Ivan Demidov lance un message clair : « Je veux la première unité de powerplay »
Ce n’est peut-être que le début du camp d’entraînement, mais Ivan Demidov ne joue déjà plus dans la même ligue que les autres recrues.
Son regard, ses gestes, ses paroles après l’entraînement d’aujourd’hui ont tout dit. Le jeune prodige russe n’est pas venu à Montréal pour apprendre tranquillement ou patienter humblement dans l’ombre de Juraj Slafkovský. Il veut tout. Il veut la glace. Il veut la première vague du powerplay. Et il le fait savoir.
« Ce n’était pas fluide. C’était un peu lent. On a besoin de plus de répétitions pour que ça clique. »
Voilà ce qu’a lâché Demidov devant les médias, au sujet de l’entraînement en avantage numérique. Mais derrière ces mots, le sous-texte est clair : ce n’est pas assez bon pour moi. Le #93 russe veut être entouré des meilleurs, veut la rondelle sur sa palette dans les moments critiques, et veut évoluer avec Nick Suzuki, Lane Hutson, Cole Caufield… pas sur une deuxième unité expérimentale qui cherche encore son identité.
Aujourd’hui, Demidov a été placé sur la "deuxième unité de pratique) , avec Kirby Dach, Brendan Gallagher, Patrik Laine et Noah Dobson. Sur papier, ce n'est pas très joli. Sur la glace? C'était encore pire.
Et Demidov a levé la main publiquement pour le dire. Pas pour blâmer. Mais pour signaler à son entraîneur que lui, il voit la différence. Il sait ce que ça prend pour exécuter un jeu rapide, chirurgical, à la russe. Et ce qu’il a vu aujourd’hui, ça ne le satisfait pas.
« C’est pas coulé dans le béton. Les groupes sont séparés, donc ces deux unités-là, ils pratiquent ensemble. Ça va peut-être être tout remixé avant l’année. »
Cette déclaration de Martin St-Louis confirme qu'il n'y a aucune conclusion à faire. Reste que Demidov... veut la première unité finale...
Ce qui frappe, c’est que Demidov ne se cache pas. Il veut tout. Il veut la première unité, oui, mais plus encore, il veut jouer les deux minutes au complet, à la Ovechkin, à la Kucherov, à la Panarin. Il veut devenir le centre névralgique du jeu de puissance du Canadien.
Et il a tout ce qu’il faut pour y arriver.
Il contrôle le rythme mieux que n’importe quel jeune joueur du CH.
Il est capable de passer à travers une couverture en zone offensive comme un couteau dans le beurre.
Il possède un tir foudroyant et une vision élite.
Le Canadien n’a jamais eu un joueur comme lui depuis Kovalev. Et encore…
Martin St-Louis n’est pas sourd. Et il n’est pas fou. Il a vu ce que tout le monde a vu. Et son discours aujourd’hui laisse présager un changement de ton dans sa gestion de l’effectif.
Demidov veut être ce gars. Celui à qui on donne la "chance”. Celui qu’on garde tant que ça clique. Et clairement, il ne croit pas que ça passera par Gallagher ou Dach. Il veut monter. Et il veut monter maintenant.
Le jeune prodige russe n’a rien dit directement. Mais tout dans son attitude, dans son regard, dans ses propos mesurés mais froids, criait la même chose : il veut jouer sur la première unité d’avantage numérique avec les meilleurs joueurs. Point final.
Et il n’est pas là pour attendre que ça lui soit offert.
Mais il y a des éléments non négociables : Nick Suzuki, Cole Caufield et Lane Hutson seront sur la première vague. C’est acquis. Inutile de débattre.
Les deux derniers postes, eux, sont ouverts.
Et c’est là que la guerre commence entre Patrik Laine, Juraj Slafkovsky, Ivan Demidov, Noah Dobson (si on joue à deux défenseurs)… et même Zachary Bolduc, qui a peut-être lancé sa propre campagne aujourd’hui, avec son calme dévastateur.
« On sait qu’on peut faire mieux. On doit faire mieux. » a répété Demidov.
