncé dans une entrevue accordée à La Presse les insultes gratuites et l’agressivité qui règnent sur les réseaux sociaux.

Il déplorait alors la facilité avec laquelle les utilisateurs s’attaquent aux autres en ligne, prônant un retour à une certaine décence.

Pourtant, quelques jours à peine après cette entrevue, Lepage fait exactement ce qu’il condamne, en publiant une "story Instagram" qualifiant Jeremy Filosa d’« idiot du jour ».

Cette incohérence entre son discours public et ses actions révèle un double standard évident, qui reflète l'arrogance et l'impunité dont jouissent certaines figures publiques.

Le public québécois n’a pas de poignée dans le dos. Guy A. Lepage fait partie d’un cercle fermé qui semble intouchable : un réseau bien ancré autour de Radio-Canada, le 98,5 FM et La Presse.

Cette clique de médias de gauche se montre souvent intransigeante envers ceux qui osent exprimer une opinion divergente, tout en fermant les yeux sur les écarts de conduite de ses propres membres.

Rappelons que Jeremy Filosa traverse une épreuve difficile après sa suspension par le 98,5 FM. Le chroniqueur a été retiré des ondes pour une durée indéterminée après avoir exprimé ses doutes sur le fait que l'homme avait vraiment marché sur la lune en 1969.

Cette déclaration, bien que controversée, s’inscrivait dans un contexte où Filosa a toujours été connu pour son franc-parler et son indépendance.

Il ne s’agissait pas d’une attaque malveillante, mais simplement d’un acte d’expression personnelle, que la station n’a visiblement pas toléré.

Lepage n’avait donc aucun besoin de s’en prendre publiquement à Filosa. En qualifiant le chroniqueur d’idiot, il enfonce un homme déjà en difficulté, sans raison apparente, sinon pour plaire à ceux qui se réjouissent de voir un journaliste critique être écarté.

Cette intervention gratuite illustre l’absence de solidarité entre certaines figures médiatiques et révèle une dynamique où les critiques ne circulent que dans une seule direction : les faibles sont écrasés, tandis que les puissants se protègent mutuellement.

Lepage fait partie de cette même élite médiatique qui inclut des figures influentes du 98,5 FM, comme Patrick Lagacé, Philippe Cantin et compagnie.

Ce « Country Club », dominé par quelques personnalités, exerce une influence disproportionnée sur les décisions éditoriales et les carrières médiatiques au Québec.

Lorsque Filosa a osé critiquer ouvertement la gestion du CF Montréal et poser des questions difficiles à Martin St-Louis, il s’est attiré les foudres de ses patrons à Cogeco.

Sa suspension n’est donc pas simplement le résultat d’une controverse liée à ses propos sur la lune, mais bien l’aboutissement d’un système de contrôle où ceux qui s’écartent de la ligne éditoriale officielle sont éliminés.

En choisissant de se ranger du côté de la station et de l'élite médiatique, Lepage participe à l’exclusion de Filosa. Plutôt que de dénoncer l’injustice, il se joint à la pluie des critiques pour s’assurer de rester en bons termes avec la clique dominante.

Cela montre à quel point la solidarité dans ce cercle est à sens unique : on soutient les puissants, mais on n’hésite pas à enfoncer ceux qui sont déjà affaiblis.

Nous sommes de plus en plus lassé des doubles standards

Cette attitude arrogante et méprisante de Guy A. Lepage reflète une tendance préoccupante : un fossé grandissant entre certaines figures médiatiques et le public.

Les Québécois, souvent confrontés à des doubles standards et à des discours contradictoires, commencent à se lasser de ces personnalités qui prêchent une chose en public et en font une autre en privé.

Lepage n’est pas la seule figure à agir ainsi, mais son comportement dans cette affaire montre que l’hypocrisie est bien ancrée au sein de ces réseaux d’influence.

En s’en prenant à Jeremy Filosa, Guy A. Lepage montre le vrai visage de ce que certains appellent le Country Club médiatique : une élite qui utilise sa tribune et son pouvoir pour écraser ceux qui osent sortir du rang.

Le public québécois est habitué aux excès de franc-parler de Lepage, mais cette attaque gratuite contre Filosa dépasse les bornes.

Elle démontre une fois de plus que les personnalités influentes ne sont pas soumises aux mêmes règles que le reste de la société.

Jeremy Filosa est aujourd’hui à terre, mais il a conservé son intégrité et son indépendance. Il incarne une résistance courageuse face à un système médiatique de plus en plus verrouillé.

L’attaque de Lepage n’est qu’une preuve supplémentaire que ceux qui refusent de se conformer sont impitoyablement écartés.

Si Lepage voulait prouver qu’il est fidèle aux valeurs qu’il prétend défendre, il aurait dû faire preuve de solidarité avec un collègue en difficulté, ou à tout le moins garder le silence.

Au lieu de cela, il a choisi de se ranger du côté des puissants, révélant l’hypocrisie d’un système où l’image prime sur l’éthique.

Ce double standard ne fait que renforcer le cynisme ambiant et risque de précipiter encore davantage la rupture entre le public et l’élite médiatique.

Dans un monde où l’authenticité et le courage sont de plus en plus rares, Jeremy Filosa restera sans doute dans les mémoires comme un homme qui a osé dire ce qu’il pensait, au risque de tout perdre.

Quant à Guy A. Lepage, il vient d’offrir une triste démonstration de ce que signifie vraiment « tirer sur un homme à terre ».