Au cœur de la tempête médiatique qui l'a ciblé depuis qu'il a été repêché premier au totalen 2020, Alexis Lafrenière a choisi le silence.
Le jeune joueur de hockey a décidé de se couper des réseaux sociaux, reléguant Instagram, X et compagnie au second plan.
«J’essaie de rester loin des réseaux sociaux, mais des fois, tu vois des choses passer.» (crédit: TVA Sports)
Les murmures incessants, les critiques sans pitié qui le visent et qui le traitent de "flop", il en est conscient. Mais plutôt que de se laisser emporter par la dureté des opinions, il préfère se recentrer sur l'essentiel : son jeu et son évolution.
«Ça va bien, c’est sûr que je joue avec des bons joueurs (Artemi Panarin et Vincent Trocheck) qui m’aident beaucoup et on a pas mal de temps de glace».
Artemi Panarin lui lance des fleurs.
«Cette année, c’est un joueur différent. Il est plus confiant, il a plus de temps de glace et il grandit de jour en jour. C’est bien de le voir travailler fort.»
Au Québec, où le hockey est plus qu'un simple sport, Lafrenière sait que son nom est sur toutes les lèvres. Certains le qualifient de flop, d'autres le dénigrent sans retenue.
Mais au fond de lui, il sait qu'il est bien plus que cela. Il est un joueur de hockey évoluant dans une équipe très talentueuse et qu'il s'améliore d'année en année. Il se dirige vers une saison de 50 points cette saison. Pas si mal.
«On a des stars de la Ligue et de pouvoir jouer en arrière d’eux et de voir comment ils se comportent sur et en dehors de la glace, ça aide beaucoup quand tu es un jeune joueur.»
Certes, il ne deviendra peut-être pas la méga-vedette tant espérée dans la LNH, mais cela n'enlève pas sa valeur sur la glace.
«Je suis resté patient en ayant comme objectif d’apprendre et de m’améliorer chaque saison. Ici, je peux apprendre des meilleurs.»
Lafrenière possède un talent indéniable, même si son coup de patin laisse à désirer. Sa vision du jeu n'est pas hors pair, mais elle est digne de la LNH. Surtout, on ne peut pas lui enlever sa volonté de fer qui lui permettra de s'élever malgré les doutes qui persistent.
«Je suis plus habitué à la vitesse de la Ligue nationale maintenant. Tu n’as pas beaucoup de temps pour faire les jeux, mais il y a du temps, il faut juste être prêt.»
«Les gars arrivent tellement vite sur toi. Chez les juniors, il y avait un peu plus de temps et je pouvais garder la rondelle longtemps, mais ici, tu dois faire tous les petits jeux.»
Pourtant, même ses plus fervents partisans doivent admettre une réalité amère : les attentes placées en lui étaient peut-être trop grandes.
Nick Bobrov, alors directeur du recrutement des Rangers, aujourd'hui avec le Canadien de Montréal, n'a pas vu juste cette fois-ci. Les projections, les espoirs placés en Lafrenière, ont peut-être été exagérés.
Disons qu'on prendrait Tim Stutzle et Quinton Byfield avant lui. On prendrait même Kaiden Guhle avant lui. Mais à la défense de Bobrov, ce n'était pas un bon repêchage.
Mais au-delà des erreurs de jugement, au-delà des déceptions, Lafrenière reste un joueur de hockey. Un jeune homme qui a choisi de se protéger de la critique québécoise, pour mieux se concentrer sur son jeu, sur sa passion.
Car au final, c'est là que se trouve sa véritable force : dans sa capacité à persévérer, à croire en lui-même, malgré les vents contraires et sans pitié des réseaux sociaux.
Reste que le débat n'existe plus. On prend Juraj Slafkovsky avant Alexis Lafrenière les yeux fermés. Le Québécois a même décidé d'envoyer des fleurs à "Slaf".
«Il faut être patient et essayer de ne pas perdre confiance, peu importe le temps de glace. L’important c’est d’apprendre et de t’améliorer et les choses vont aller de mieux en mieux et la confiance va être plus grande. Il a joué contre nous jeudi soir et je l’ai trouvé solide.»
Slaf aussi se tient loin des réseaux sociaux. Au final, Instagram et compagnie sont les pires ennemis des jeunes prodiges...