Martin St-Louis nous énerve au plus haut point. Mais les journalistes québécois qui mangent dans sa main... encore plus...
L’incapacité totale des journalistes québécois à poser les questions que tout le Québec se pose est une honte sans précédent.
Alors que la crise s’installe, que les défaites s’enchaînent, que Martin Saint-Louis multiplie les contradictions et les décisions incompréhensibles, personne n’ose simplement lui demander pourquoi Ivan Demidov, le joueur le plus talentueux depuis Guy Lafleur, a été sacrifié sur l’avantage numérique.
Personne n’ose lui demander pourquoi Juraj Slafkovský, invisible en première vague, demeure protégé comme un joyau intouchable.
Et surtout, personne n’ose l’interroger sur l’éléphant au centre de la pièce : pourquoi Demidov a été puni pour des fautes qui ne sont jamais reprochées aux chouchous de l’organisation.
Le moment le plus gênant est arrivé aujourd'hui, en point de presse, quand un journaliste a timidement tenté de comprendre les problèmes du powerplay.
« Je n’ai pas vraiment envie de parler de ça. On va être meilleurs. »
Saint-Louis avait déjà préparé son discours : le problème venait des « cinq joueurs », jamais d’un individu. Mais toujours la faute du gars dans sa niche. Pourquoi détestes-t-il le Russe à ce point?
Ce qui est encore plus troublant, c’est que les journalistes québécois, eux, n’ont même pas essayé d’aller plus loin. Leur rôle serait pourtant de représenter le public, de poser les questions que Montréal hurle : pourquoi Demidov paie-t-il le prix alors que Slafkovský, inefficace, incapable de manier la rondelle dans les petites zones, demeure solidement accroché à la première unité comme si son statut importait plus que son rendement.
Saint-Louis, fidèle à lui-même, a esquivé. Il a parlé de l’avantage numérique qui s’est « perdu un peu », il a mentionné encore une fois que l’équipe n’« ouvre pas assez de trous », il a rappelé que « c’est les cinq gars » qui doivent être responsables.
Mais jamais personne ne lui a demandé pourquoi ces fameux cinq joueurs n’incluent soudainement plus Demidov, celui qui, au début de la saison, avait littéralement relancé l’avantage numérique.
Pendant ce temps, tout le monde sait que Slafkovský n’a ni la touche, ni la vision, ni la patience, ni les mains pour occuper le rôle d’ailier créatif dans une structure aussi complexe. Ce n’est plus une opinion : c’est un fait évident pour quiconque regarde un match avec objectivité.
On remarque que Saint-Louis ne pointe jamais Lane Hutson du doigt lorsque les choses tournent mal. Lorsqu’on lui demande si Hutson devrait tirer davantage, l’entraîneur passe immédiatement à un discours collectif, refusant de mentionner que le jeune défenseur semble paralysé depuis une semaine.
« Lane, c’est un gars qui prend ça à cœur, puis il est un petit peu émotionnel après le match, mais non, c’est pas la faute d’un gars. »
Il a répété 1000 fois que ce n’est pas la faute d’un seul joueur. Pourtant, lorsque Demidov hésite une demi-seconde, on l’enlève de la première vague comme si tout reposait sur lui.
Quand Hutson se fait contourner, qu’il manque un tir, ou qu’il se retrouve émotionnel après un match, Saint-Louis parle de malchance, de développement, de patience. Quand Demidov commet une erreur, on parle d’exigence, de constance, de statut qu’il doit gagner.
La honte, ce n’est pas seulement le favoritisme de l’entraîneur : c’est que personne ne lui demande de l’expliquer.
Et c’est là que le malaise prend toute la place. Le public québécois n’est pas naïf. Depuis une semaine, les réseaux sociaux explosent. Tout le monde voit les contradictions. Tout le monde voit les passe-droits. Tout le monde voit la différence entre le traitement réservé à Slafkovský, celui réservé à Hutson, et celui réservé à Demidov.
Tout le monde voit que l’entraîneur tient un double discours et que ce double discours prive l’équipe de son meilleur espoir offensif dans les moments clés. Le problème n’est donc plus seulement tactique : il devient politique.
Les journalistes québécois semblent "shaker d'effroi" à l’idée de froisser Saint-Louis, comme si oser le confronter réduirait leur accès ou mettait en péril leur relation avec l’équipe.
Pendant que des milliers de partisans réclament une explication, eux continuent d’enchaîner les questions inoffensives, sur la confiance, le moral, la mentalité.
C’est ce silence qui choque Montréal.
Tant que les journalistes continueront d’être effrayés de Martin St-Louis, tant qu’ils mangeront dans sa main et refuseront de poser les questions qui fâchent, tant qu’ils auront plus peur de Saint-Louis que respect pour leur métier, ce malaise va s’amplifier.
Parce que le Québec voit ce que les journalistes refusent de dire : Ivan Demidov, malgré son talent, est traité différemment. Et personne n’a encore osé demander pourquoi.
