Il y a des coïncidences qui ne s’inventent pas. Hier soir, dans un match de pré-saison anodin entre les Blues de St. Louis et les Blackhawks de Chicago, Logan Mailloux a décidé d’allumer une mèche qui pourrait bien brûler jusque dans le vestiaire du Canadien.
Dans une rencontre perdue 4 à 2 par les Blues, l’ancien espoir du CH n’a pas fait parler de lui pour une passe subtile en relance ni pour une lecture brillante en zone défensive. Non.
C’est ses poings qui ont fait la une. Mailloux a jeté les gants contre Colton Dach, le frère de Kirby Dach.
Oui, celui-là même. Et en un clin d’œil, c’est comme si l’écho de ce combat avait traversé les couloirs du Scotiabank Arena pour atterrir directement dans la chambre du Canadien à Brossard.
On aime ça dramatiser? Eh bien, cette fois-ci, c’est tout simplement trop facile.
Parce que Mailloux n’aurait pas pu choisir meilleur adversaire pour se mettre en évidence.
Colton Dach, colosse reconnu pour sa robustesse, avait déjà brassé la cage en s’en prenant rudement au jeune Justin Carbonneau ... lui aussi une recrue qui tente de se faire une place.
Comme si c’était écrit dans le ciel, Mailloux s’est interposé, a voulu imposer sa loi. Résultat?
Les deux se sont envoyés des coups solides, une vraie bagarre de pré-saison, celle qui fait le bonheur des partisans et des caméras.
Et par-dessus tout, le contexte donne à cette scène une dimension dramatique digne d’un soap : Logan Mailloux, celui que le Canadien a troqué pour passer à autre chose, s’en prend au frère d’un des jeunes piliers de l’équipe, Kirby Dach.
Le timing est délicieux. Parce que le vestiaire du Canadien, lui, a forcément pris connaissance de cette séquence.
Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, les vidéos font le tour du monde en quelques minutes.
Imaginez les joueurs qui ouvrent leur cellulaire après leur match, qui voient Logan Mailloux envoyer des droites à Colton Dach.
C’est impossible que ça n’ait pas circulé dans les discussions.
Est-ce qu’on en rit? Est-ce que ça pique l’orgueil? Est-ce que Kirby lui-même se dit qu’un jour, il devra répondre pour son frère?
Peu importe la réaction, ce qui est sûr, c’est que Logan Mailloux a réussi à mettre le feu à distance.
Et pour un joueur qu’on disait fragile, qui avait besoin de trouver son identité, voilà une façon claire et brutale de s’imposer.
Sur le plan du match, il faut rappeler que les Blues se sont inclinés 4 à 2.
Ce n’était pas une soirée glorieuse collectivement. Mais pour Mailloux, la fiche parle d’elle-même : 18 minutes de jeu, une bagarre, et un différentiel de -1.
Une soirée complète, où il a montré à son entraîneur qu’il pouvait produire, déranger et imposer sa présence.
C’est exactement ce que les Blues attendent de lui : qu’il cesse d’être un nom associé uniquement à la controverse, et qu’il devienne un joueur capable de s’imposer physiquement.
Et hier, face à un Dach, il a livré la marchandise.
Mais la beauté (ou l’ironie) de cette histoire, c’est l’impact symbolique.
À Montréal, on a Kirby Dach comme pièce maîtresse du futur, ce centre de 6’4 qui, lorsqu’il est en santé, peut transformer l’allure d’un alignement.
On mise sur lui, on prie pour qu’il reste debout.
Et pendant ce temps, son frère se fait ébranler par un ancien espoir du CH.
C’est comme un rappel cruel du destin : même quand tu essaies de tourner la page, les fantômes reviennent cogner à ta porte. Et Mailloux, hier, a cogné fort.
On peut déjà imaginer le scénario quand les Blues affronteront le Canadien, cette saison.
Kirby Dach d’un côté, Logan Mailloux de l’autre.
Rien qu’à y penser, ça fait monter la tension.
Il faut le dire : Logan Mailloux n’a pas choisi son adversaire au hasard.
Colton Dach n’est pas un agneau.
Le petit frère de Kirby traîne lui aussi une réputation de colosse rugueux, un centre de 6 pieds 4 qui adore imposer son physique et tester la robustesse des adversaires.
À Chicago, on le décrit comme un jeune en apprentissage, encore en quête de constance, mais qui se fait déjà remarquer par sa volonté de déranger, de frapper et de provoquer.
Ce n’est pas un joueur de finesse qui va t’étourdir avec ses mains, mais un gars qui veut s’imposer dans les coins, bloquer des tirs, et rappeler à tout le monde qu’il n’a pas peur du combat.
Bref, quand Logan Mailloux a jeté les gants devant lui, ce n’était pas une danse contre un figurant, mais bien contre un prospect qui fait déjà parler de lui pour son intensité dans la LNH.
Mais revenons à Montréal. C’est là que l’histoire prend toute sa saveur.
Mais revenons à Montréal. C’est là que l’histoire prend toute sa saveur.
Parce qu’en bout de ligne, ce dossier Logan Mailloux, c’est un pari que le Canadien a choisi d’abandonner.
On a décidé de tourner la page, d’éteindre le feu avant qu’il ne devienne incontrôlable, et de miser sur un joueur comme Zachary Bolduc.
Un Québécois, un gars fier, intense, qui a été repêché devant Mailloux la même année et qui débarque à Montréal avec l’étiquette du bon choix moral, celui qui rallie la galerie.
Les analystes locaux s’en frottent déjà les mains : Bolduc, c’est du sérieux, du fiable, du concret. Mais le hockey n’est jamais simple.
Parce que pendant qu’on salue le courage de l’organisation, on garde forcément un œil sur ce que Mailloux va faire à Saint-Louis.
On ne parle pas ici d’un deuxième dossier Drouin-Sergachev, loin de là.
Sergachev était un choix top 10, un défenseur destiné à devenir un pilier élite, et Drouin un troisième choix au total.
Ici, ce n’est pas la même ligue d’enjeux. Mais la logique reste la même : Montréal a échangé un pari risqué pour un projet plus sécuritaire.
Et chaque fois que Mailloux jettera les gants ou qu’il s’imposera physiquement ailleurs, on se rappellera que le Canadien a préféré Bolduc, le fils du Québec, à un défenseur controversé qui, peut-être, trouvera enfin sa niche avec les Blues.
Et tout ça nous mène à une date qu’il faut encercler en rouge dans le calendrier : le 7 décembre 2025, au Centre Bell, quand les Blues de Saint-Louis débarqueront à Montréal.
Ne vous trompez pas, cette soirée-là, elle sera attendue dans le vestiaire du Canadien autant que dans celui de Logan Mailloux.
Kirby Dach n’oubliera pas. Ses coéquipiers non plus.
Et Mailloux, lui, sait déjà que ce rendez-vous aura un parfum de règlement de comptes.
Parce que parfois, dans la LNH, une simple bagarre en match préparatoire se transforme en fil narratif qui transcende les mois.
Montréal contre St-Louis, le 7 décembre, ce ne sera pas juste une partie de saison régulière.
Ce sera une revanche annoncée.
À suivre