Ivan Demidov répond aux avertissements de Matthew Schaefer

Ivan Demidov répond aux avertissements de Matthew Schaefer

Par André Soueidan le 2025-10-18

On ne parle pas ici d’un hasard, ni d’un simple jeu bien exécuté.

Ivan Demidov savait exactement ce qu’il faisait.

Cinq minutes à peine après le début du match contre les Rangers, Montréal profitait de son premier avantage numérique sans Patrik Laine ... blessé, encore.

Et pendant que Nick Suzuki restait sur la glace pour un double shift, le jeune prodige russe a saisi l’occasion. Une fraction de seconde, un regard, une passe filée à travers la boîte défensive…

BANG.

Nick Suzuki marque son premier but de la saison, sur une séquence dessinée par Demidov lui-même.

Un geste anodin, pour certains. Mais pour ceux qui suivent la course au trophée Calder, c’est un message clair : Demidov vient de répondre.

Répondre à Matthew Schaefer, le chouchou des médias américains, qu’on décrit déjà comme le successeur de Noah Dobson à Long Island.

Pendant que Schaefer empile les points et les éloges, Demidov, lui, trace sa route dans le silence ... avec un hockey d’orfèvre, un instinct à glacer les défenseurs, et cette impression que tout est toujours sous contrôle.

Pendant que Matthew Schaefer s’impose comme le nouveau messie de Long Island avec ses 5 points en 5 matchs, 21 minutes d’utilisation et un rôle de vétéran à seulement 18 ans, Ivan Demidov avance à contre-courant.

Pas de publicité, pas de manchette ESPN, pas de culte autour de son chandail.

Juste du hockey pur, précis, maîtrisé.

4 points en 6 matchs.

Un temps de glace modeste de 14 minutes et 21 secondes.

Et pourtant, chaque fois qu’il touche à la rondelle, tout ralentit autour de lui.

C’est cette différence qui dérange : Demidov ne joue pas pour épater, il joue pour comprendre.

Pendant que Schaefer accumule les flashs, Demidov apprend à respirer dans le chaos de Montréal.

Il grandit au milieu d’une hiérarchie étouffante  ... Suzuki, Caufield, Bolduc ... et pourtant, il trouve sa place sans forcer, sans réclamer.

Il apprend les silences.

Il apprend le tempo d’une ville qui juge chaque présence sur la glace comme un verdict.

Et hier soir, en trouvant Suzuki du revers dans un timing parfait, il a rappelé une vérité toute simple : on ne gagne pas un Calder avec du bruit, on le gagne avec du flair.

Matthew Schaefer joue comme s’il avait quelque chose à prouver.

Ivan Demidov joue comme s’il savait déjà.

Ce contraste-là, c’est ce qui fascine.

New York célèbre un défenseur adolescent qui fonce tête baissée dans la mêlée, pendant que Montréal découvre un artiste qui peint chaque jeu comme une signature.

Et quelque part, entre la frénésie américaine et la patience montréalaise, la course au Calder vient de trouver son équilibre.

Martin St-Louis n’a plus vraiment le choix.

Ivan Demidov est en train de forcer la main du coach comme peu de recrues l’ont fait avant lui.

Sur la deuxième vague de l’avantage numérique, le kid transforme chaque présence en menace.

La rondelle vit, les passes traversent, les yeux se lèvent.

À chaque fois qu’il touche à la rondelle, il se passe quelque chose.

Et pendant ce temps-là, Juraj Slafkovsky continue de chercher la lumière sur la première unité, sans jamais la trouver.

Aucune chance franche, aucun frisson.

C’est devenu un malaise.

Demidov, lui, ne cherche pas à impressionner. Il impose.

Il dicte le tempo.

Et s’il continue comme ça, ce ne sera plus une question de “quand” mais de “combien de matchs” avant que St-Louis soit forcé de déplacer Slafkovsky pour lui faire de la place sur la première unité.

Parce qu’à Montréal, on ne récompense pas les promesses :

on récompense les preuves.

Et Demidov, lui, les aligne match après match.

À suivre ...