Traduction? « Je ne suis pas satisfait. Je ne suis pas à ma place. »
Le message, subtil, mais cinglant : je veux être avec Suzuki, Hutson et Caulfield.
Slafkovsky, lui, continue de traîner une attitude molle, un camp d’entraînement sans éclat. Rien ne justifie sa présence avec Suzuki et Caulfield. Rien, sauf l’espoir qu’il finisse par débloquer.
Zachary Bolduc est l’invité surprise dans la bataille.
Lors de son point de presse, il a calmement expliqué qu’il avait connu beaucoup de succès sur l’avantage numérique à Saint-Louis, non pas comme tireur à l’aile, mais comme “bumper” dans l’enclave.
Un rôle exigeant, mais terriblement efficace. Il a mentionné Bo Horvat comme modèle : capable de tirer sur réception dans l’enclave avec une puissance létale.
Et devinez quoi? Bolduc a le même tir, les mêmes instincts, la même intelligence. À Montréal, il y a assez de bons passeurs pour lui permettre de briller dans ce rôle.
Et sur la première unité? Ça fonctionnerait aussi.
À ce stade-ci du camp, deux places sont ouvertes sur la première unité du power play.
On a :
Ivan Demidov, le génie frustré qui veut la lumière maintenant;
Patrik Laine, l’artiste du tir foudroyant qui va bougonner si on l'envoie sur la 2e,
Juraj Slafkovsky, en danger d'être relégué;
Zachary Bolduc, le sniper québécois qui attire tous les regards;
Et en embuscade, Noah Dobson, qu’on pourrait voir en soutien à la ligne bleue avec Hutson sur une unité à deux défenseurs.
C’est une lutte sans merci. Mais Demidov a mis la table. Il ne reculera pas.
Demidov n’est pas un joueur égoïste. Il ne cherche pas à briser l’équipe. Mais il veut un traitement équitable, basé sur le talent et l’impact réel.
Et ce qu’il a vu aujourd’hui sur la glace, ça ne lui suffit pas.
Son attitude? Professionnelle, mais sans patience.
Il a bien fait comprendre que s’il n’est pas placé dans une situation qui lui permet de maximiser son talent, ce sera une perte de temps pour tout le monde.
Le message est lancé à Martin St-Louis : “Je suis ici pour être une vedette. Laissez-moi le prouver.”
Et de toute évidence, il veut le faire sur la première unité. Avec Suzuki. Avec Caulfield. Avec Hutson.
Encore une fois : ce n’est que le début du camp. Rien n’est figé. Les groupes sont séparés, les unités changent à chaque jour, et le coach l’a dit lui-même : les combinaisons vont évoluer.
Mais la tension est là.
Demidov n’est pas content. Et quand un joueur de cette trempe perd patience, c’est souvent parce qu’il est prêt à dominer.
Et il sait que pour y arriver, il doit être sur la glace avec les meilleurs.
Pas dans l’ombre. Pas sur la deuxième vague.
Sur la première. Là où il appartient.
Il y a une semaine encore, on croyait que Slafkovský était intouchable sur l’avantage numérique. Aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Et ce n’est pas seulement une question de performance. C’est une question d’attitude. D’urgence. De leadership.
Slaf s’entraîne. Il est présent. Mais il ne dégage pas la même aura que Demidov. Il ne mord pas dans la rondelle. Il ne pousse pas les autres à s’améliorer. Il subit le jeu, là où Demidov veut le créer.
Demidov ne joue pas à la nord-américaine. Il veut du mouvement, des changements de position, des passes transversales. Et il n’a pas trouvé cette complicité aujourd’hui. Il a senti qu’il était le seul à voir les choses à sa façon.
On l’attendait comme une étoile. Il débarque comme un leader.
Ivan Demidov n’est pas en train de gagner son poste. Il est en train de l’arracher à mains nues. Il parle, il agit, il pousse les autres. Et il exige le meilleur de lui-même comme de ses coéquipiers.
La première unité de powerplay est son objectif. Et s’il continue comme ça… elle sera bientôt son royaume.